Demain, 17 Mars 2011, des femmes et des hommes de tout bord, femmes et hommes de valeurs, membres du Conseil de l’instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la Révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique se réuniront dans le but de préparer un projet de loi spécifique à l’organisation de l’élection des membres de l’assemblée Constituante, soit l’élection des futurs frères fondateurs.

Laïcs, Islamistes, Nationalistes, Souverainistes, Républicains, Sociaux Démocrates, Indépendants, Libéraux, Progressistes, Ecologistes, Féministes, Syndicalistes, Militants des droits de l’homme, Experts, Militants des premières heures, Hommes et Femmes de lettres, Artistes, tout ce que la Tunisie peut rassembler de forces vives, de forces constructives pour porter la voix d’un peuple, pour proposer un projet noble : un cadre démocratique avant-gardiste pour la rive sud de la méditerranée, l’élection du 24 Juillet.

Le ton a été donné par les leaders démocrates : La rupture avec le passé.

Les gouvernants provisoires ont enfin compris la symbolique de la constituante, ce n’est pas uniquement une affaire de techniciens juristes, ce n’est pas une affaire de légalisme, c’est un projet politique ambitieux.

Foued Mbazaa et Béji Caid Essebsi ont compris qu’il ne fallait pas s’adosser à une Constitution blessée, une Constitution martyrisée pour inviter le peuple à élire les frères et sœurs fondateurs d’une Tunisie Nouvelle. Ils ont compris que la légitimité, aujourd’hui, s’acquière par la force des propositions démocratiques, en attendant la légitimité des urnes ; le peuple a accepté un Président par intérim et un chef de gouvernement par intérim engageant la Tunisie vers la Constituante audelà de leur mandat légal par conviction de l’importance du projet plus que par soumission à un texte de loi tombé caduc.

Ce texte de loi pour l’élection d’une Constituante revêt une importance capitale dans le sens où il devra permettre de relever des défis énormes car il ne s’agit pas uniquement d’élire des représentants du peuple mais des frères fondateurs.

J’ai préféré frères à pères fondateurs car nous avons déjà eu nos pères, un certain 25 Mars 1956, qui ont proposé à la Tunisie un régime républicain, un régime moderne et progressiste, l’idéal de la souveraineté du peuple, nous sommes passés de sujets du roi au statut de citoyens. Ce projet porté par nos pères n’a pas pu résister au culte de la personne et dérives du pouvoir personnel, nous avons du faire face à la suprématie d’un homme, d’un parti, d’un système à l’intérieur du système. Ben ali n’a été qu’une infection conséquente d’un système malade, une malformation due à une intervention chirurgicale non totalement réussie, une faille du système.

Aujourd’hui, ce sont nos frères, c’est-à-dire, ceux qui étaient à côté de nous, peut être plus âgés mais qui ont connu comme nous l’oppression de la voix unique, le système électoral non égalitaire, un système non représentatif.

C’est ainsi que le projet électoral de transition devra permettre la représentativité dans le sens où la présence de la femme à côté de l’homme est une obligation, la représentation de toute la Tunisie de l’extrême à l’extrême un devoir, la représentation de toutes les forces politiques vives du Pays une réalité.

Un mélange d’assemblée constituante populaire et d’assemblée constituante de partis peut être un projet constructif et efficace, ce mélange permettra une assemblée forte où la voix des partis sera mêlée à celle des indépendants pour permettre au peuple un débat réfléchi sur des thèmes primordiaux : la typologie du régime républicain, la séparation des pouvoirs, la décentralisation, l’égalité des femmes et des hommes, le contrôle de la constitution, la suprématie de la loi, la lutte contre toute discrimination, la justice sociale, la liberté d’expression,….

Nous avons confiance dans l’avenir mais nous restons vigilants, nous allons suivre toutes les propositions, nous sommes redevenus libres de nous réunir, de débattre, de critiquer, Mobilisons nous, Soyons une force de proposition, en attendant d’élire les frères fondateurs.