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Par Mondher Hadhiri

Durant les 23 années qu’il a passées au pouvoir, le Président déchu n’a jamais porté dans son cœur le Ministère des Affaires Etrangères. Et il a réservé au Département et à son personnel un sort peu enviable. Ce serait long d’expliquer les raisons de ce désamour. Et ce n’est d’ailleurs pas l’objet de mon propos.

Ce que je voudrais aborder ici c’est cette nouvelle situation équivoque dans laquelle se trouve le Département. Dans un sens c’est un privilège qu’une personnalité comme le Premier Ministre, qui a été pendant plus de cinq ans Ministre des Affaires Etrangères de Bourguiba et qui a beaucoup fait pour la Diplomatie tunisienne, continue de s’occuper des Affaires Etrangères et de la diplomatie de notre pays. C’est en soi une bonne chose. Mais qu’il s’en occupe au point de reléguer le titulaire du poste à un rôle secondaire, c’en est une autre. A cet titre, le déroulement des visites de Clinton et de Jupé constitue un exemple édifiant.

S’y ajouter, le traitement et le malentendu qui ont découlé du non déplacement de Clinton au siège du Ministère des Affaires Etrangères et ce malgré le traitement très peu diplomatique réservé aux journalistes venus au Département (alors que la conférence était programmée chez le Premier Ministre !).

Cette attitude n’était pas exceptionnelle. La visite de Jupé n’a pas échappé cette règle. Tout le monde lui a servi de guide, jusqu’au Professeur Rafaa Ben Achour qui a organisé avec M. Mouldi Kéfi la visite du Ministre français aux souks de Tunis.

Ce n’est pas de l’hospitalité.

Pour revenir au sujet qui me préoccupe et qui est le sort du Département et de son personnel, je voudrais solliciter du Premier Ministre soit de laisser au Ministre des Affaires Etrangères toutes ses prérogatives, soit de prendre à sont compte toutes les affaires du Département et de régler ainsi toutes les affaires pendantes.

En effet, il y a des nominations à des emplois fonctionnels qui tardent à être publiées au JORT. Il y a le mouvement du personnel diplomatique qui doit normalement être fait. Il y a encore le rappel des chefs de postes diplomatiques et consulaires qui ont normalement fait leur temps à l’étranger. Il y a enfin le nomination des nouveaux chefs de poste.

Pour le moment tout donne l’impression que la situation est figée.

Il y a tant d’autres questions qui relèvent de la gestion quotidienne qui restent pendantes mais qui ne méritent pas d’être évoquées ici. Pourtant, elles ne sont pas moins importantes pour la bonne marche de la diplomatie tunisienne.

Pourquoi M. ESSEBSI ne viendrait-il pas au Ministère des Affaires Etrangères pour voir toutes ces questions sur place. Il rendrait un grand service aux diplomates.

Mondher Hadhri

Fonctionnaire
Tunis