Le Parlement européen a adopté une résolution condamnant les dernières arrestations visant des opposants, syndicalistes et journalistes ainsi que les propos présidentiels sur les migrants subsahariens. Focus sur les enjeux de cette motion.

Le Parlement européen a adopté une résolution condamnant les dernières arrestations visant des opposants, syndicalistes et journalistes ainsi que les propos présidentiels sur les migrants subsahariens. Focus sur les enjeux de cette motion.
Extremely low participation in the first round of legislative elections has brought the government face to face with a dilemma: how to set up a regime intended to be the expression of the people’s aspirations…without the people?
La très faible participation au premier tour des élections législatives met le pouvoir face à un dilemme : comment mettre en place un régime censé être l’expression des aspirations populaires sans le peuple ?
Hatem Nafti, essayiste et collaborateur de Nawaat, vient de publier un nouvel ouvrage intitulé « Tunisie. Vers un populisme autoritaire ? » (Riveneuve/Nirvana, octobre 2022). A la veille de la commémoration du 14 janvier, nous vous proposons cet extrait de l’ouvrage où Nafti analyse la lecture de Kais Saied de la révolution et l’influence théorique de son entourage.
Presented as a crucial political moment, the December 17 legislative elections were supposed to be the final act of Tunisia’s state of exception which began on July 25, 2021. If nothing else, this affirmation deserves to be put into perspective.
Présentées comme un moment politique crucial, les élections législatives du 17 décembre 2022 sont censées constituer le dernier acte de l’état d’exception enclenché le 25 juillet 2021. Cette affirmation mérite pour le moins d’être relativisée.
La participation au Sommet de la francophonie du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, et celle, probable, du président français Emmanuel Macron relativisent la théorie de l’isolement diplomatique de la Tunisie et rappellent que les Occidentaux savent remiser les discours sur les valeurs démocratiques dès lors que leurs intérêts sont en jeu.
Une crise diplomatique a éclaté entre Tunis et Rabat, émaillée d’échanges musclés entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays. La participation du Sahara occidental au sommet TICAD 8 et la réception du chef du Front Polisario par Kais Saied ont révélé au grand jour des tensions qui existaient déjà.
Les récentes déclarations du Secrétaire d’Etat, Anthony Blinken, et du futur ambassadeur américain Joey Hood sont le symptôme de la dégradation des rapports entre Tunis et Washington. Même si les liens entre les deux pays ont déjà connu des crises, les oppositions s’expriment désormais ouvertement. Retour sur une relation bicentenaire.
On impute souvent la crise politique permanente en Tunisie au mode de désignation des députés. Si le scrutin proportionnel aux plus grands restes a donné lieu à des assemblées fragmentées, le passage à l’élection majoritaire uninominale à deux tours n’est pas en soi une garantie de stabilité. En cela, l’analyse du cas français est riche d’enseignements.
Alors que le Hirak algérien a été un moment d’émancipation citoyenne, il a paradoxalement abouti à la détérioration de la liberté d’expression. Bien que l’article 54 de la Constitution algérienne interdise toute peine privative de liberté pour les délits de presse, les autorités font preuve d’ingéniosité pour contourner la Loi fondamentale et emprisonner des journalistes.
Le 24 avril 2022, Emmanuel Macron a été réélu président de la République pour un second mandat de cinq ans. Ce vote a empêché la candidate de l’extrême droite d’accéder au pouvoir et d’appliquer un programme particulièrement xénophobe. Toutefois, il faudra attendre les élections législatives pour avoir une idée plus précise sur la politique de l’Etat français pour le quinquennat à venir tant les propositions semblent divergentes. Cela concerne notamment les relations internationales.
Explosion de joie sur le Champ de Mars, au pied de la Tour Eiffel. Il est 20h quand on annonce la victoire d’Emmanuel Macron. Ses soutiens exultent. C’est en effet la première fois depuis 1965 qu’un président de la République sortant se fait réélire hors période de cohabitation. En empêchant Marine Le Pen d’accéder au pouvoir, les électeurs ont repoussé un programme ouvertement xénophobe. En revanche, la reconduction de Macron ne règle en rien le problème de la droitisation des politiques publiques, en particulier vis-à-vis des personnes issues de l’immigration postcoloniale.
Des campagnes de SMS incessantes exhortent les Tunisiens à répondre aux questions de la consultation nationale. Une émission religieuse de la Télévision nationale est même allée jusqu’à puiser dans la jurisprudence islamique pour inciter les musulmans à participer. Mais en dépit de tous ces efforts, les compteurs ne décollent pas.
Neuf écoles et instituts supérieurs ainsi que six universités ont été transformés en Etablissements Publics à caractère Scientifique et Technologique (EPST). Les autorités visent à se conformer aux standards internationaux afin d’améliorer le positionnement de la Tunisie dans les classements mondiaux. Mais côté syndicat, cette réforme est jugée prématurée et même potentiellement dangereuse.
Les récentes déclarations du porte-parole du gouvernement français, saluant la coopération de la Tunisie dans le refoulement de ses ressortissants, accrédite la thèse que le président Kaïs Saïed s’inscrit pour l’instant dans la continuité de ses prédécesseurs en matière migratoire.
C’est devenu une habitude sur les réseaux sociaux et dans les médias : comparer le compte-rendu de la présidence de la République d’une conversation téléphonique entre Kaïs Saïed et un dirigeant étranger avec celui de l’autre partie. Le 2 octobre dernier, l’appel entre le président tunisien et son homologue français n’a pas dérogé à la règle. Compte tenu du passé colonial et des liens entre les deux pays, l’échange a suscité d’autant plus de réactions que la France n’a pas une position arrêtée sur le virage 80.
La récente visite d’une délégation parlementaire américaine en Tunisie a déchaîné les passions. Les analystes se sont écharpés sur l’interprétation à donner aux tweets du sénateur Murphy, chaque camp y voyant l’approbation de ses propres positions sur le virage 80. Un débat similaire a suivi la déclaration commune des ambassadeurs des pays du G7 enjoignant le président à renouer avec la normalité constitutionnelle. Ces épisodes tendant à mettre en évidence la permanence des ingérences étrangères. Et tout souverainiste qu’il est, le président Kaïs Saïed n’arrive pas à s’en débarrasser.