…Soudain, l’Espagne était dans la rue.
Le 15 Mai 2011, 4 mois après la fuite de Ben Ali sous la pression de la rue Tunisienne, l’Espagne étonne le monde.
Voilà la jeunesse d’une “démocratie occidentale” qui affiche son ras-le-bol, et veut dégager sa classe politique, pourtant élue démocratiquement.
Comment en sont-ils arrivés là, et quelle leçon les tunisiens peuvent-ils en tirer ?
Sans prétendre être un socio-politologue de l’Espagne, j’ose partager ici ma lecture de la révolution espagnole : Les jeunes en-ont marre!
- Marre des politiciens qui ne les représentent plus
- Marre des politiciens corrompus
- Marre des politiciens qui veulent leur voler leur liberté, au nom de l’État
- Marre des politiciens qui participent à enrichir un cercle très fermé des milieux d’affaires, et qui sont incapable de leur fournir des emplois et de la dignité.
- Marre de l’injustice sociale aux milles visages qui s’installe dans tous les villages, les cités et les grandes villes.
La démocratie, telle que pratiquée en occident est en train de montrer ses limites et ne répond peut-être plus assez aux aspirations des citoyens.
Quel rapport, me diriez-vous, avec la révolution Tunisienne ?
Les tunisiens s’apprêtent à élire une assemblée constituante le 24 Juillet 2011. Pourquoi ne pas élire un parlement tout court ? Pourquoi ce besoin de ré-écrire la constitution ? Parce que, nous dit-on, Ben Ali a défiguré la constitution et en a fait un texte qui sert ses intérêts personnels. Du sur-mesure.
On a donc vu sur Internet plusieurs initiatives pour ré-écrire collaborativement la nouvelle constitution :
- http://www.destour.org : initiative de l’Internet Society Tunisia, présidée par Khaled Koubâa. En langues Arabe et Française
- http://tunisie-constitution.org : par un groupe d’anonymes. En langue Française.
- http://wiki.opentunisia.org/index.php/Constitution : par Chamseddine Ben Jemâa et un groupe d’activistes en Open Source. En langue Française.
Pour moi, il est certainement important de ré-écrire la constitution en faisant un meilleur équilibre entre les 3 pouvoirs, exécutif, judiciaire et législatif, et d’enlever les aberrations qui donnaient au Président des pouvoir quasi divins. Peu de gens ne seraient pas d’accord sur cela.
Mais je vois un très grand enjeu pour le peuple tunisien, auquel peu de partis politiques semblent sensibles aujourd’hui : La Transparence
Inscrire la Transparence de l’État dans la constitution :
C’est bien beau d’avoir plein de droits et de libertés écrits noir sur blanc dans la constitution, comme cela est déjà le cas dans beaucoup de démocraties.
Cela n’empêche pas la classe politique de se déraciner, tôt ou tard, de la base populaire et de s’éloigner des revendications citoyennes, en devenant petit à petit corrompue (moralement et matériellement) vis à vis de ses propres intérêts et de ceux d’un petit nombre de corporations et de lobbies.
Le citoyen moyen observe les signes de la corruption de l’extérieur et reste condamné à “fermer sa gueule” parce qu’accuser sans preuves lui ferait courir des risques de poursuites judiciaires pour diffamation.
Et si on obligeait l’État à être transparent ? Et si on l’obligeait à publier systématiquement toutes les données qui concernent “la gestion de la cité” ? C’est à dire TOUTES les données qu’il possède, qu’il collecte, qu’il génère.
Pourquoi ne pas exiger la publication systématique, des décisions de l’état, de ses dépenses, de ses revenus, des indicateurs d’activités, des décrets, des autorisations, des votes, des délibérations, des avoirs de nos élus, avant et après leur mandats, ..Tout quoi.
Bien entendu, personne ne veut que ses données personnelles soient déballées. Première restriction.
Personne ne veut non plus que des données relatives à la sécurité militaire du pays soient à la portée des esprits mal-intentionnés. Deuxième restriction.
Article 1 : Chaque information qui ne relève pas de la vie privée des citoyens, ni de la sécurité du pays, et qui viendrait en possession de l’état à un moment ou un autre, est considérée comme une “donnée publique”
Article 2 : Chaque citoyen a le droit d’accéder, de manière équitable et immédiate, à toute donnée publique que possède l’État.
Cette idée me parait si évidente, si efficace pour minimiser la corruption, et si simple à mettre en œuvre que je me demande pourquoi en 2011, aucun parti politique tunisien n’en parle.
La Suède l’a fait depuis 1766 à travers le “Freedom of the Press Act“.
En tout, 85 pays ont des lois plus ou moins complètes qui imposent au gouvernement de rendre l’accès à tous les documents public.
L’Espagne n’en fait pas partie. Ni la Tunisie.
Une démocratie sans transparence, c’est comme rouler la nuit avec les feux éteints.
Visiter le site Open data, Open government
Transparence?Les journaux s’en occupent quotidiennement.Il faut juste laisser travailler la presse librement.
Merci pour ta naiveté JUDAS. je ne savai pas qu’il ya une presse en tunisie.
Il faut qu’il apprenne tout d’abord à marcher.
50 ANS de “BINDIR” sa laisse des traces. Ah, je veux dire des sequelles.
Elas!!!!
Suis pas naïf lol.La Tunisie est déjà la cible des grands groupes de presse internationaux.Si à partir de ce moment là, ils apprennent pas à marcher….
c’est les espagnols qui ont à apprendre de notre révolution. ce qui se passe en espagne ce n’est pas une révolution, c’est des manifestations tout simplement, comme y en a partout dans les pays démocratiques. est-ce que vous pensez qu’ils vont arriver à faire tomber le gouvernement ? nunca !
au fait Mr jazem vous posez la question , souhaitons nous une démocratie représentative ou une démocratie participative ? ou le peuple a un droit de regard sur le politique accepteront ils cela j’en doute , la réflexion est ouverte
@Jazem HLIOUI merci pour cette analyse qui correspond parfaitement à ce que je pense et j’écris depuis plusieurs semaines, depuis que nos partis se sont mis à se comporter comme des futurs ZABA ( le discours de celui-ci le 7/11/1987 était derrière beaucoup plus prometteur), inexpérience, ou impatience de nos candidats pris par la fièvre du pouvoir!!
La révolution espagnole est la preuve qu’une démocratie ne prévient pas contre l’abus de pouvoir et la suprématie du capital qui règne sur l’Occident et qui a pris le chemin de nos pauvres pays!!Les occidentaux sont tous simplement passé à la seconde étape du “les chiens aboient et la caravane passe” (alors que le Tunisien n’avait même le droit d’aboyer!!)la révolution du 14 Janvier va nous épargner le passage obligé que subissent les pseudo démocraties occidentales dominé complètement par une minorité de l’argent qui continue à utiliser la crise économique mondiale comme alibi pour maintenir le règne “d’une minorité de l’argent”!! Oui avant même l’avènement de la révolution espagnole, le cours des événements en Tunisie a permis aux observateurs (invisibles) de constater que BCE (alias Beji Caid Essebbssi) a aidé la Tunisie à passer très vite à l’étape suivante du”les chiens…à cause de son âge, peut être…Oui il est l’heure pour la révolution Tunisienne de passer à une vitesse ‘intellectuelle!!Le 14 janvier des Tunisiens jeunes et moins jeunes ont pu faire partir un dictateur au dépens de leur vie, ils ont réalisé le plus difficile; les plus âgés, les intellectuels sont restés ébahis devant cette réalisation qui a porté la Tunisie hors du temps hors de l’espace, la Tunisie s’est mise à porter le rêve des petits et des grands pour un monde meilleur! Tout semble être redevenu possible!
Une chance supplémentaire est , aujourd’hui , donnée à nos compétences de tout bord de réaliser la seconde étape de cette révolution Tunisienne inédite, une seconde étape qui est entrain de s’imposer aux esprits libres et courageux et qui doit être menée pour plusieurs raisons:
1°)-Pour ramener le discours politique officiel à la raison et empêcher l’Iltifef qui risque de mettre fin à nos ambitions pour un pays libre ou l’équité, la transparente et la liberté d’expression sont des valeurs incontournables!
2°)- Pour empêcher le maintien d’un processus coupable déterminé à garder tous les symboles de la dictature BenAlienne à l’oeuvre dans les coulisses et surtout…Dans tous les rouages mafieux d’un pouvoir parti sans prendre ses restes!!
3°)- Pour que les gens “du savoir et du savoir faire” exilés ou marginalisées aient la possibilité à prendre part dans cette révolution des braves: spontanée, apolitique, non cadrée!! Oui c’est l’heure de mettre les balises à notre futur politique: oui UNE REVOLUTION INTELLECTUELLE, MORALE, INSTITUTIONNELLE, CONSTITUTIONNELLE, doit aujourd’hui réalisée pour parfaire le parcours d’une révolution populaire essoufflée, manipulée, opprimée, désorganisée par des machiavels nationaux et internationaux!!
Absolument et ce n’est pas une simple vision de l’esprit, le citoyen doit se remettre au travail en urgence:
-Pour laisser la Rue reprendre son souffle, se réorganiser et reprendre l’espoir d’accueillir les millions de touristes indispensables pour une reprise économique et partenariale.
– Pour remettre à flot les structures étatiques qui nous portent et qui ne peuvent être assainies que loin des conflits internes et grâce à des mécanismes politico -juridiques complexes!!
– Pour pouvoir identifier les ennemis de la nouvelle Tunisie en tournant les dos définitivement aux conflits d’intérêt, et aux batailles rangées entre la police et une population “illisible” car infiltrée par des coupables qui ont investi la rue et toutes les manifestations populaires jusqu’à se confondre avec les “honnêtes gens”!! Oui laissons à la police le temps de se refaire, de se réorganiser après l’électrochoc qui lui a fait perdre ses repères donnant le temps au patriotisme et à la morale de refaire surface!
– Mettons nous au travail pour pouvoir juger du poids réel du produit national après le départ des big boss de la la dictature, une étude objective préalable est nécessaire pour la mise en place de vrais programmes de relève inédits et porteurs!!
– Apprenons à regarder autour de nous avec courage et patriotisme pour pouvoir identifier les ennemis de la nouvelle Tunisie,le désordre et le chaos sont une aubaine pour tous ceux qui veulent faire avorter la révolution au nom de la sécurité,de l’urgence de “boucler l’affaire” en votant pour n’importe qui via des voies “pas claires” pour un avenir opaque!!
Voici la version arabe du deuxième site que vous avez cité:
http://www.tunisie-constitution.org/ar