par Catherine Graciet, Bakchich.
Une délégation de personnalités françaises a atterri ce matin en Tunisie. Objectif : soutenir les familles des prisonniers du bassin minier de Gafsa. La flicaille du président Ben Ali verra-t-elle rouge ? Une tournée suivie en direct par Bakchich.
Comme prévu, la délégation française composée de personnalités de gauche (Marie-Georges Buffet, Cécile Duflot, Clémentine Autain…) est arrivée à Tunis à 11h15 par le vol Air France en provenance de Paris. Elle a été accueillie par deux membres de l’ambassade de France en Tunisie ainsi que par des représentants de la société civile tunisienne dont Radia Nasraoui de ALTT (Association de lutte contre la torture en Tunisie) et Abdessatar Benmoussa, ancien bâtonnier du barreau tunisien. Effusions de joie garanties ! Une réunion organisée à la Ligue Tunisienne des droits de l’homme doit se tenir mais, aux dernières nouvelles, ses locaux sont encerclés par la police. La suite au prochain épisode…
ARTICLE PUBLIE LE MERCREDI 26 NOVEMBRE A 8H40 :
Ca risque de swinguer ce matin à l’aéroport de Tunis. Une délégation française de douze « amis de la Tunisie et du peuple tunisien » s’apprête à atterrir dans la capitale du pays du jasmin. Parmi eux, de sémillants politiques de gauche : Marie-Georges Buffet, secrétaire nationale du PCF, députée de Seine-Saint-Denis et ancienne ministre, Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, Clémentine Autain, ancienne conseillère municipale de la Ville de Paris en charge de la jeunesse. Sans oublier Monseigneur Jacques Gaillot, une représentante du Syndicat de la Magistrature et une autre qui représente le député-maire PS de Nantes, Jean-Marc Ayrault.
Au programme de cette visite de deux jours au pays du président-à-vie Ben Ali : tenter de rencontrer les familles des prisonniers du bassin minier de Gafsa dont plusieurs doivent bientôt être jugés. Oubliée du « miracle » économique tunisien, la population du bassin s’est littéralement soulevée pendant plusieurs mois en 2008 après qu’il ait été révélé qu’un concours de recrutement organisé en janvier dernier par la Compagnie des Phosphates de Gafsa ait été truqué.
Direction : Gafsa où les journalistes étrangers sont interdits
A peine arrivée en Tunisie, la délégation française compte bien prendre la route pour Gafsa dans l’après-midi même. La flicaille tunisienne laissera-t-elle faire ? On peut en douter, jusqu’ici les sbires de Ben Ali ont tout fait pour empêcher les journalistes d’accéder au bassin minier. Les Français pourront au moins compter sur le soutien de l’ambassade de France qui, comme Bakchich l’a révélé n’hésitait pas cet été à accoucher d’un télégramme diplomatique dressant un constat sombre de la liberté d’information en Tunisie. En effet, les diplomates tricolores en poste sur place ont demandé « à rencontrer la délégation et un membre de l’ambassade viendra nous accueillir à la descente de l’avion à Tunis » annonce l’une des organisatrice de cette virée tunisienne.
Pendant ce temps, se tiendra au pays du jasmin la 23ème session des Journées de l’Entreprise 2008 sous le thème de « L’entreprise et l’Union pour la méditerranée : Approches pour un nouvel Avenir ». Côté français, sont attendus selon le programme l’ex-premier ministre Jean-Pierre Raffarin et le journaliste de la chaîne BFM, Olivier Mazerolle. Ce dernier animera même un débat devant un aéropage d’hommes d’affaires réunis sous « le Haut Patronage de son Excellence Monsieur le Président de la République Zine El Abidine Ben Ali ». A chacun ses préoccupations…
[…] La délégation française conduite par Marie-Georges Buffet en Tunisie a fini sa visite. Les propos de Borhane Bsaies publiés dans le journal tunisien As-Sabah du 28/11/2008 sont absolument révoltant. Quoi qu’il puisse penser de la gauche occidentale, du PCF, des Verts ou de la mission civilisatrice de la colonisation, ça n’engage que lui. C’est un sujet qui peut être discuté plus tard. Mais, tout de même signalons au passage que ni sa formation chez les islamistes ni celle procurée au sein de l’Union de la Jeunesse communiste de Tunisie l’ont aidées à avoir une bonne maîtrise de son sujet. Titulaire d’une maîtrise en sociologie, il aurait dû au moins, savoir faire la différence entre communisme, stalinisme, colonialisme et capitalisme. Visiblement ces concepts se mélangeant dans sa tête lui offrent une approche floue de ce sujet. […]