Les célébrations marquant la désignation de Kairouan “capitale de la culture islamique” pour 2009 ont démarré dimanche dans cette ville du centre de la Tunisie, mais sans le président Zine El Abidine Ben Ali, souffrant, selon une source officielle.
Le coup d’envoi a été donné par la récitation de versets du Coran lors d’une cérémonie sur l’esplanade de la Grande mosquée Obkba Ibnou Nafaâ, fondateur de Kairouan en l’an 50 de l’Hégire (710 après J.C)
Devant des centaines d’invités, dont Youssef Qaradhaoui, théologien et prédicateur vedette de la chaîne de télévision qatarie Al-Jazira et Tyassir el-Tamimi, Imam de la Mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, le discours d’ouverture du président Ben Ali a été lu par son Premier ministre.
En fin de matinée, les radios et l’agence officielle TAP, ont annoncé que le chef de l’Etat n’allait pas se rendre à Kairouan (150 km de Tunis), alors que le dispositif de sécurité habituellement réservé au chef de l’Etat était déployé.
Souffrant de “rhume aigu“, le président devra observer “une période de repos“, a indiqué le porte-parole de la présidence, sans préciser la durée du repos prescrit.
Au pouvoir depuis 1987, M. Ben Ali, 72 ans, dont la dernière visite à Kairouan remonte à plusieurs années, est candidat à la prochaine élection présidentielle en octobre prochain.
A Kairouan, qui fêtait dimanche le Mouled, anniversaire de la naissance du prophète Mahomet, certains marquaient leur déception donnant libre court aux rumeurs sur l’absence du président.
“C’est une douche froide, soit qu’il n’aime pas cette région, soit qu’il est mécontent de l’état des choses“, lançait incrédule un bijoutier devisant au souk sur “le faux bond du président“.
D’autres avançaient, sous couvert d’annonymat, que M. Ben Ali marquait son mécontentement du faible niveau de préparation qu’il aurait constaté lors d’une visite secrète dans cette ville qui a bénéficié d’importants fonds publics.
Dressant le bilan de sa politique favorable à l’islam, M. Ben Ali a indiqué avoir fait doubler les lieux de culte et a ordonné la récitation en continu du Coran à la Mosquée Okba, “pour que Kairouan demeure un symbole de la gloire de l’Islam”.
M. Ben Ali, qui a créé la première radio religieuse en Tunisie, a marqué son attachement à l’islam tolérant, qui permit à des femmes de l’époque aghlabide d’être instruites et respectées.
Point de départ des conquêtes islamiques en Afrique, Kairouan connaîtra en 2009 diverses manifestations reflétant l’image d’un islam sunnite modéré en rupture avec l’islamisme radical banni en Tunisie.
(©AFP / 08 mars 2009 21h44)
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