Fidèle à sa nature et sûr de lui-même tout comme ses amphitryons.

C’est un discours digne de la politique coloniale française des années 50 ou même antérieur. Un discours qu’aurait prononcé n’importe lequel des généraux de l’OAS. La fondation de l’état d’Israël, « une œuvre grandiose », dit-il. Il a couvert de louanges les députés qui l’écoutaient avec enthousiasme en l’applaudissant frénétiquement au tournant de chaque phrase ou presque à la gloire d’Israël et de tous les juifs « sans lesquels le monde ne serait pas ce qu’il est » dit-il. On ne sait pas à quel monde il fait référence, car l’actuel est bord de l’abîme. Pourtant tous ces députés, hommes et femmes, individuellement, ont les mains couvertes de sang arabe. Chacun d’eux a sur la conscience au moins la mort directe d’un enfant, d’une femme ou d’un homme. N’étaient-ils pas tous des militaires. La carrière militaire, à quelques exceptions prés, est la seule qui mène à la Knesset et au pouvoir dans cet état glorieux. Celui qui a tué le plus de palestiniens ou d’arabes a le plus de chance d’atteindre les plus hauts échelons de l’état. L’actuel chef d’état israélien Simon Perez par exemple ou ses prédécesseurs ont tué des palestiniens et des arabes à satiété. Yahud Barak le ministre de la guerre actuel qui n’est pas à sa première nous promet une Shoa à Gaza. Ils ont le sang des innocents sur leurs mains de milliers de palestiniennes et palestiniens ou de musulmans tout court dans les quatre coins de la planète.

C’est parce que, dit-il, les juifs français, polonais, russes ou allemands ont rêvé d’avoir un endroit où ils seraient en sécurité, que tout leur soit permis y compris la destruction de tout un peuple, en l’occurrence, le peuple palestinien et leur prendre leur terre. Il ne nous explique pas monsieur Sarkozy l’origine et les sources de cette anxiété supposée de juifs d’à travers le monde. C’est parce qu’ils ont rêvé, qu’ils ont fini par construire une forteresse inexpugnable ou presque, et, une machine de guerre sans équivalent dans toute la région et peut être même dans le monde entier, puisque tout l’arsenal militaire occidental en général et américain en particulier se trouve à leur entière disposition. Il les a félicités d’avoir gagné toutes les guerres contre leurs voisins (je ne sais plus où mettre les guillemets sur gagné ou voisins. Monsieur Sarkozy doit bien le savoir) alors que toutes ces guerres n’étaient que des démonstrations de la terreur israélienne soutenue pas tous les instruments à effet fournis par tout l’Occident et en particulier par la France coloniale et démocratique. Souvent à l’insu des électeurs ou des citoyens tout court.

À entendre le discours de M. Sarkozy on se demande si jamais cette France coloniale a jamais cessé d’exister. Non seulement mais il n’a cessé d’exhorter tous les citoyens juifs qui pourrait se trouver n’importe où dans le monde, en tant que nationaux normaux à part entière, dans leurs pays respectifs de ne jamais laisser battre leur cœur pour Israël. Le comble est majuscule. Il a parlé des vicissitudes et de tragédies des juifs et en Europe comme si tout cela s’était passé en terre arabe ou musulmane et non pas dans l’Occident des lumières. Et par conséquent, d’après lui toujours, il est de justice que les israéliens prennent leur revanche ou plutôt leur vendetta sur les palestiniens d’abord, et, sur les arabes, les musulmans et tous les peuples du monde par la suite. Eh oui la facture de la « démocratie » des israéliens et leur « brillante réussite » sont en train de la payer chèrement tous ces peuples. Et comme ni les palestiniens, ni les arabes, ni les musulmans ne sont disposés à renoncer à leurs droits, à tous leurs droits, opposant une résistance qui est de plus en plus farouche, il n’y a aucun doute que le discours de M. Sarkozy ne soit venu justement que pour mettre de l’huile sur le feu.

Monsieur Sarkozy pense avoir eu, durant sa « glorieuse » tournée dans la région arabe ces derniers mois, l’aval de tous ses amis « arabes », ces dictateurs qui sont partie organique de la « démocratie israélienne » et aussi celle occidentale, deux démocraties, l’une plus discutable que l’autre et surtout aujourd’hui beaucoup plus qu’hier. Car à peine s’il reste l’ombre d’une démocratie dans la jungle dévastatrice du néolibéralisme aux dents d’acier. Ainsi il a pensé qu’il peut d’ores et déjà se permettre, avec un foisonnement d’élucubrations soi-disant intellectuelles auxquelles il n’a pas hésité de mêler une dose substantielle de subjectivité qui n’est ni innocente ni justifiée dans un contexte politique de considérables dimensions, de jeter un peu plus confusion dans l’opinion publique arabe et musulmane.

En effet, il nous a « révélé » que son grand père était juif, mais il n’est pas allé jusqu’à dire que sa propre mère est elle-même juive. Pourquoi a-t-il évoqué les origines religieuses de son grand père et non pas de sa mère ? De la bouche d’une toute autre personne courante, de tels propos n’auraient eu aucune importance au-delà d’une expression de sentiments appropriée ou non. Mais quand les mensonges déversés tout au long du discours vont jusqu’à l’invention de la survie d’Israël alors que ceux qui ont réellement la vie en sursis sont bien les palestiniens qui sont quotidiennement éliminés, enfants, femmes et vieillards à coup de missiles que les usines françaises, américaines, anglaises et allemandes, entre autres, fournissent généreusement aux israéliens. Les allemands, pour les raisons que chacun sait, ne fournissent pas seulement des centaines de milliards d’euros mais aussi carrément de l’armement.

Les sous-marins nucléaires que vient de livrer l’Allemagne aux israéliens a déclaré Mme Merkel, apparemment l’amie de M. Sarkozy, c’est pour mieux protéger un pays allié. Encore faut-il que les services secrets allemands se mêlent encore pour protéger les israéliens et fournissent des faux-vrais passeports allemands pour mettre aux membres du Mossad israélien de se promener à leur aise en Iran par exemple. Aucun enfant arabe ou musulman n’ignore le considérable arsenal des « pauvres israéliens » que monsieur Sarkozy craint pour leur survie. C’est vrai qu’il n’a menacé, dans son discours, aucun pays arabes ou plutôt aucun de ces dictateurs acquis corps et âme aux critères de l’Occident et ceux des israéliens, ça revient au même, se sont tous des critères essentiellement israéliens.

Il a même osé couvrir de louanges certains de ces dictateurs comme le « pharaon d’Égypte » qui dit-il avec la sagesse il a récupéré gentiment le Sinaï. Chose qui est totalement fausse. Le Sinaï se trouve sous le contrôle, comme stipulé dans les accords de Camp David, des israéliens puisqu’il doit être totalement démilitarisé. Enfin on n’est pas à une manipulation prés. Mais monsieur Sarkozy s’en est pris nommément à l’Iran. En vérité la question n’a rien à voir avec l’hypothétique bombe atomique iranienne, mais bien avec tout progrès quelconque dans ce pays ou dans n’importe quel autre pays musulman. Pourtant quand monsieur Sarkozy était encore sur les bancs de l’école primaire, les « grands hommes » israéliens, de la carrure de Simon Pérez, auxquels il s’adressait à la Knesset ce matin du 23 juin 2008, avaient déjà réussi, grâce à la France et au lobby israélite en France à fabriquer leur propre bombe atomique. Ça fait presque un demi-siècle de ça. Toutes les sources fiables indiquent que plus deux cents têtes nucléaires sont opérationnelles à n’importe quel moment. De quoi anéantir tout le monde, non pas arabe mais bien le musulman. Il n’y a pas à l’état actuel aucune compagnie de construction d’armement ou de technologie de pointe qui n’a pas de succursale chez les israéliens. Ce qui a fait dire au penseur américain Noam Chomsky que l’état d’Israël n’est qu’un porte-avions occidental fixe dans cette région cruciale du monde. On est loin de l’imaginaire morbide de M. Sarkozy, d’un pauvre pays qui lutte pour sa survie.

De quelle côté se trouve-t-elle la terreur cher M. Sarkozy ? – Vous le savez pertinemment et que l’arbre ne peut jamais cacher la forêt. Les palestiniens, les arabes et les musulmans sont terrorisés depuis très longtemps, mais ils sont décidés, aujourd’hui plus qu’hier à faire face au défi car il va bien réellement de leur survie à eux. Ils veulent en quelques mots être souverains, rattraper leurs retards scientifiques devenir puissants et finalement être libres de vous. Oui de vous, des politiciens occidentaux hypocrites, haineux et prédateurs, de votre propre nature M. Sarkozy. Et ce ne sont pas les bombes atomiques israéliennes qui vont les dissuader pour autant ni tout le gigantesque arsenal occidental. Soyez bien sûr.

Monsieur Sarkozy s’est fait des soucis pour un militaire, un seul militaire israélien détenu, Gilat Shalit, par les palestiniens à Gaza et n’en a eu aucun pour les dizaines de milliers de palestiniens et arabes qui se trouvent depuis des années dans les prisons israéliennes. Pour un chef d’état une telle subjectivité et parti pris équivaut tout simplement à concéder le droit au crime aux tortionnaires israéliens. Le droit de tuer impunément. D’ailleurs le père du soldat en question vient de prier le Tsahal de raser tout Gaza avec Gilat, son fils, dedans. Le comble de la haine!

À la fin de son trajet verbeux à la tribune de la Knesset M. Sarkozy a lancé un os à ces vulgaires dictateurs arabes corrompus en priant les « grands vainqueurs » de faire preuve d’indulgence et finir par créer, un jour ou l’autre, un état palestinien inoffensif, quelque part en Cisjordanie ou à Gaza ou avec un petit morceau de chaque, quitte à les rattacher ensemble par des tunnels de ponts suspendus en l’air, des couloirs entre des murs électroniques ou quelque chose dans ce style d’un surréalisme hallucinant et sans équivalent dans l’histoire.

En réalité, ce genre de fantaisie de très mauvais goût ne constitue qu’une manière machiavélique, pour ne pas dire israélienne, de gagner du temps et du fait accompli. Car l’objectif chez les plus modestes des israéliens reste le Grand Israël dont les frontières personne ne les connait avec exactitude. Elles sont diffusives entre Djerba en Tunisie et la Médine dans la Péninsule Arabe en passant par l’Euphrate en Mésopotamie et les Pyramides d’Abou Sambel en Egypte. En tout cas là il s’agit des frontières tangibles entre le Grand Israël et ce qui resterait du monde arabe, car des autres frontières, celles des influences considérables s’en occupent bien les lobbys et les pouvoirs de facto sur place. Aucune des instances occidentales, ni celles dites internationales comme l’ONU, ni personnes d’autres ni même les « Grands fondateurs », selon l’expression de M. Sarkozy, de l’état démocratique et prospère d’Israël n’ont jamais fixé de telles frontières. Ils ont toujours traité la question d’une manière méphistophélique sans pareille: « Aujourd’hui, nous sommes là et demain on sera plus loin. » Comme on le voit, il ne s’agit ni d’un état démocratique ni d’un état prospère. Et pour preuve, aucun journaliste, aucun homme politique en occident ou ailleurs, n’ose critiquer le moindre du monde cet état ou ses dirigeants sans immédiatement se voir lui tomber dessus les foudres, être accusé d’antisémitisme et disparaître de la scène. La liste des noms qui du jour au lendemain ont disparus est longue. L’AIPAC aux États-Unis et les lobbys israélites, du genre dans le reste du monde y compris dans le monde arabe, constituent une authentique, sourde et fulminante terreur. N’importe quel dictateur arabe corrompu sait parfaitement combien est létale, pour lui, la nature de ces lobbys.

Et pour conclure, le discours de M. Sarkozy, en ce jour devant la Knesset, ne dévoile rien sur une nouvelle politique française à fortes doses de relents coloniaux ni sur le caractère extrêmement nocif du personnage qui a pris les rênes d’une France sous l’hypnose d’un napoléonisme nouvelle version, avec beaucoup de spectacles mais certainement conduisant aux mêmes résultats ou encore des plus désastreux.