En Tunisie, les marabouts mènent la barque. La presse officielle n’en touche mot mais avec les sites d’information censurés auxquels s’ajoutent les blogs impertinents, le tout mixé d’une bonne dose de racontars et de rumeurs, le citoyen désireux de s’informer peut se faire une idée du spectacle maraboutique avec son lot d’extravagances et de scandales. Demeure pour ceux qui évoquent ce sujet le risque de se voir attirer les foudres mauves du ciel. Entre la crainte de la censure, l’accusation de diffamation on peut comprendre que beaucoup de blogeurs évitent de traiter ce sujet sensible. Mais heureusement que nous sommes de plus en plus nombreux dans la blogosphère tunisienne à oser braver l’interdit quasi religieux qui protège ces saint-personnages. Et puis en cette période où l’actualité maraboutique s’emballe nous ne pouvons résister à l’envie d’évoquer leurs frasques surtout dans le blog DEBATunsie toujours au rendez-vous à chaque nouveau maraboutage.
Sidi El-Materi
A peine nous sommes-nous remis de son acquisition du groupe de Presse Dar Assabah, que nous avons appris par Bakchich sa fracassante querelle avec son épouse, fille de notre cher président. Mais heureusement que tout s’est calmé grâce à son achat d’une grosse zaouïa de luxe au Canada. Le blogeur 3amrouch qui a relayé cette information en a payé les frais par la censure de son blog. Par ce geste, Ammar, notre censeur national, voulait épargner nos cœurs sensibles d’un excès de sensations fortes et éviter surtout que certains jaloux parmi nous frappent de leur mauvais œil la réussite du jeune prodige.
Sidi Belhassen
ou Sidi boubou pour les intimes, issu de la tariqa tripolitaine, connu pour sa transe au cactus et son sens mystique du business, négocie en ce moment-même (d’après Maghreb Confidentiel n°879) la reprise du groupe de presse Dar Anwar (les quotidiens Achourouq, Le Quotidien… ) Ce saint patron tente visiblement de rattraper l’avance du jeune Materi dont la gourmandise inquiète le clan des tripolitains. Remercions au passage Sidi Boubou pour sa lutte honorable contre l’appétit insatiable de ce jeune arriviste de Mateur.
Sidi Imed
Ce marabout défraie la chronique en ce moment. Connu pour son goût prononcé pour les joujoux de luxe et réputé surtout pour ses tours de magie, il a réussit l’année dernière un véritable exploit en faisant disparaitre en un simple claquement de doigts, 3 yachts de la côte d’Azur. La justice française qui n’a rien compris, l’a mis en examen pour “complicité de vol en bande organisée”. Le juge chargé de l’affaire n’avait pas la sensibilité de ses homologues tunisiens pour savoir que certains phénomènes relèvent de la volonté des marabouts et des dieux qui les protègent. Suite à ce malheureux épisode Sidi Imed s’en trouva déçu de l’humanité tout e entière. Mais tel Jésus trahi par Judas, il nous pardonnera nos péchés dans une confession qui nous sera révélée bientôt. C’est au cours d’une retraite mystique à Venise que le saint a rédigé les premières lignes de son œuvre prophétique intitulée d’abord “le matelot” (ici) puis “la vérité si je ments”. Sidi Imed professe également la bonne parole par sa zaouïa virtuelle de facebook qui compte plus de 1000 adeptes. Sa doctrine “Baisse ta culotte, c’est moi qui pilote” inscrite sur son profil est une invitation à prendre au second degré, adressée peut être plus à la gente féminine dont Sidi Imed semble apprécier la compagnie.
Dernièrement la justice tunisienne lui a fait une offrande. Un citoyen tunisien sera sacrifié sur l’autel de la justice pour que Sidi Imed soit purifié de l’affreuse accusation que fait peser sur lui la justice française. Un citoyen mes amis, comme vous et moi, a été désigné pour porter le chapeau. Il s’agit selon Bakchich (dans son numéro 123) d’un certain Naoufel Benabdelhafid qui affiche un honorable CV de docteur en droit et d’ancien doyen de la faculté de médecine de Tunis qui s’est trouvé embarqué dans cette sombre affaire à cause d’un business d’import export et d’un feu rouge grillé… Inutile d’en savoir plus car dans les affaires maraboutiques c’est l’irrationnel qui gouverne.
Telle cette barque nommée Tunisie dans laquelle nous nous sommes tous embarqués, c’est ce même esprit irrationnel qui nous y gouverne. Mais nous nous en tapons car nous avons le foot. Même quand ils nous ont obligé à enlever nos culottes nous avons continué à applaudir nos équipes préférées. Cette formidable capacité que nous avons à focaliser le destin d’un pays entier sur le sort d’un ballon est un patent indice de “maraboutalibilité” que les Sidi Belhassen & co ont su saisir. Ce dernier par ses divertissements au cactus prépare des générations entières à perpétuer la bêtise générale. Et puis comme il l’a dit lui-même “Ech-Cha3b y7ebb Ella3b“… Allez j’arrête, ya7ya Ettarajji!! et à de prochaines aventures maraboutiques !
Source : Le blog de Z
Insitou el 3asses mta3 ezzewya : Khammar bou7adba :-)))