Ce billet est une contribution d’un collectif d’activistes suite à une initiative lancé par Paul Da Silva (http://www.paulds.fr/).
Je relais ce billet par solidarité avec le mouvement qui s’active en France pour une cause d’une importance majeure pour les Tunisiens.
Nous avons besoin de votre aide dans le parc des Buttes Chaumont, il nous faut :
- Des draps, duvets, sacs de couchages et couver
- A manger et à boire (pas d’alcoolce)- Des vêtements
- Des cigarettes
- Du nécessaire d’hygiène
- Des bâches ou même des sacs poubelle grande contenance
- De quoi produire de l’électricité
- Des citoyens qui trouvent que ce qui se passe n’est pas normal!
- Des journalistes !!
- … Nous n’avons rien et avons besoin de tout, la mairie elle ne fait rien!
L’histoire que je vais vous raconter ici met en place une trentaine de jeunes Tunisiens ayant fait le périple depuis leur pays jusqu’à Paris, deux citoyens français et toute une myriade de politiques qui ont clables à nous autres humains désirables sur le sol français, et de subir (presque) les mêmes conditions qu’eux. Tout ce que nous vivons nous le publions en direct sur Twitter, au fur et à mesure de la journée et en marquant de brèves pauses pour aller recharger les batteries. Du matin au soir, et même pendant la nuit où nous allons (et avons déjà commencé) camper avec ces gens (par ailleurs formidables) dans le parc qui est actuellement leur seul refuge.
La problématique est la suivante :
Hier près d’une centaine de Tunisiens qui occupaient illégalement un local affilié au RCD (l’ancien parti du « président » déchu Ben Ali) faute d’avoir ailleurs où aller ont été expulsés et ce sans qu’aucune solution de logement ou d’aide de quelque ordre que ce soit ne leur soit proposée. Cette expulsion a pour raison la présence de documents compromettants (pour les politiques tunisiens comme français) dans le local en question et la peur de les en voir sortir et révélés à la presse ou utilisés en justice…
La question qui se pose est alors : qu’est ce que l’on fait lorsque l’on est simple citoyen et que l’on voit ainsi les droits de l’Homme (qui s’appliquent à tous les humains et pas uniquement aux franco-français jusqu’à preuve du contraire) foulés au pied pour protéger quelques politiciens ayant de toutes façons ouvertement pratiqué la complaisance depuis plus de vingt ans avec un régime qui lui-même, déjà, opprimait sa population. Comment se battre pour que des humains, composés de chair, d’os, et de pas mal d’autres choses soient reconnus en tant que tels et pas juste en tant qu’indésirables ou que potentiels dangers pour des bouts de papiers et des disques durs (dont certains ont de toutes façons déjà été extraits) ?
La seule solution que nous avons trouvé est la suivante :
Puisque la chair, l’os, et tout le reste ne suffisent pas, nous allons y rajouter ce que les Hommes politiques aiment plus que cela : des cartes d’électeurs, des citoyens français…
Je vais essayer de publier un papier comme celui-ci tous les jours, en espérant que la fatigue ne m’emporte pas trop, lors de courtes pauses dédiées à cela dans notre rythme de réfugiés.
Comprenez bien que nous préférerions chacun dormir chez nous et que les Tunisiens avec qui nous avons sympathisé soient traités correctement, mais après avoir contacté l’ambassade, la mairie de Paris, la mairie de l’arrondissement et la région Île de France sans qu’aucune solution ne soit proposée pour mieux loger les Tunisiens nous avons décidé d’inverser la balance et de nous nous mettre au niveau de vie qu’on leur impose.
La journée d’hier fut riche en rebondissement, laissez moi vous la raconter.Alors que j’avais prévu de passer la journée sur un salon (Pas Sage en Seine), je suivais en simultané sur mon téléphones les nouvelles de Botzaris (#Botzaris36) et lorsque j’ai vu qu’une plaque avait été posée sur le bâtiment maintenant vide de ses occupants
Ambassade de Tunisie « annexe »
J’ai eu peur que la situation ne dégénère et ai donc quitté le salon pour retourner sur place. Arrivé vers 15 heures, tout le monde me salue et m’accueille poliment. Nous discutons un peu avec tout le monde et découvrons qu’une journaliste a enfin fait le déplacement et qu’elle est aussi intéressée par le sort des migrants et non uniquement par celui des documents. Nous discutons donc un certain temps, et résumons notamment les épisodes de la nuit.
Aux alentours d’une heure du matin, alors que les Tunisiens étaient endormis dans le parc, et que la mairie était au courant de cela, une patrouille de police est arrivée les réveiller, lampe torche au poing. Ceci a eu pour effet d’en agacer certains et la mayonnaise est rapidement montée jusqu’à se transformer en gaz lacrymogène. Bilan : 3 mineurs à l’hôpital pour la nuit…
On a aussi une information selon laquelle deux autres Tunisiens sont en garde à vue, ce qui est illégal pour un immigré en France depuis peu et ne peut donc signifier que centre de rétention… Dure nouvelle…
Nous nous retirons dans un café pour recharger les téléphones et parler plus calmement avec la journaliste. La discussion se passe bien, nous lui donnons tout ce que nous pouvons lui donner et la remercions très chaleureusement d’être venue. Comprenez que seule la médiatisation de l’affaire peut permettre de la débloquer autrement que dans un affrontement contre-productif…
Tout ce temps la pluie bat et nous trouvons abri sous les arbres du parc ou sous une bâche que la sureté de Paris va nous demander d’enlever pour ne pas gâcher le paysage…
On passera sur les évènements de la vie quotidienne suivants, la galère à s’organiser pour répartir les maigres ressources alimentaires, la quête pour décrocher un ballon pris dans la charpente d’une tonnelle qui nous sert aussi d’abri, …
Arrivent deux équipes de télévision : France 2 et France 3. Les deux nous consultent directement, nous leur expliquons en détail ce qui se passe et l’équipe de France 3 essaye de rentrer (sous la caméra de France 2) et se fait bien entendu refouler. Partant de là et sachant qu’il n’y aura aucun document à diffuser à l’antenne, ils partent…
A l’opposé la journaliste de France 3 va effectuer un travail considérable pendant au moins deux heures, discuter en arabe avec les Tunisiens sur place, filmer les tentatives de tractation des uns avec les autres, jusqu’à ce que les vigiles décident de sortir et de donner l’assaut sur les quelques jeunes présents ici, allant jusqu’à en prendre un à la gorge. La police ayant été vraisemblablement appelée (elle commence à bien connaître l’adresse je pense) elle arrive très vite et calme les vigiles. Dans le même temps nous expliquons aux policiers la situation. Ils sont très compréhensifs et nous demandent juste d’arrêter d’essayer de discuter avec les gardiens qui n’en ont visiblement pas envie.
Peu après et alors que la police est partie et que les vigiles sont rentrés, ce sont deux voitures de la sécurité de la mairie de Paris que nous repérons stationnées en contrebas dans le parc. En courant on y arrive vite, pour constater que les véhicules sont vides et que leurs occupants ne sont visibles nul part. Nous remontons voir ce qui se trame en haut avant de redescendre à nouveau en courant en voyant le nombre des voitures doubler et leurs occupants bien présents pour le coup.
Il s’avère en fait qu’ils ne souhaitaient que faire respecter le règlement et ainsi demander à ce que l’on ne consomme pas d’alcool dans le parc et que l’on range le drapeau tunisien. Ces consignes seront respectées et tout se fera dans la bonne entente des deux côtés…
Un des tunisiens avec lequel j’ai le plus discuté vient alors me voir et me dit plein de gêne qu’il a faim et qu’ils n’ont presque plus rien à manger. Je lance un appel sur Twitter qui restera malheureusement sans réponse jusqu’à ce qu’un des soutiens que l’on connait bien revienne les bras chargés de pain et de nourriture à mettre dedans pour faire des sandwichs…
A nouveau nous voyons deux journalistes (c’est la première fois que nous en voyons autant en si peu de temps) dans un café et en profitons pour recharger les batteries des téléphones en discutant à la fois des tunisiens, des documents et de notre démarche. L’un des journalistes va rester avec nous une bonne partie de la soirée et partir très tard.
C’est pendant que ce journaliste fait une prise d’image de l’autre côté de la grille du parc que les vigiles en profitent pour faire sortir une camionnette de la cour du bâtiment. Personne n’a pu voir si elle était chargée et/ou si elle transportait des gens. Elle n’est pas revenue à l’heure où j’écris…
La Sureté de Paris viendra plus tard, vers 22h, nous demander de quitter le parc pour la fermeture. Nous leur expliquons que cela est impossible, que personne ne posera de souci et que l’on souhaite être enfermés dans le parc. Ils finiront, à force de négociation, par accepter.
Vers 23h/minuit nous décidons de rester avec Elisabeth et de passer la nuit dans le parc. Elle sera agitée et si nous avons grappillé 10 minutes de sommeil chacun c’est un grand maximum. Dormir à même le sol est très inconfortable, nous ne l’avions pas prévu (elle était en robe et moi en veste de costume – que je peux d’ailleurs mettre à la poubelle), il pleut par intermittence et les arbres ne nous protègent que partiellement, il fait froid, …
J’essaye de dormir assis contre un arbre, un de nos amis tunisien va insister pendant près de 20mn pour que je prenne sa place allongé : « vous êtes notre invité ! » – j’aimerai pouvoir lui répondre qu’eux sont les invités de la France !
A 4h20, pris par le froid nous allons marcher un peu et en passant aux abords du 36 les chiens commencent à hurler. Dix minutes plus tard une voiture de police est sur place… Une personne viendra finalement nous parler, son visage nous est familier, ses questions sont orientées et il a l’air horriblement frais pour l’heure avancée de la nuit… De là à dire qu’il s’agirait d’un policier en civil comme il en circule nuit et jour à Botzaris…
A 6 heures et après avoir visité le parc presque vide et encore fermé pendant le lever de soleil, nous allons recharger à nouveau les batteries de nos téléphones – les nôtres sont bien à plat…
Les images sont repris de fhimt.com
J’aime bien voir la solidarité de 600 milles Tunisiens si non la solidarité de plus de 5 millions arabes en France pour aider seulement une poignée de nos frères qui soufre en plein paris. Mais la réalité est autre.
Il faut pas sortir des préjugés, il faut y aller voir ce qui se passe là bas! il parait qu’il y à déjà le RCD qui a pris l’assaut sur les locaux, en envoyant des “militants” inconnus qui incitent les occupants des lieux de ne pas accepter les aides des organisations humanitaires françaises et tunisiennes et qui leurs donnent de l’argent, de l’alcool et voir même les stupifiants…pourquoi ?? prace qu’ils veulent qu’il finissent par être expulsés afin de détruire tout l’archive dans les caves, pour effacer une partie de l’histoire de la Tunisie, l’histoire de toute l’opposition qui était réfugiée en France les années de la honte.
Je suis allé voir a plusieurs reprises pour aider et soutenir, mais on a fini par découvrir des malheurs.
Le gouv français et le gouv tunisien ne font rien et il me semble qu’il y a une bonne entente sur le sujet de “ne pas intervenir” dans l’attente d’une disparition totale des archives peut-être !
Mr Tidjani vis dans un monde simpliste !!! la problematique est en peu plus complexe
Excusez moi… mais que viennent faire tous ces Tunisiens en France alors que 30% de nos jeunes sont au chomage?
On leur explique en long et en large que les temps sont difficiles en Europe, mais ils ne veulent pas l’admettre .
Je vois pas mal de petits vieux qui ont fes fins de mois difficiles et bon nombres de Français ne survivent qu’avec l’aide des restos du coeur…
Les Tunisiens Français n’ont qu’a creer “les Restos des Tunisiens ” la première des solidarité c’est deja entre Tunisiens qui semblent eux les ignorer.
en Tunisie et sur le net j’entends et je lis plein de vilaines choses sur les Français, Sarko , la colonisation, le racisme…mais pour le social on s’assoit sur son honneur…. et on vient !
Les jeunes tunisiens arrivés récemment de Tunisie, au vu du périple vécu, ils n’ont sans doute pas eu le choix. L’occupation du local du RCD à Botzaris était la meilleure solution. Malheureusement parmi eux il y avait une poigné de malfaiteurs qui ont régné en maître absolu sur les lieux, consommation de drogue, d’alcool, confiscation de la nourriture apporté par des personnes solidaires. Les conditions d’hygiène et de sécurité étaient très dégradées. Une petite minorité a gâché et mis en péril l’espoir des dizaines de personnes sérieuses, motivées et déterminée à changer le cours de leur vie par le travail… Se sont les faits que j’ai personnellement observé sur les lieux.
Alors, Messieurs soyer digne et fier de votre parcours et battez tous ensemble, soyer solidaires jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à la régularisation.
Beaucoup de gens veulent vous aider
oh le discours victimaire!!!
He bien moi je ne suis pas pour la regularisation… ça fait 10 ans que je demande a avoir la nationalité Tunisienne en plus de la Française et on me la refuse ….pourquoi ?
sans nationalité Tunisienne impossible de monter mon affaire sans etre associé a un Tunisien ..pourquoi dois je m’associer ? pour me faire rouler ?
Les Tunisiens ont des droits en France que je n’aurai jamais
Le CNRS paye des sejours a des Tunisiens en France
Quand la tunisie me payera mon sejour en Tunisiee pour faire des recherches ….
alex costantinos mais que tu es nasse, trop de xenophobie la dedans…
La Corée colonisée par le Japon.
Les coréens n’étudient pas en japonais, mais en coréen leur langue maternelle, ne parlent pas japonais, ne rèvent pas d’émigrer au Japon. A la place, ils ont bati une industrie très puissante capable be battre les japonais:
– LG, Samsung, electronique.
– Daewoo, auto
– Ssangyong, const. navale.
etc …
Oubliez cette p… de France, sa langue et ses “grandes écoles” mafieuses et féodales.
@Alex Costantinos
Cher Monsieur, s’il y a autant de misère aussi bien en France qu’en Tunisie, c’est bien la faute au capitalisme sauvage et inhumain, aux banquiers et à leurs vassaux ! Les tunisiens viennent d’un pays riche (pétrole, phosphate, minéraux rares, agrumes, blé tendre, dattes…et matière grise) mais dont l’occident accapare les richesses et impose des dictatures sanguinaires,qu’il se charge d’armer et d’aider et qui lui assurent en contre partie la pérennité de cet état d’injustice et d’inégalités.
Pour résumer, ce capitalisme sauvage et inhumain est en train de précipiter aussi l’Europe et les USA dans un déclin pire que celui de 1929.Je vous laisse en présager les conséquences. Mais ce n’est certainement pas la faute à ces quelques affamés venus de la rive sud de la Méditerranée…dont le pays a accepté plus de 300000 réfugiés depuis février 2011, sans rouspéter.L’hospitalité a un sens chez nous autres les dépossédés de la terre. Et, avec notre matière grise, notre volonté de nous en sortir, c’est notre principale richesse !
Plaignez-vous plutôt auprès du MEDEF, du G8,du G20 et de Sarko que vous semblez défendre, lui qui ne se soucie guère de l’avenir de la France, puisqu’il y a même instauré la casse du service public, le moteur de ce pays en perdition et a permis aux riches de s’enrichir encore plus !!
Mais de grâce, ne répétez pas comme un perroquet les arguments du Front National, qui n’a de national que le nom !!Ce ne sont pas les “étrangers” qui bouffent votre bifteck mais l’état et ses complices prédateurs…Nous sommes tous logés à la même enseigne !
@Constantinos.
Vous écrivez “les Tunisiens Français n’ont qu’a créer “les Restos des Tunisiens ” la première des solidarité c’est déjà entre Tunisiens qui semblent eux les ignorer.
Dans ce cas moi je propose que les Grecs français paient les prêts à la Grèce car, pour vous paraphraser, “la première des solidarités c’est déjà entre les Grecs qui semblent les ignorer”.
C’est cette politique que vous voulez pour la France M. Constantinos citoyen français originaire des Balkans?
[…] [2] :http://nawaat.org/portail/2011/06/19/les-citoyens-francais-campent-avec-les-migrants-a-botzaris36/ […]