Après l’historique de l’’irrésistible ascension de Leila Trabelsi épouse Ben Ali à la tête du pouvoir en Tunsie, Nicolas Beau et Catherine Graciet, décrivent dans ce chapitre du livre La régente de Carthage, la “cohabitation” délicate et non toujours sans victimes collatérales, du couple présidentiel. De Ben Dhia à Abdelwaheb Abdallah en passant par la horde de conseillers et jusqu’aux 3000 comités de quartier que compte le RCD, les auteurs décrivent une jungle où la première dame fait et défait les carrières…
Cohabitation au palais de Carthage
[…]
Les Ben Ali, couple infernal
Et nos économistes de se livrer à un exercice d’anticipation des plus pessimistes :
« L’Etat, qui va être confisqué et instrumentalisé par les nouveaux clans mafieux au pouvoir, a la faveur d’une libéralisation économique qui se déroule en l’absence d’une démocratisation de la vie politique et de toute possibilité de contestation et de recours, devrait aussi faire face à de graves problèmes de légitimité.»
De fait, le régime est alors bel et bien engage sur cette voie périlleuse. Et rien ne semble plus freiner le couple infernal que forment Zine el-Abidine et Leila Ben Ali. Entre répression policière, logique clanique, clientélisme et manigances politiques, ils ont réussi à mettre l’Etat sous leur coupe et celle de leurs clans mafieux, créant ainsi un pouvoir exécutif parallèle et occulte.
13 août 2008 : après des semaines d’absence de la scène médiatique et politique tunisienne pour cause de bouderie contre son époux – qu’elle accusait de ne pas l’avoir aidée a soustraire son neveu Imed Trabelsi des griffes de la justice française dans l’affaire du vol de yachts de luxe (volt infra, chapitre 5) –, Leila Ben Ali fait sa grande rentrée politique l’occasion de « la fête nationale de la femme ». Rusée et arriviste, elle s’est choisi deux causes sociales pour exister sur la scène politique nationale et internationale : les handicapés, au travers de l’association Basma qu’elle dirige, et – comme on l’a vu – les femmes. Discours retransmis à la télévision nationale, visites médiatisées de centres sociaux… La presse tunisienne aux ordres ne cesse de couvrir Leila d’articles élogieux.
Hélas pour elle, la première dame ne connait pas le même succès sur la scène internationale ou même arabe. Elle est certes régulièrement invitée à prononcer des discours sur la condition de la femme lors de congres internationaux, mais son penchant pour l’intrigue et les complots lui joue de vilains tours. Ainsi, Leila accède en mars 2009 a la présidence de l’Organisation de la femme arabe (OFA), jusqu’en 2011 ; et, de ce fait, cette institution a tenu son congres annuel a Tunis les 25 et 26 juin 2009. Las ! Si l’épouse du roi du Maroc, Lalla Selma, a bien fait le déplacement, les stars que sont la reine Rania de Jordanie et Sheika Mozah, première dame du Qatar, ont séché l’événement, alors qu’elles sont des militantes assumées de la cause des femmes dans le monde arabe. La raison ? Dune part, le traitement que Leila Ben Ali a infligé en 2007 à son ancienne amie Souha Arafat, la veuve du leader palestinien Yasser Arafat, en lui faisant confisquer pendant plusieurs mois ses biens et comptes bancaires en Tunisie, mais aussi en la faisant déchoir de sa nationalité tunisienne (voir infra, chapitre 6). D’autre part, les premières dames du monde arabe ont très peu goûté les tentatives de Leila Ben Ali de glisser dans le lit du cheikh Maktoum de Dubaï sa jeune nièce, alors même que le riche homme est marié à la sœur du roi de Jordanie…
Elle a également connu des déconvenues politiques dans son propre pays, qu’elle ambitionne pourtant de diriger dans l’ombre. Selon la journaliste Sihem Bense¬drine, rédactrice en chef du site web d’opposition Kalima (régulièrement censuré par le pouvoir), Leila a tenté, en 2004 et 2005, de se positionner en vue d’occuper un rôle politique de premier plan « Nous avons tous relevé que celle que les Tunisiens surnomment la “présidente” s’est mise à prononcer des discours politiques. A l’époque, la rumeur disait le président Ben Ali en piètre forme physique. Leila Ben Ali a notamment eu l’honneur de lire, en octobre 2004, le discours de clôture du candidat du RCD, en l’occurrence son époux, qui applaudit à tout rompre sa femme. Tel ne fat pas le cas de Nabil Adil, très haut cadre de l’appareil sécuritaire présidentiel et terreur des islamistes. Ecœuré de voir Leila sur le devant de la scène du RCD, devinant la future régente, il lâcha haut et fort ce cri du cœur : C’en est fini de la République ! Plutôt que la carrière politique de Leila, c’est sa carrière de sécuritaire en chef qui a tourné court : Nabil Adil fut jeté quelque temps en prison pour « corruption ».
Outre certains clans de l’appareil sécuritaire révoltés par le traitement réservé à Nabil Adil – comme ce fut le cas en 1990 après l’embastillement du secrétaire d’Etat à la Sécurité, Chedly Hammi (voir supra, chapitre 2) -, des militants et des cadres du RCD se sont également soulevés contre la tentative de Leila de se positionner sur le devant de la scène politique. Ainsi, en avril 2005, des membres du RCD publient une ravageuse lettre anonyme sur Internet pour, selon eux, traduire les « sentiments intimes et vrais de l’écrasante majorité des militants du RCD, qui ne se reconnaissent [pas] dans les pratiques de gouvernement médiocres, mesquines et méprisantes que Ben Ali a instituées depuis le 7 novembre. » Et ils racontent dans le détail les « premier acte de désobéissance politique des militants contre un oukase de Zine et de sa femme » :
« Celle-ci ayant propulsé l’une des animatrices de son association “caritative” Basma [comme] secrétaire générale du comité de coordination de Ben Arous[1], les militants de la région se sont dressés comme un seul homme pour récuser cette nomination et sont allés jusqu’a se barricader a l’intérieur du siège du comité, en signe de refus résolu d’une telle supercherie et d’une telle insulte à leur dignité de militants ! Et Ben Ali de reculer. Il a surtout peur dune contagion. »
Effectivement, dans les mois qui ont suivi, après ces levées de boucliers dans l’appareil sécuritaire et au sein du RCD, et plus encore dans les milieux de l’opposition légale au président, Leila Ben Ali a préféré faire marche arrière et se rabattre sur la cause des femmes. En apparence. Dans les faits, l’épouse du président n’en joue pas moins un véritable rôle politique. Surtout depuis qu’elle a acquis le statut de mère en donnant naissance en février 2005 au seul enfant male du couple Ben Ali, Mohamed Zine el-Abidine, surnommé « le petit prince » et dont le président est littéralement fou [2].
Quand Leila fait et défait les carrières
Une anecdote en dit long sur le pouvoir de nuisance de Leila. Mohamed Jegham affiche le CV d’un homme de confiance du président (comme Zine, il est originaire de Hammam Sousse) ex-ministre de la Défense, ex-ministre de l’Intérieur et ex-conseiller spécial de la présidence, doublé dune réputation d’homme plutôt propre. Ce qui ne la pourtant pas protégé des foudres de Leila. En 2007, il a jugé utile de prévenir le président Ben Ali que la famille Trabelsi versait un peu trop dans la corruption et le racket. Mal lui en a pris ! Leila eut vent de ses propos et le malheureux se retrouva « exilés » comme ambassadeur à Rome, avant de se voir proposer le même poste a Pékin, ce qu’il refusa, préférant faire valoir ses droits à la retraite et se lancer dans le business.
Mais la spécialité de Leila Ben Ali reste la prédation économique au profit des siens. Dix-sept ans après son manage avec Zine, B semble loin le temps où elle se réunissait avec son clan dans le salon bleu du palais présidentiel de Carthage pour se demander sur quel bien immobilier il fallait faire main basse… « Aujourd’hui, Leila Ben Ali voyage, fait des affaires à l’international et place ses amis. Elle a ordonné aux administrations de la prévenir des qu’un projet supérieur à un million de dinars (environ 600 000 euros) est en gestation », souligne le journaliste et opposant refugié à Paris Slim Bagga.
« Si une affaire l’intéresse, c’est ensuite elle qui décide quel membre de sa famille en bénéficiera. Elle sert d’arbitre, dispatche, par exemple entre Imed, son neveu, et Sakhr Materi, son gendre. A ce titre, elle fait office de marraine du système mafieux qui s’est installe en Tunisie »
, poursuit-il.
Et le président Ben Ali ? Les observateurs du sérail s’accordent pour estimer que si ce « superflic » s’occupe du sécuritaire avec un penchant pour la lecture de notes émanant de ses services de renseignements sur telle ou telle personnalité, il écoute néanmoins ses conseillers, réputés compétents, pour la gestion des grands équilibres macroéconomiques du pays, ainsi que pour les questions diplomatiques. Les avis divergent en revanche quant à son rôle politique. Ainsi, la trilogie anonyme intitulée « Atmosphère délétère au palais de Carthage », publiée en 2006 sur le site Web Tunisnews, mentionne :
« Et Zine ? Que devient-il, le pauvre, dans tout cela ? En même temps qu’on lui prépare, mine de rien, un linceul, Ben Dhia et les membres du clan à la tête duquel officie Leila, sont aux petits soins. Ils lui passent ses crises, ses sautes d’humeur, précédent ses désirs, aiguisent ses haines contre tous ceux dont ils veulent avoir la peau, l’isolent de ceux dont ils redoutent les influences, de telle sorte que, durant les quelques heures par jour de répit que lui laisse l’intensif traitement hormonal qu’il subit et au cours desquelles il a l’impression d’être le « président », il ne fait pas autre chose qu’exécuter, à son insu, les plans de son successeur… »
Dépassé, l’ami Zine ? Pas pour la journaliste Sihem Ben¬sedrine, qui, d’un mot cruel, estime que, si Leila passe le plus clair de son temps à tisser des complots et a manigancer, le président Ben Ali garde la main :
« Si elle arbitre entre les membres de son clan, son époux, lui, arbitre entre les différents clans qui composent le pouvoir. II a toujours cherché à ce qu’on le perçoive comme un recours. Ca ne le dérange donc pas que Leila soit perçue comme la “méchante” par l’opinion publique. Il joue à se faire passer pour la victime de sa propre épouse… »
Abdelaziz Ben Dhia, l’homme des missions secrètes de Ben Ali
Pour parer aux éventuels mauvais coups de Leila, le président Ben Ali peut toujours compter sur un fidele d’entre les fideles, qui ne convoite pas son poste Abdelaziz Ben Dhia, ministre d’Etat, conseiller spécial auprès du président de la République et porte-parole officiel de la présidence. On ne compte plus les services que ce fin juriste – il est agrégé de droit civil –, qui a débuté sa carrière politique sous Bourguiba, a rendus à Zine el-Abidine Ben Ali. C’est en effet lui qui a géré la révision constitutionnelle de 2002 instaurant légalement la dictature. Non seulement celle-ci a accru les pouvoirs déjà excessifs du président et lui a garanti une immunité a vie, mais, surtout, elle a rendu légalement possible une présidence à vie en levant l’interdiction d’exercer plus de trois mandats successifs. C’est encore Ben Dhia qui, deux ans plus tard, a coordonné la campagne électorale de Ben Ali, candidat à sa propre succession. Et c’est toujours lui qui sera à la manœuvre pour concevoir et faire voter la loi du 27 septembre 2005 octroyant d’exorbitants privilèges aux « présidents de la République dès la cessation de leurs fonctions » ainsi qu’a leur famille en cas de décès. Votée dans la hâte alors que les rumeurs les plus alarmantes circulaient sur l’état de santé du président, elle a été conçue sur mesure pour protéger Leila et sa progéniture en cas de disparition de Zine [3].
Homme des missions délicates et secrètes pour le président Ben Ali, Abdelaziz Ben Dhia a également été dépêché aux côtés de Leila pour lui porter assistance lorsque, en quête de respectabilité et de compétences pour exercer une éventuelle régence, elle préparait par correspondance sa maitrise de droit public de l’université de Toulouse, en 2006. C’est aussi lui qui est aujourd’hui mandaté auprès de Sakhr Materi, le gendre préféré du président, pressenti comme son successeur à terme, pour le déniaiser politiquement.
En guise de remerciement, Ben Ali a offert à son fidele serviteur une carrière a la hauteur de son dévouement et de sa loyauté. Avant de devenir conseiller spécial de la présidence, Abdelaziz Ben Dhia a été ministre de la Défense pendant cinq ans, puis secrétaire général du RCD de longues années durant, ce qui lui a permis de faire la pluie et le beau temps dans le parti-Etat en favorisant, selon ses détracteurs, la nomination de cadres originaires, comme lui, du Sahel.
Hélas, les plus belles carrières ont aussi une fin. En juin 2009, Abdelaziz Ben Dhia est transporté en urgence absolue à la clinique du Lac, où il est pris en charge par le professeur Habib Thameur, cardiologue. Ben Dhia vient de faire une mauvaise chute dans sa salle de gymnastique et s’est cassé deux côtes. Mais le drame n’est pas là : sa chute a très vraisemblablement été causée par une crise cardiaque. Depuis, l’éminence grise de Ben Ali fonctionne au ralenti.
Abdelwaheb Abdallah, majordome de la famille Trabelsi
Les malheurs de Ben Dhia ravissent un autre homme : son éternel rival Abdelwaheb Abdallah, ministre des Affaires étrangères et proche de Leila Ben Ali, qui passe en 2009 pour être l’homme fort de Carthage. Après avoir convoité le poste de Premier ministre, ce Mazarin tunisien se verrait bien en successeur de Ben Ali, malgré une carrière qui a connu quelques trous d’air.
Après avoir été nomme ministre de l’Information en septembre 1987, il est « exilé » comme ambassadeur à Londres, de 1988 à 1990. Les raisons de cet éloignement demeurent mystérieuses, même si une version plausible circule depuis des années à Tunis. Abdelwaheb Abdallah est en effet un parent éloigné de Saida Sassi, la nièce et confidente du président Bourguiba, mais aussi, on l’a vu, responsable de nombreuses intrigues qui ont terni la fin de règne du combattant suprême. Et ce serait lui qui, en 1987, aurait prévenu Zine el-Abidine Ben Ali, alors Premier ministre, que le président Bourguiba allait le limoger le 9 novembre, après une violente dispute entre les deux hommes survenue trois jours plus tôt, parce que le vieux président avait découvert que Ben Ali n’avait pas son baccalauréat et l’avait copieusement insulté : « Mais tu es un général âne ! » Abdallah était en effet bien placé pour recueillir les confidences du vieux président, qui n’avait plus toute sa tête : à 16 heures tous les jours, il lui lisait la presse. Dans ce contexte, Ben Ali pourrait très bien avoir décidé d’éloigner quelque temps Abdallah de Tunis, pour le protéger d’éventuelles représailles de fideles du président Bourguiba.
Lorsqu’il revient à Carthage, Abdelwaheb Abdallah accède d’ailleurs au poste de ministre conseiller et porte-parole du président de la République, des fonctions qu’il occupera treize années durant et qui lui permettront de tisser sa toile à tous les échelons de l’appareil d’Etat. Puis, rebelote en novembre 2003: les attributions de porte-parole lui sont brutalement retirées et confiées Abdelaziz Ben Dhia. Abdallah conserve néanmoins un bureau au palais présidentiel.
« A l’époque, se souvient le journaliste Slim Bagga qui dirigeait alors le mensuel « L’audace », des informations nous étaient parvenues faisant état dune immense colère du président Ben Ali envers son conseiller. Le P-DG de la Société générale, Daniel Bouton, avait demandé à rencontrer Ben Ali en personne après que la banque française, qui avait racheté l’Union internationale de banques (UIB), eut découvert que des chiffres avaient été falsifiés avant le rachat. L’administratrice de cette banque tunisienne n’était autre qu’Alya Abdallah et son mari n’aurait pas transmit à Ben Ali le message de Daniel Bouton. »
Malgré cet impair de taille, au début de l’année 2005 Abdelwaheb Abdallah est nommé ministre des Affaires étrangères, alors que la diplomatie ne fait guère partie de ses compétences.
L’homme est surtout réputé pour être un as de la désinformation et du verrouillage des medias. Des compétences acquises dans ses précédentes fonctions. Après avoir été professeur A l’Institut de presse et des sciences de l’information (IPSI), il a dirigé l’agence de presse officielle TAP et le groupe La Presses. « C’est un manipulateur-né qui gère l’image extérieure de la Tunisie. Sa principale réussite, ce sont toutes ces personnalités étrangères qui font de belles déclarations sur le pays », souligne Sihem Bensedrine. Autre fait d’armes l’organisation sous l’égide des Nations unies du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), qui s’est honteusement tenu en novembre 2005 dans une Tunisie où la liberté d’expression est inexistante [4].
En bon stratège machiavélique qu’il est, Abdelwaheb Abdallah a su nouer très tôt une alliance avec les Trabelsi, qu’il sert dans l’ombre, comme s’en souvient Slim Bagga : « Au milieu des années 1990, il n’était pas rare qu’il accompagne Leila visiter les biens immobiliers et les terrains qu’elle convoitait à Tunis et dans sa banlieue. Dix ans plus tard, c’est avec tout le clan que le ministre des Affaires étrangères s’acoquine sans vergogne. A ce sujet, des membres du sérail qui ont publié une dévastatrice lettre anonyme sur Internet au printemps 2009 restituent bien le personnage au sein des limaces de l’appareil d’État qui exécutent les desiderata de la mafia au pouvoir :
« Il s’agit généralement de conseillers à la présidence, un quarteron de ministres aux ordres, une poignée d’ambassadeurs en poste dans les capitales névralgiques, ainsi que des responsables d’entreprises publiques et d’institutions financières nationales. Le plus emblématique de ces personnages est bien entendu Abdelwaheb Abdallah, majordome de la famille Trabelsi et ministre de l’information et des Affaires étrangères à ses heures perdues. Il agit en duo avec son épouse née Gorgob, qui porte une double casquette de « bonne en chef » du même clan et de P-DG de la Banque de Tunisie, suite à un hold-up mémorable que seule la scène financière tunisienne est capable de produire. »
En effet, en mai 2008, le frère de Leila, Belhassen Trabelsi (voir chapitre suivant), devenait administrateur de la Banque de Tunisie peu de temps après qu’Alya Abdallah en eut été nommée P-DG, en dépit de son passage calamiteux à la tête de l’Union internationale de banques (UIB), propriété de la Société générale.
Conseillers occultes et appareil sécuritaire les piliers du régime
Le pouvoir exécutif parallèle peu à peu instauré par le couple Ben Ali s’appuie également sur les nombreux conseillers de la présidence une quarantaine environ, ce qui fait sans doute de la Tunisie l’un des pays où l’on compte le plus de conseillers présidentiels au mètre carré. Sans eux, la Tunisie ne donnerait pas l’illusion d’être correctement gouvernée. Ils fonctionnent comme un gouvernement parallèle, reléguant les ministres au rôle de figurants du journal télévisé, qui retransmet chaque mercredi des images du conseil des ministres. « Tous les matins, ils envoient aux ministres concernés leur programme de travail et décident de l’ordre du conseil des ministres », ironise Slim Bagga.
Les noms de ces conseillers, comme leurs visages, sont pour la plupart inconnus du grand public. Parmi les plus craints, on peut citer le colonel Mohsen Rehaiem, directeur général du protocole présidentiel, le général Ali Seriati, conseiller directeur de la Sécurité présidentielle [5] et Tahar Fellous-Refai, directeur général au ministère de l’Intérieur. Méchamment surnommé le « monstre noir » par ses détracteurs, il est, en sa qualité de directeur de la coopération internationale et des relations extérieures de son ministère, plus particulièrement affecté à la surveillance des opposants refugiés à l’étranger, qui le vouent aux gémonies.
Le cercle des conseillers de la présidence comptait également en 2009 deux médecins influents. Hedi Mhenni, ancien ministre de l’Intérieur et secrétaire général du RCD, semblait le mieux placé pour succéder au super-conseiller Abdelaziz Ben Dhia, fortement diminue depuis sa crise cardiaque. Quant à Mohammed Gueddiche, cardiologue et médecin personnel du président Ben Ali, il cumulait en outre les casquettes de membre du comite central du RCD, maire de Hammamet et conseiller auprès du président de la République, sans oublier un grade de général de division.
Surtout, ni le président Ben Ali ni son épouse n’auraient pu se maintenir toutes ces années au pouvoir sans la protection d’un appareil sécuritaire dédié à désamorcer les complots fomentés à l’intérieur du système et à maintenir une chape de plomb répressive sur la société civile. Tout au long de sa carrière, Zine el-Abidine Ben Ali est d’ailleurs passé maitre dans l’exercice de basses et nobles œuvres de police et de renseignement.
Le jeune Ben Ali a en effet été formé pendant une vingtaine de mois aux Etats-Unis, à l’Ecole militaire supérieure de renseignement et de sécurité de Baltimore. À son retour en Tunisie, devenu commandant, il est nommé directeur adjoint, puis directeur, de la Sécurité militaire à l’état-major. Après un « exil » politique comme attaché militaire à l’ambassade de Tunisie au Maroc, celui qui est entre-temps passé colonel est catapultés directeur de la Sûreté nationale à la fin des années 1970. Cette nomination fait de lui un « superflic » qu’il est depuis resté dans l’âme, en dépit d’un détour au début des années 1980 comme ambassadeur en Pologne. Le général Ben Ali retrouve en effet, le 29 janvier 1984, son poste à la tête de la direction nationale de la Sûreté nationale, avant d’être promu secrétaire d’Etat puis ministre de l’Intérieur en 1986 et Premier ministre en octobre 1987.
Encore aujourd’hui, Zine el-Abidine continue de s’appuyer sur le ministère de l’Intérieur, qui constitue l’ossature de l’appareil sécuritaire [6]. Ce « superministère » emploie environ 145 000 policiers — pour un peu plus de 10 millions de Tunisiens — et se compose pour l’essentiel de deux directions générales : la police et la sûreté nationale. Cette dernière comprend les sections spéciales que sont la DST, les Renseignements généraux, les services techniques du contre-espionnage, la Documentation, la direction des Relations extérieures et les Aigles noirs (équivalent tunisien du Raid français). La police s’occupe, elle, des affaires publiques courantes, ainsi que de la circulation automobile.
Dans certains domaines, le niveau élevé de compétences de l’appareil sécuritaire n’est plus à prouver. C’est notamment le cas du flicage de l’Internet, que le régime Ben Ali a toujours considéré comme un danger sérieux, n’hésitant pas à mettre en place une cyberpolice de 600 personnel installée dans la banlieue de Tunis. Ainsi, en 2005, l’ONG de défense de la presse Reporters sans frontières (RSF) écrivait au sujet des cybercenseurs tunisiens : « Le président Ben Ali, dont la famille dispose d’un monopole sus l’exploitation du réseau, a mis en place un système très efficace de censure d’Internet. Toutes les publications de l’opposition tunisienne sont bloquées, de même que de nombreux sites d’information – comme le quotidien français Liberation. Les autorités cherchent par ailleurs à dissuader les internautes d’utiliser des webmails, plus difficiles à surveiller que les comptes mails classiques (par Outlook, etc.). Accéder à Yahoo mail à partir d’un cybercafé tunisien peut prendre vingt minutes et, souvent, se terminer par un message du type « Délai de connexion dépassé » ou « Page non trouvée »
Le RCD, parti-Etat dédié au culte de Zine
Autre institution détourée au profit exclusif du couple Ben Ali et des clans qui l’entourent : le parti au pouvoir, le ROD (Rassemblement constitutionnel démocratique) [8]. Tout n’a pourtant pas commencé sous les pires auspices pour celui-ci. Avant même la tenue de son congrès fondateur de 1988, des élections sont organisées en interne.
Elles permettent de renouveler 62 % des cellules locales et entre 70 % et 80 % des cadres au niveau national [9]. Place aux jeunes et aux technocrates, qui poussent dehors les vieux politiciens du PSD finissant. Malheureusement pour la démocratie tunisienne, l’embellie n’a pas duré et ce, en dépit de l’engouement que suscitait alors le RCD auprès des Tunisiens. Le nombre de militants a en effet augmenté de 50 %, passant de un million environ en 1986 a 1,5 million en 1987[10].
Mais, un an à peine après la prise de pouvoir de Zine el¬Abidine Ben Ali, « des comités de quartier, sous l’emprise conjointe du ministère de l’Intérieur et du RCD, sont mis en place » [11]. Objectif : encadrer les citoyens au niveau local. Vingt et un ans après la naissance du RCD, le parti continue de maintenir sous sa coupe la population. Sous prétexte d’édifier une « Tunisie nouvelle » et de mettre en œuvre le « Changement », des milliers de comités de quartier et de cellules de base continuent de quadriller l’ensemble du pays et les Tunisiens vivant à l’étranger.
Si du temps du combattant suprême le parti du président produisait des cadres dignes de ce nom qui intervenaient dans le débat politique, il n’en est plus rien aujourd’hui. Véritable coquille vide idéologique, le RCD s’est transformé au fil des ans en un parti-Etat dédié au culte de la personnalité du président Ben Ali et à ses scores électoraux a la soviétique. Dans les années 1990, les grands congrès se penchaient sur des thèmes tels que « Persévérer dans le processus de consolidation du Changement » (1993) ou « L’excellence : une culture, un état d’esprit et un comportement pour accéder au meilleur » (1998). A partir des années 2000, il ne s’agit plus que de « consacrer les choix et orientations tracés par le président Ben Ali pour le présent et l’avenir ».
Le succès apparent du RCD auprès de la population – il comptait 2,2 millions d’adhérents en 2008, soit un adulte sur quatre – s’explique d’abord parce qu’il constitue « le meilleur ascenseur social du pays » pour ceux qui n’ont pas d’autre piston, comme l’expliquait en 2008 un cadre du parti à un journaliste de l’hebdomadaire Jeune Afrique enquêtant sur ce parti-Etat [12]. En clair, ses adhérents jouissent d’enviables privilèges, allant de l’accès aux cercles du pouvoir pour les entrepreneurs à l’aide humanitaire distribuée par les cellules de base pour les citoyens défavorisés.
Le RCD constitue également un point de passage obligé pour ceux qui veulent exercer une quelconque influence dans le pays. C’est sans surprise que « les personnalités » du régime occupent les postes dans les différentes structures décisionnelles. Ainsi Abdelaziz Ben Dhia et Abdelwaheb Abdallah sont tous deux membres du bureau politique dirigé par le président Ben Ali ; et Belhassen Trabelsi fait partie du comité central – la deuxième plus haute instance du parti après le bureau politique, chargée officiellement de veiller à l’exécution de ses orientations et de sa politique. Signe de la succession qui se prépare, Sakhr Materi, le gendre de Zine et Leila, a été coopté au comité central lors du congrès de juillet 2008.
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1-Les comités de coordination sont des structures clés du RCD au niveau régional.
2-De l’union de Ben Ali avec Leila Trabelsi, en plus de Mohamed Zine el-Abidine, sont nées deux filles : Neseine, née en 1986, qui a épousé Saker Materi en 2004; et Halima, née en 1992.
3-Kamel Labidi, « La longue descente aux enfers de la Tunisie », Le Monde diplomatique, mars 2006
4-Les journalistes étrangers subissent également les foudres des autorités. En novembre 2005, l’envoyé spécial du quotidien Libération, Christophe Boltanski, qui enquêtait sur un tabassage de militants des droits de 1’homme a ainsi été roué de coups de pied, poignardé dans le dos par des quatre individus en plein Tunis et s’est fait voler ses notes, sous le regard de policiers impassible,
5-Originaire de la ville de Kairouan, le général Ali Sériati a donné quelques frayeurs en 2008 à ceux qui craignent un coup d’état destituant Zine el-Abidine Ben Ali : au cours du troisième trimestre, son fils, Mourad Sériati, a connu une ascension fulgurante au sein de la Garde national, celle-là même qui avait déposé le président Bourguiba. Certains, qui observent que la Sécurité compte de nombreux Kairouanais dans ses rangs, se demandent même si Mourad Sériati ne jouerait pas un jour les Habib Ammar, du nom du général qui a commandé la fameuse Garde nationale de janvier 1984 à novembre 1987 et qui a donc tenu un rôle clé dans le coup d’Etat du 7 novembre 1987.
6-Cela ne l’empêche pas de nourrir une véritable paranoïa envers d’éventuels ennemis qui pourraient comploter contre lui. Ainsi, après avoir fait emprisonner Nabil Abid, haut cadre de la Sécurité présidentielle, le président a exigé que, pour chacun de ses déplacements, l’équipe qui assure sa sécurité à l’aller ne soit pas la même au retour…
7-Reporters Sans Frontières, « Les champions de la censure sus le net », www.rsf.org, 14 septembre 2005.
8-Créé en 1920 sous le nom de Parti libéral constitutionnaliste tunisien ou Destour, rebaptisé Néo-Destour en 1934 à la suite d’une scission, puis Parti socialiste destourien (PSD) trente ans plus tard, le mouvement n’est devenu le RCD qu’en février 1988, manière de « concrétiser les orientations de l’ère nouvelle ».
9-Célina Braun, « à quoi servent les partis tunisiens ? Sens et contresens d’une libéralisation politique », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, mars 2006.
10-Ibid.
11-Ibid. Précisons que Ben Ali souhaitait financer les 3000 comités de quartier grâce aux fonds de l’USAID (aide américaine au développement), ce que refusera cette dernière, le Département d’Etat ayant compris qu’il s’agissait de structures de contrôle de la population.
12-Samir Gharabi, « RCD, voyage à l’intérieur du parti-Etat », Jeune Afrique, 27 juillet 2008.
* La régente de Carthage. Main basse sur la Tunisie. Ed. La Découverte, 177 p, 14€, chap3, p48-p64
Extraits mis en ligne par www.nawaat.org avec l’aimable autorisation de l’éditeur.
[…] Nawaat on Twitter » “La régente de Carthage” – Les extraits : “Cohabitation au palais de Car… twitter.nawaat.org/portail/2009/10/05/la-regente-de-carthage-les-extraits-cohabitation-au-palais-de-carthage – view page – cached All Articles, Economics, Français, Médiathèque, Politics, Propagande & Médias, Tunisia affairs — Tags: Abdelwaheb-Abdallah, Ben Ali, Ben Dhia, dévolution-du-pouvoir, france,… (Read more)All Articles, Economics, Français, Médiathèque, Politics, Propagande & Médias, Tunisia affairs — Tags: Abdelwaheb-Abdallah, Ben Ali, Ben Dhia, dévolution-du-pouvoir, france, histoire, Imed-Trabelsi, la_régente-de-carthage, leila-ben-ali, livre, propagande, publication, RCD, trabelsi, Tunisie — La rédaction @ 9:34 am (Read less) — From the page […]
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Qu’apporte-il ce pamphlet? Sinon des salmigondis invérifiables. Cela nous remet en mémoire ce qui se disait de Tunis au temps des romains “les odeurs et les rumeurs de Carthage”.
En ce temps d’élection, il aurait été plus judicieux d’établir un dialogue sur l’avenir de la Tunisie au lieu de se perdre derrière ce ramassis de rumeurs émanant de deux compères connus pour leurs écrits au relent de colonialisme.
C’est le discours de Ben Ali qui est tres puant. Ceux qui croient a son discours sont aussi puants. L’opposition qui perd son temps dans des reunions et des communiques bidonds est puante. On ne peut reprocher a ces auteurs. Il faut les remercier parce que les tunisiens ont manque leur devoir de denoncer haut et fort leur dictature et surtout ils manquent une ocasion en or de faire virer cette sale dictature et d’installer a sa place un pouvoir democratique respectueux de tous et qui defend les tunisiens quelque soit l’origine de sa couleur religieuse, politique ou ideologique…
c’est à couper le souffle
comme on dit chez nous, malla 5onnar ya shaybi !!!! malla 5onnar.
entre temps le peuple regarde les matchs de foot…
je tiens absolument adire que celui qui a l’argent il a ce qu’il a et celui qui a l’esprit il a ce qu’il est .
نجح القفافة في محو الرابط الذي نشرت من خلاله كتاباً قيماً، ضناً منهم أن فقأ أعين الحقيقة يحميهم، ولكهنم نسو أن فعل الخير لا يموت، و أن في يوم من الأيام كان هناك فرعون تسلط و طغى لكنه مات ………..وعاش الإنسان وهذا الرابط مرة أخرى http://rapidshare.com/files/289410929/La_regente_de_Carthage.rar
Je n’ai jamais here’d journaliste en France écrire au sujet de leur leader, alors ils on plus de problems que les miens, n’est pas leur affaires,je crois qu’il ya quelqu’un derrière ces deux journalistes , le but est la brume notre succès, les jeune français cherche de postuler à des emplois en Tunisie, qui confirment la qualité de vie est meilleure adéquation puis en France, je conseille les deuz journaliste pour cette deuxième étape consistera à écrire un livre comment donner à tous les corps de l’égalité des chances identiques pour toutes les personnes vivant en France y compris tous les emigrees. Un mot pour tous les francais laisser nous tranquille, on n’a pas besoin de vos conseilles. La Tunisie est un pays comme tout autre pays dans ce monde, nous avons des problèmes et nous tenons à les résoudre par nous-mêmes, nous n’avons pas besoin de l’avis ou conseille de n’importe quel journalist, on ne vas pas arrete tous pour satisfaire 2% de l’opposition ou les journaliste francais.
Sorry for my French
Ben ali le pauvre?…Lui aussi a brassé un argent fou et faisait des affaires.Ils avait “ses” hommes d’affaires à qui il attribuait des marchés d’État aux sommes colossales…Je parle ici de milliers de milliards de dinars.Ben ali a vendu les Industries Tunisiennes ,”nos” Industries…pour lesquelles Bourguiba s’est battu comme un fou pour les mettre en place afin de permettre à la Tunisie d’être indépendante industriellement ,ce qui est très important pour la souveraineté économique d’un pays.Ne rentrons pas ici dans les enjeux politiques très larges .Mais vendre “nos” industries c’est nous rendre dépendants et nous fragilise.Pour cela aussi Ben ali doit en répondre devant la justice surtout concernant les dessous de table lors de la dilapidation de notre patrimoine industriel.
Nadia Saada
(Notre ami “Ben Ali Lenvers du miracle tunisien”, L’envers du miracle tunisien).
Et voici le lien pour télécharger gratuitement le livre:
http://rapidshare.com/files/290330210/BenAli.pdf
ps : si le livre est disponible à coté de chez vous achetez le !!
tu es un grand Con et tu es leche cul voila les francais c un paye libre si toi tu as ecris un mopts sur la tunisie tu seras ou 6 feet under mother fucker
arret de lecher le cul soit un vr Homme tunisien
personellement je ne conseille a personne de telecharger le livre a partir des liens mis ici. Va chercher qui a mis les liens et si il sont sures? En plus meme si il sont secure, vous offrez la possibilite de poursuite judiciaire a cause du copyright. Et meme si c est pas le cas, il vaut mieux encourager les ecrivains au lieux de lire des versions pirates. Je conseille a chacun qui le peux d acheter le livre, c est mieux. Bien evidement si vous avez besoin de ce livre et que vous estimez qu il vous apporteras des elements nouveaux sur la mafiocratie en tunisie.
Bonne lecture
je suis a Tunis ,je n’arrive pas a me procurer la version pdf de ce livre ,pouvez vous m’aider? Merci
Pour la Tunisie: il est impossible d’acheté le livre alors;
Voila un autre lien:
http://rapidshare.com/files/289410929/La_regente_de_Carthage.rar
Pour les autres SVP achetez le . . .
Merci
19pour cent de chomage en tunisie,,,,a cause de ca
To Boubou: You should not apologize because of your French. Your views on the state of affairs Tunisia are a much bigger problem …
je suis une tunisienne residente à l’etranger, je n’appartiens à aucun parti , le mien c l’amour de la tunisie . une tunisie si riche en histoire et en capacités et potentiels mais malheureusement elle est entre les mains d’une mafia qu’on le veuille ou pas !
je remercie les auteurs journalistes de ce livre si attendu ! si certains vous disent de vous occuper de Bruni Je vous invite à vous occuper de notre cas ! on prétend que la tunisie va bien , mais elle va mal si mal que le mal . on assiste à la decroissance du PIB , le pouvoir d’achat des tunisiens se deteriore, le taux de chomage augmente d’une maniere phénoménale. on nous parle d’investisseurs etrangers , de ponts , d’infra structures et d’un nouvel aeroport , d’investissement dans le systeme educatif et d’aides gouvernementales pour les jeunes diplomés!!! on accorde des credits à ceux qui ne peuvent rembourser.
la tunisie souffre et elle va mal . on nous bourre le cranes avec le foot, on construit des hotels , et de nouvelles boites de nuits ouvrent leurs portes rien que pour détourner les jeunes des problemes reels de la tunisie.
on pretend qu’on investt dans le systeme educatif , qui est la base meme de notre société, mais c’est faux ! leur systeme echoue et la preuve c’est les concours de 4 eme 6 eme 9 eme annee primaire.
ces livres qu’ils modifient ou que je qualifierai de jetables , entrainent des couts enormes. on s’était distingué par rapport aux pays deu Magreb par notre taux d’alphabetisation le plus faible et notre qualité de l’enseignement, mais voila que ce qui nous avantageait de nos voisins nous desavantage aujourd’hui: LA QUALITÉ.
un nombre elevé de diplomés avec grade universitaire qui travaillent dans des call center pour des salaires minables et traités comme des esclaves ! les jeunes d’aujourd’hui ne savent mm pas ce que c’est de VOTER .
on veut recuperer notre pays mais on a tous peur , on a peur qu,on fasse pression sur nos familles on a peur d’ecrire sur des blogs de peur que cette mafia nous retrace. on a peur de parler devant les gens de politique de peur qu,ils soient des flic ou autres.
merci à tous ceux qui s’interessent à nos problemes car ce qui est grave c’est que les tunisiens s’interesssent aux problemes des autres comme sarkozy ou obama!!!!
j’ai honte de parler de politique devant des gens d’autre nationalités car je me sent si minable . une elections sans electeurs une competition sans adversaires. !!! on ignore tout de notre politique , de l’opposition et de leurs programmes .
oui ces elections c’était de la pure mascarade la moitié a boycotté ces elections et l’autre moitié est désintéressee car le resultat etait connu d’avance.
alors aidez- nous , on va mal tres mal .
il ya beaucoups des informations scandaleuse qui ne sont pas connu du publique.j etais dans la scene securitaire et je connais beaucoups des choses
je veux remercier le ministre belge des affaires etrangere qui a ose critiquer enfin le regime tunisien apres larrestation du journaliste ben brick en esperant que ses colleges europeens fassent comme lui
Les diplomes ont superieur sont l odre de 100.000 sans emplois,et sans revenus, et sans avenir,on aurait du au moins leur proposer une occupation en echange d un salaire symbolique “Ehrenamt” travail benevole,d enseignement d encadrement des jeunes”les elections sont passees, ou sont les promeses d attaquer le chommage”walla adhih chiarat wa mouzaidat, wa hartaka wa mahrajant fakat?un diplome touche dans les 300 dinars par mois dans ce “Call center” et tenez vous bien Drabki ou bien sakhan drabek and Habouba touche dans les 1,5 million par mois net, impots,frei,Koulna lahoum ya Jamaa, ecouez notre point de vue, le tissu social de la famille a explose, la jeunesse asbahat minhatta,drogue bi achtih,elle va vers la dreive ,et c est a cause de ces ero porno des film “Bahta, Farfat (film Sfaxien)Mektoub,le travesti Abdelli Fauzi,et tout ce ridicule et ces minables emissions,et ces racailles qui parlent 24/24 al fan wal massrah, wa ahna asbahna mahrajan mahazel fil Alem wa asbahna cinema siassi yastahzah wa younakit aleina al Alem,et meme le ministre des affaires etrangeres Belges,lka fina baye”tu te souviens de la blague du chien Tunisien qui a voulu se refugier en Algerie en pleine guerre civile,pour aboyer,Ya Khouya Ali, koulna lahoum bima annakoum hassibtouna “kilab”taieb khalina “ninbah limadha taatakilou fina”ya Hanifa, meme un statut de chien ils nous l ont refuse,et quand j ai employe ce Terme , c est pour leur dire,choufou ihitaroukoum wa istihzazoukoum wa istikhfafikoum bi mafhoum attaoudidia assiasia wal fikria que vous affichez dans toute la presse officielle.Ceci dit la dignite de chaque Tunisien est ma raison d etre et mon combat et le combat de ce peuple qui va triompher bientot mahma taal azzaman.Ya Malouka K ya maalem, tasabatilhoum fi insomnie .
La revoltee resume bien la situation en Tunisie et me rappelle par son nom La Revolution Francaise 1789. En fait, nous sommes en regime feodal et nous faisons parti du tiers-etat et consideres commes des serfs. Sommes-nous un pays avant-guardiste comme le dis le genie ben ali? Pour lui, le futur , c’est le moyen-age ( marche arriere de plus de 200 ans ), comme quoi l’histoite se repete ya Si Melek. Quand on parle de betise humaine, en voila un exemple eblouissant.”ANA TOUNSI WOU RASSI 3ALI EN TANT QUE SERFS ” NOUS CHANTENT SES ESCLAVES.
Popular Tunisia
Parlez nous de ces scandales on aime en savoir plus sur la créativité Tunisienne.
je suis algerienne et tt ce ka dit la révoltée était prémonitoir.Bravo et ttes mes félicitations au peuple tunisien
[…] This post was mentioned on Twitter by helalikamel. helalikamel said: “La régente de Carthage” – Les extraits : “Cohabitation au palais de Carthage” » Nawaat de Tunisie – Tunisia http://t.co/vNf8TIS via @nawaat […]
ce msg est adressé a narialaatunis: de quel droit tu ose juger un peuple et de dire “les tunisiens ont manque leur devoir de denoncer haut et fort leur dictature” vient denoncer la dictature en tunisie et tu en auras pour ta sale gueule pte saloppe de merde !!!
Then do it, do it !!!
Je souhaite simplement m´adresser a cet enèrgumène qui a rédigé l´article intitulé “Tunisien et fier de l´etre” daté du 22.01.11 !!
Ce qui est plus que certain, est que la grande majorité de l´ensemble des Tunisiens ne sont pas fier d´avoir un compatriote de son “espèce”. Il est grand temps pour ce “phénomène humain” d´aller de nouveau a l´ecole et apprendre la signification du respect de l´avis et de la pensée des autres, sans réagir avec des insultes graves et d´une manière criminèlle !!!!
La Tunisie n´a certain pas besoin des compatriotes comme lui. Ce qu´il nous faut, ce sont des personnes qui savent respecter les regles de jeux de la démocratie .
Latif Ben Amara – Munich/Allemagne
J´aimerai aujourd´hui exprimer ma pensée pour ce qui concerne ce mouvement remarquable qui a eu lieu recemment dans notre pays.
Avoir manifesté d´une manière radicale,obstinée,courageuse et exemplaire contre l´ancien régime dans notre pays, est une action qui mérite énormément de respect et de gratitude…!
La question que je me pose maintenant, si notre peuple est mure pour assumer la démocratie. La démocratie est extremement complexe, elle implique certaines disciplines et exigeances, des règles qu´il faut impérativement respecter, faute de quoi le pays sombre dans le chaos.
Un gouvernement (quel qu´il soit) ne peut a lui seul garantir et maintenir les aspects de la démocratie, il a besoin du soutien du peuple, qui lui a son tour mene une vie quotidienne accompagnée par des libertés d´action mais aussi par des contraintes qui doivent etre reconnues et acceptées “sans compromis” par chacun.
Sommes-nous vraiment en mesure d´aider notre prochain a réaliser qu´il faut journalièrement, et sans cesse, lutter pour etre a la hauteur ?
Bien sincèrement, je n´ai pas trouvé de réponse a ma question !
Latif Ben Amara
[…] revanche, l’ancien patron des renseignements et de la garde présidentielle, le général Ali Seriati a bien été capturé par l’armée non loin de Ben Guerdane. C’est une prise de choix […]