La masculinité en question : Deux nouvelles parutions bousculent les normes

Deux livres percutants pointent le malaise de la masculinité dans la culture maghrébine et arabe. Il s’agit de King Kong Théorie, l’essai cultissime de Virginie Despentes, enfin traduit en arabe, et Les styles de la masculinité, écrit par de jeunes chercheurs et chercheuses, sous la direction de l’islamologue tunisienne Amel Grami. Objectifs affichés : déconstruire une masculinité mortifère.

« Barg Ellil » de Béchir Khraïef : expérimenter les limites de la traduction

La traduction du roman de Béchir Khraïef assurée par Samia Kassab-Charfi, serait une illustration de ce concept de Weltlïteratur, « littérature mondiale », apparu chez les romantiques allemands, et «auquel Goethe a donné ses titres de noblesse». L’une des notions qui font valoir la toute-puissance de la traduction est en fait cette espèce de rapport que l’on entretient avec l’étrangeté et l’altérité.

«Barg Ellil», nouvelle traduction d’un roman anti-raciste et insolent

Certaines œuvres artistiques et littéraires sont indémodables, à tel point qu’elles ont le pouvoir de ressurgir avec une insolence salutaire dans l’actualité. C’est le cas de Barg Ellil de Béchir Khraïef, roman de 1960 dont le personnage principal est un esclave d’Afrique centrale, et dont la traduction française par Samia Kassab Charfi vient de paraitre chez Sud Editions.

قراءة: “اليسار وسرديته الكبرى، في إدراك الاقتصاد الريعي” لعزيز كريشان (الجزء 1)

في البداية، دعنا نشير إلى كوننا ننتمي إلى جيل يعيش تحولات اجتماعية عميقة ولبلد أو منطقة تعرف تغيُرات هيكلية تمس بمجمل ظروف عيش سكانها، سواء تعلق الأمر بعلاقة الدولة بالأفراد إلى المعطيات المناخية، مرورا بأساليب التواصل والتعلم وأشكال إدارة الشأن العام. ولعل تواتر الأزمات السياسية والاقتصادية لخير دليل على بلوغنا نهاية حقبة تاريخية مليئة أحلاما وكوابيسا حان الوقت أن نستفيق منها لنستشرف لوطننا مستقبلا ثوريا بكل المقاييس الواقعية.

Genèses et «sorties des religions», entre passé et présent

Le dernier livre de Hichem Djaït, «Penser l’Histoire, penser la Religion», permet de décentrer le regard en offrant l’opportunité de s’émanciper définitivement de ce tropisme intellectuel qu’est devenu le concept d’islam mêlé à toutes les sauces. L’occasion de découvrir, par-delà l’univers identitaire étroit, d’autres religions, civilisations et mondes en ébullition. Lecture.

Disparition d’Albert Memmi : adieu au penseur de la différence

Albert Memmi, écrivain et penseur franco-tunisien, vient de nous quitter à l’âge de 99 ans. Écrivain de langue française bien que sa langue maternelle fut le judéo-arabe. Bon élève sous la colonisation, et en particulier de l’Alliance israélite universelle, il fut également un militant pour l’indépendance de la Tunisie. Une pluralité d’identités qu’il a incarné à l’instar d’une génération qui a vécu à la fois le colonialisme, l’indépendance nationale et l’émigration avec ses engagements mais aussi ses déboires. Albert Memmi m’a tout à la fois fasciné pour son étincelant “Portrait du colonisé et du colonisateur”, et déçu par son brûlot postcolonial “Portrait du décolonisé arabo-musulman”.