“Le préjugé foncier est de croire que l’ordre, la clarté la méthode doivent tenir à l’être vrai des choses, alors qu’au contraire, le désordre, le chaos, l’imprévu, n’apparaissent que dans un monde faux ou insuffisamment connu, (…) ; c’est là un préjugé moral, ….” F. Nietzsche, la volonté puissance, tome 1, p 89 Gallimard.
Un premier roman initié probablement par «une sensibilité critique aux conditions initiales». Partir d’un étonnement traversé par une théorie n’est pas forcément la posture d’un romancier. Mais, Saffieddine Bouali danse avec des faits ponctuels, ludiques ou insignifiants pour les unir dans une construction très intelligente. Il mène des personnages qui eux-mêmes mènent une enquête, en quête de rationalité entre hasard et déterminisme. Les héros apprivoisent le présent en s’appropriant des éléments du passé et, par une relecture de l’événement, nous offrent d’autres clés de projection du futur.
Revisitant donc un fait qui a marqué les esprits américains programmés pour la réussite, le romancier essaye de défendre une thèse insolite : et si les faits se conjuguent pour nous montrer un chemin contraire aux volontés actuelles. La Palestine texane est la terre promise. Cela coule de source, et coulerait par la même toutes les raisons de combats idéologiques sur une fraction destinée et ferait, assurément, couler moins de sang et plus de sens à ses vies humaines qu’on ne cesse de maltraiter…. Dans les deux sas!
Trop optimiste pour que le roman ait la prétention d’une quelconque influence politicienne, mais l’impact de l’auteur est certain ! un homme d’une grande sensibilité, enthousiaste, amoureux de l’humain et surtout obsédé par l’incertain. Il joue à trouver du sens, armé d’une passion et d’une patiente, remarquables toutes les deux, il trouve un fil d’Ariane, sans même l’avoir prévu avant le combat. Le lecteur s’agrippe à sa plume et suit avec ferveur, sans plus lâcher prise, la démonstration.
Source : Opcite, le blog de Chebeka
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