“Lors de ma détention qui a duré plusieurs heures, des membres des forces de sécurité n’ont cessé d’émettre des insultes vulgaires à l’encontre de juristes ainsi que d’organisations comme Human Rights Watch et Reporters sans frontières qui soutiennent mon cas. Ils ont tenté de me forcer à signer un engagement qui m’interdit de continuer à écrire comme journaliste et militant. J’ai refusé de le faire. Je ne signerai ce papier que lorsque j’y serai tenu par la loi, ai-je rétorqué. Ils m’ont menacé ainsi que ma famille si je n’arrêtais pas de photographier les policiers qui sont revenus surveiller ma maison. Ils ont essayé durant des heures de me soutirer des informations personnelles et le mot de passe de ma boîte mail”
, a déclaré Abdallah Zouari à Reporters sans frontières, quelques minutes après sa libération, le 16 septembre.
« Nous avions raison de nous méfier de certaines annonces des autorités judiciaires. Le cas kafkaien d’Abdallah Zouari, journaliste et militant, confirme cette méfiance. Le 2 août 2009, elles avaient mis fin à sept années de résidence surveillée et à dix-huit années d’acharnement judiciaire et policier à l’encontre du journaliste ( lire le communiqué « La fin d’un calvaire ? »). Mais dans les faits, le journaliste est toujours l’objet d’un placement en résidence surveillée qui ne veut pas dire son nom. » a déploré l’organisation.
Enlevé de force par des policiers en civil, détenu plus de huit heures à la Direction de la sûreté de Zarzis, Abdallah Zouari a été relâché le soir du 15 septembre. Trois voitures de policiers en civil demeurent en permanence devant sa maison. « Je considère ces pratiques comme de nouveaux moyens de pression pour m’interdire d’écrire mais je compte utiliser ce droit d’expression », a-t-il ajouté.
Le 11 septembre 2009, les voitures de policiers ont repris leur place devant la maison d’Abdallah Zouari sans aucun avertissement ni mandat. Les convocations ont repris. Les policiers surveillent ses mouvements de jour comme de nuit, continuent de couper la route aux proches qui veulent lui rendre visite et maintiennent une pression sur la vie privée du journaliste.
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