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Le chef d'Ennahda Rached Ghannouchi affiche son optimisme après avoir voté en Tunisie le 23 octobre, REUTERS/Jamal Saidi

Lors de l’inscription dans les listes électorales en août,la faiblesse du nombre des participants était préoccupante, spécialement au début. Tout le monde s’attendait à revoir plus au moins le même schéma : une forte inquiétude de voir très peu d’électeurs et d’être face à une crise. Or, surprise ! J’ai rarement vu des files aussi longues et des gens attendre avec autant de patience et de bonne volonté. Etait-ce le retour de l’esprit de la révolution ? ou était-ce la campagne électorale télévisée qui a réussi à sensibiliser et mobiliser les tunisiens ? En tout cas, ce fut et cela restera le dimanche le plus mémorable pour nombre de Tunisiens. Enfin, nous votons ! Ce matin-là, je suis arrivée à 9h20, et j’ai attendu jusqu’à 13h15. Quatre heures d’espoirs et d’attente avec joie.

Le lendemain, je reçois l’une des plus mauvaises surprises de ma vie : un parti politique qui utilise l’islam pour s’accaparer le pouvoir, réussit à obtenir 40% des voix !

La déception est dure. Mais bon, peu importe les moyens qu’ils ont utilisé pour rafler tous ces voix, les faits sont là et démocratie oblige, il faut respecter la volonté du peuple.

Toutefois messieurs les nouveaux élus, auriez-vous déjà travesti la démocratie ? Suis-je la seule à penser que cette façon de constituer le nouveau gouvernement et proposer un premier ministre, ressemble plus à une dictature qu’autre chose ?

Vous me direz que les négociations avec les autres parties sont encore en cours, mais n’êtes vous pas sensés former d’abord l’assemblée constituante ? ensuite seulement procéder à la formation du nouveau gouvernement, de façon démocratique ? En démocratie, on ne propose pas un candidat unique, mais une liste de plusieurs noms ou de candidats. Ensuite tous les élus de l’assemblée constituante passent aux urnes et votent pour choisir le gouvernement qui convient le mieux : le candidat qui aura le plus de voix sera de fait le nouveau président ou premier ministre de la Tunisie, donc un gouvernement choisi grâce à des élections.

Enfin comment pouvez-vous mettre à la tête de la Tunisie quelqu’un qui évoque la possibilité d’appliquer la chariâ et les châtiments corporels, tels que couper la main des voleurs ?

Je vous invite tous à lire une interview exclusive que Mr Krichène a eu avec Mr Hamadi Jbeli ,dans le numéro 1311 de l’hebdomadaire « Réalité » du 16/2/2011.