Comme écrit sur le lien suivant, la réintégration de l’Islam sous une forme explicite, dans le contexte historique actuel, est une condition nécessaire au développement d’un espace constructif et utile pour les Tunisiens.
Ainsi, les autres formes authentiques, ne sont plus sous une sorte de tutelle castratrice mais peuvent s’exprimer librement et pleinement à condition que la liberté ne soit pas piétinée par une quelconque majorité relative ou rendue moins relative par le populisme ou la tradition.
L’Islam exprimé, comme composante, s’il se laisse aller à la surenchère et à la caricature ne sera qu’un épisode de plus dans la désert culturel et social qu’on a vécu depuis maintenant quelques centaines d’années.
Mais si cet Islam, érige la liberté comme principe au-dessus des dogmes, comme le dit le Coran d’ailleurs (la ikraha fi eddin), et s’il embrasse la fraternité humaine alors nos enfants y trouveront l’esprit de la réforme et du redressement. Ils y trouveront leurs frères dans l’humanité tombés dans le doute puis l’excès d’égoïsme et donc la misère collective et sociale.
La fraternité c’est l’union au-delà des différences. C’est le partage partiel d’un projet de société, entre les éléments les plus avancés, les plus progressistes et les éléments les plus conservateurs ou mêmes les plus dogmatiques.
Cette fraternité n’en sera une que si d’un côté elle est franche et d’un autre côté ne discrédite pas ceux qui font les concessions nécessaires.
La désunion, le campement dans les tranchées est toujours plus facile mais la stérilité et le désordre en sont le résultat comme l’a montré l’histoire récente et moins récente.
Ce qui est possible est souvent imparfait et ce qui parait merveilleusement parfait est souvent impossible et quelque part une forme de « chirk » puisqu’on prétend à un absolu ou éternel qui ne l’est pas !
A ce sujet et pour ceux qui aiment les spéculations philosophiques, je vous renvoie au texte ci-dessous de Jamel Eddine al Afghani (1) où il explique, en d’autres termes, que tout ce qui est possible est temporaire et relatif et que tout ce qui est absolu ou pure essence en soi est une illusion dans le concret. La vie est le temporaire et l’action relative. La tradition n’est pas le lien sacré mais une construction comme d’autres.
Le corolaire est que tout éternel ou absolu est une forme de divination et d’idolâtrie contraire sur le fond à l’Islam et du lien ultime à l’unique Dieu. Rien donc ne retient personne de faire ce qu’il peut, sans prétention, sans surenchère, dans cette vallée sacrée qu’est la vie et s’ouvrir par conséquent au grand jour de son humanité !!!
L’ironie veut qu’il est facile pour d’autres de voir en cette rivière quelque chose de sacrée, tant les marchands du temple pullulent le long de ce pèlerinage qu’est la vie où chacun nait libre et frère dans un chemin dévoyé en servitude.
Fin de parenthèse. Pour notre sujet on peut dire que l’Islam peut être un facilitateur sans contrainte, de la vie publique, si dans son interprétation pratique et populaire il gagne la tolérance et l’acceptation de l’autre sous un statut d’égal sans contrepartie supplémentaire.
C’est la responsabilité des élites et des gouvernants. Leurs responsabilités est aussi de favoriser cet esprit dans les programmes d’éducation par exemple, gage public, dans les actes, de son projet de redressement et d’unité.
Ce facilitateur subira toutes les attaques de tous ceux qui en doutent car plus facile est le dogme qui offre des certitudes confortables à la paresse mentale, l’action destructrice ou à l’inaction drapées souvent dans un absolu idolâtre, religieux ou non.
Les Tunisiens aujourd’hui ont atteint un espoir mais ne sont pas encore prêts à le réaliser s’ils croient qu’il va être facile à concrétiser.
Ils doivent s’aider eux-mêmes, pour répondre à des attentes immenses, dans une situation économique difficile, un tourisme chancelant, un contexte international en crise et une région arabe en pleine transformation.
L’héritage du mensonge passé ne doit pas laisser la place à un mensonge nouveau. Les gouvernants doivent dire la vérité au peuple sur les infrastructures à mettre en place, les services sociaux à créer, la santé publique à organiser jusqu’au ramassage des ordures ménagères.
La responsabilité du gouvernement est entière mais celle de chaque citoyen aussi. Nul n’est parfait mais comme le dit Al Afghani tout est possible en dehors de la démagogie et des divinations stériles dans les affaires concrètes de la société.
Le citoyen a son espoir en main et sa liberté en lui. Que tout le monde soit conscient que la tolérance envers les imperfections dans les phases à venir, le travail acharné, l’entraide, l’esprit collectif et la mesure de l’égoïsme bien humain de chacun, peuvent suffire au redressement.
Ne pas suffire au redressement c’est bien entendu tomber inéluctablement dans la démagogie, dans le mensonge institutionnalisé, l’assassinat de l’entendement et l’assèchement des volontés comme on l’a déjà vécu depuis 20 ans et depuis des siècles !
L’entraide, le réalisme, la fraternité n’a de sens réel qu’entre les riches et les appauvris, les côtiers et les intérieurs, les laïcs et les religieux, les pragmatiques et les dogmatiques …
Le débat social ce n’est ni les polémiques à la télévision ni le consensus mou des braves, mais la promotion d’associations légales, encadrés dans la liberté individuelle et collective. Des associations qui impliquent et mélangent les opposés qui s’approprient ainsi réellement, physiquement et en nombre l’espace public : plutôt l’implication de chacun que la représentation par certains.
L’organisation pratique des services municipaux ou la défense d’une plage menacée par les pollutions urbaines est un exemple de terrain de dialogue qui mélange les opposés dans un but commun, temporaire, relatif mais ô combien utile et concret directement et indirectement.
Le débat social peut se concrétiser aussi, par exemple, par l’appropriation des Tunisiens de leur espace géographique : visiter leurs histoire, leurs montagnes, les paysages, l’intérieur, connaitre les autres régions, leurs spécificités … Ce qui permettra d’ailleurs de faire un transfert financier vers cet intérieur que ce soit sous forme de tourisme ou sous forme de projets d’infrastructures !
Un débat social sous cet angle de la fraternité concrète et associative, dans la vallée sacrée, est un ciment contre les clivages qui guettent la société tunisienne et un ciment pour éviter la fuite en avant vers les démagogies qui feront revenir sans aucun doute à pire que la dernière période.
Notes :
(1) : Œuvres complètes de JE Al Afghani T2/3 page51/52/53
Khasrouchahi/Dar Echourouk Addouwalia/Depot 2002-5827
الأفراد صدقت ’ فسفينة فكره في بحر ا لتعيين غرقت ’ فاسمع قولا قليلا في ذلك :
لعلك تدري أن المقيد ذات مطلقة ’ قد ضّم الى تلك الذات قيد ’ فالمقيد أمر مركب من قيد و ذات مطلقة قيدت بذلك القيد ’ فللقيد مفهوم و للمقيد مفهوم ولكل ما صدق و للمجموع ما صدق ’ و لا يصح اتحاد شيئ منها مع الأخر في المصدق او المفهوم و الآ لما صح التقييد ’ إذ لسنا نعني بالقيد الوصف الصادق ’ كالناطق في الحيوان الناطق ’ بل نعني به مبدأ ذلك الوصف ’ الذي يعبرون عنه : تارة بمبدأ الاشتقاق ’ وتارة بالوصف القائم ’ فاذا نظرت الى نفس القيد و نفس الذات المطلقة وجدت كلا منهما مستقًّلاً بالثبوت بالنسبة اِلى المجموع ’ أئ لو
قطعت النظر عن تركيبهما لوجدت لكل ثبوتا في نفسه مفهوما و مصدقا ’ و إذا نظرت إلى الكل المركب منهما ’ وهو الذي نسميه بالمقيد ’ نظرا ذاتيا ’ مقطوعا فيه النظر غن شيء من الذات المطلقة وقيدها ’ فقد انعدم المركب ’ لأأنعدام الكل بانعدام شيء من اجزايه ’ فإذن المجموع محتاج في تحققه إلى كل من المطلق ’ و المقيد و انضمام كل منعما إلى الأخر ’ بل ليس المركب إلا عبارة عن هذا ’ فليس ثبوته إلا ثبوت كل مع
التركيب ’ فليس. للمقيد في ذاته استقلال بل هو في اعتباره مستند إلى كل من
الذات والقيد ’ بل اعتباره عين اعتبارهما ’ بخلاف كل منهما .
ولنضرب لك الأمثال’ كي لا يلتبس عليك المقال ’ فانظر فيما بين يديك من البيت المركب من الأضلاع الأربعة ‘ فإن كل ضلع لو بني بدون انضمام بقية الأضلاع إليه لكان قاثما بذاته موجودا ‘ وكذلك أجزاء الضلع المركب هو منها كالأحجار والجص مثلا ‘ فإن كل واحد منهما بدون أن يركب مع الآخر موجود’ في ذاته ’ لا يحتاج إلى تركبه مع الأخر ‘ وكذا الجص أو الحجر بالنسبة إلى أجزائه التي بها قوامه ‘ ولكن ليس للبيت وجود إلا بالأضلاع الأربعة ‘ ولا للضلع إلا بالحجر والجص . مثلا. ولا للجص بدون ما يقومه ‘ فإذا وجد كل من الأجزاء منضما إلى الأخر فهو المركب ء فليس المركب إلا الأجزاء مع هيئة اعتبارية لتلك الأجزاء .
بل ليس الموكب إلا هذه الهيئة الاعتبارية ؟ أي فيكون اعتبارا من اعتبارات الأجزاء ‘ ووجودها هو وجوده ، لكن بقيد الانضمام على وجه خاص ’ فافهم .
ومثل هذا يقال في الأمور المعقولة ‘ كالعقول والنفوس ‘ فإنها ذوات منضمة إلى مبدأ التمايز بينها وبين غيرها ’ فأنت إذا نظرت إلى مطلق الذات وجدت ثبوته في ذاته ‘ أي بقطع النظر عن كونه عقلا أو نفسا ’ وكذا مبدأ التمايز لا يتوقف ثبوته في ذاته على كونه لعقل أو نفس ‘ أي يصح النظر إليه في ذاته بالنسبة إلى العقل أو النفس اي بخلاف العقل أو النفس ‘ فليس يصح اعتباره وجودا إلا بوجود كل من الذات ومبدأ الامتياز’ وليس يصح لك أن تقول : يجوز أن يكون مبدأ الامتياز هو الذات المطلقة ، فإن هذا ينافي التقييد بالقيد الخاص ؛ إذ المطلق لا يقتضي لذاته قيدا معينا لاستواء القيود بالنسبة إليه ’ فلا بد من انضمام شيء إليه حتى يتميز بالمميز الخاص ’ وذلك معلوم .
فقد علمت أن كل مقيد فهو محتاج إلى المطلق ’ والقيد ’ فهو معدوم في ذاته ’
فلا يترجح وجوده على عدمه إلا بمرجح ’ والمطلق الذي لا قيد فيه بوجه من الوجوه ليس بممكن ؛ إذ لا يفتقر إلى موجد ’ والا لكان قيدا له ’ فكل مقيد ممكن ’ وكل ممكن مقيد ’ ولا شيء من المطلق الحقيقي بممكن.
فيا أيهإ المقيد بقيد التقليد : اخلع نعليك إنك بالوادي المقدس ’ واخرج عن غياهب ظلمات جهلك ’ ففلق الصبج قد تنفس.
التركيب ’ فليس. للمقيد في ذاته استقلال بل هو في اعتباره مستند إلى كل من
الذات والقيد ’ بل اعتباره عين اعتبارهما ’ بخلاف كل منهما .
ولنضرب لك الأمثال’ كي لا يلتبس عليك المقال ’ فانظر فيما بين يديك من البيت المركب من الأضلاع الأربعة ‘ فإن كل ضلع لو بني بدون انضمام بقية الأضلاع إليه لكان قاثما بذاته موجودا ‘ وكذلك أجزاء الضلع المركب هو منها كالأحجار والجص مثلا ‘ فإن كل واحد منهما بدون أن يركب مع الآخر موجود’ في ذاته ’ لا يحتاج إلى تركبه مع الأخر ‘ وكذا الجص أو الحجر بالنسبة إلى أجزائه التي بها قوامه ‘ ولكن ليس للبيت وجود إلا بالأضلاع الأربعة ‘ ولا للضلع إلا بالحجر والجص . مثلا. ولا للجص بدون ما يقومه ‘ فإذا وجد كل من الأجزاء منضما إلى الأخر فهو المركب ء فليس المركب إلا الأجزاء مع هيئة اعتبارية لتلك الأجزاء .
بل ليس الموكب إلا هذه الهيئة الاعتبارية ؟ أي فيكون اعتبارا من اعتبارات الأجزاء ‘ ووجودها هو وجوده ، لكن بقيد الانضمام على وجه خاص ’ فافهم .
ومثل هذا يقال في الأمور المعقولة ‘ كالعقول والنفوس ‘ فإنها ذوات منضمة إلى مبدأ التمايز بينها وبين غيرها ’ فأنت إذا نظرت إلى مطلق الذات وجدت ثبوته في ذاته ‘ أي بقطع النظر عن كونه عقلا أو نفسا ’ وكذا مبدأ التمايز لا يتوقف ثبوته في ذاته على كونه لعقل أو نفس ‘ أي يصح النظر إليه في ذاته بالنسبة إلى العقل أو النفس اي بخلاف العقل أو النفس ‘ فليس يصح اعتباره وجودا إلا بوجود كل من الذات ومبدأ الامتياز’ وليس يصح لك أن تقول : يجوز أن يكون مبدأ الامتياز هو الذات المطلقة ، فإن هذا ينافي التقييد بالقيد الخاص ؛ إذ المطلق لا يقتضي لذاته قيدا معينا لاستواء القيود بالنسبة إليه ’ فلا بد من انضمام شيء إليه حتى يتميز بالمميز الخاص ’ وذلك معلوم .
فقد علمت أن كل مقيد فهو محتاج إلى المطلق ’ والقيد ’ فهو معدوم في ذاته ’
فلا يترجح وجوده على عدمه إلا بمرجح ’ والمطلق الذي لا قيد فيه بوجه من الوجوه ليس بممكن ؛ إذ لا يفتقر إلى موجد ’ والا لكان قيدا له ’ فكل مقيد ممكن ’ وكل ممكن مقيد ’ ولا شيء من المطلق الحقيقي بممكن.
فيا أيهإ المقيد بقيد التقليد : اخلع نعليك إنك بالوادي المقدس ’ واخرج عن غياهب ظلمات جهلك ’ ففلق الصبج قد تنفس.
Voilà une vision que je partage aussi !
Il est bien évident que les Tunisiens ne doivent pas se reposer sur leurs lauriers et comme je le disais dans un autre commentaire. Il n’est pas question seulement de l’entraide à laquelle tout le monde peut contribuer, mais aussi l’introspection de notre identité de manière objective, ceci fait suite notamment suite aux réactions relatives à notre langue et aux déclarations de R. Ghannouchi récemment.
A croire que certaines personnes aiment polémiquer pour polémiquer et ce, sans réflexion aucune.
Dans tout ce qui a été présenté dans ce présent billet fort intéressant, il faut attacher aussi beaucoup d’importance à l’ordre, rien n’est vraiment possible sans cela.
Avec mes salutations.
“considérant qu’aucune opinion ou pensée ne peut se voir accorder protection à l’encontre des intérêts nationaux turcs, du principe d’indivisibilité de l’entité turque du point de vue de l’État et du territoire, des valeurs historiques et spirituelles inhérentes au peuple turc, ni du nationalisme, des principes, des réformes et du modernisme d’Atatürk, et qu’en vertu du principe de laïcité, les sentiments de religion, qui sont sacrés, ne peuvent en aucun cas être mêlés aux affaires de l’État ni à la politique;”
Extrais de la constitution Turque, ce n’en n’est pas le préambule.Je vous invite a la lire in-extenso “www.bleublancturc.com/Turquie/anayasa.htm”
En particulier l’article 10:”ARTICLE 10 : Tous les individus sont égaux devant la loi sans distinction de langue, de race, de couleur, de sexe, d’opinion politique, de croyance philosophique, de religion ou de secte, ou distinction fondée sur des considérations similaires. ”
Les mots sont emportés par le vent les constitutions restent.