Modamed Hammami, un visage de l’islamisme radical

Mohamed Hammami, imam de sa propre mosquée « Omar Ibn Khattab » à Paris dans le XIe-connue pour être le nid des islamistes radicaux-sera, probablement bientôt chez nous en Tunisie. On reproche au cheikh, âgé de soixante dix sept ans, des prêches à caractère « anti-sémite » et incitant à la violence envers les femmes. Selon M.Hammami, une femme qui « fornique » hors mariage doit être fouettée ! Bien entendu, souvent en pratique, les hommes ne sont pas concernés par ce genre de punition de la chariaa . Il aurait aussi appelé « à ne pas placer l’argent dans les banques » car cela « profite aux juifs ». M.Hammami engage également ses fidèles à : « prier pour les jihadistes injustement tués par balles » rapporte le porte parole du ministère de l’intérieur (RFI).

Au fil des années la mosquée du cheikh sise au 79 rue Jean Pierre Timbaud au XIe arrondissement a acquit la « pacifique réputation », celle de “sas du terrorisme” en France. Claude Guéant, ministre de l’intérieur français a annoncé, lundi 23 janvier, qu’il mettrait en place une procédure d’éloignement. Ainsi le 7 février prochain, le cas du cheikh Mohamed Hammami sera examiné par la commission d’expulsion, vers la Tunisie !

Biographie d’un intégriste : « La chariaa est la solution »

Mohamed Hammami, a été pendant plusieurs années représentant du mouvement extrémiste Tabligh en France, ce mouvement jugé « rigoriste et ultraorthodoxe » par Samir Amghar. La mosquée abritait dans les années 1990 des filières de recruteurs djihadistes selon Le Figaro. Ainsi Samir Amghar explique que ce mouvement extrémiste était un « sas du terrorisme ». Fief d’une branche des islamistes du Tabligh (Jama’at al tabligh), un mouvement très prosélyte originaire du Pakistan implanté en France depuis 1968, la mosquée en question a aussi constitué une base pour les GIA algériens (source anonyme). Il convient de voir que le mouvement extrémiste Talbigh est représenté au Conseil francais du culte musulman et que Mohamed Hammami était le 23 Septembre 2010 à l’Elysée, il faisait partie des représentants du culte musulman.

Les islamistes radicaux ne sont pas les bienvenus dans une République

Le Cheikh Hammami aurait une conception de l’islam contraire aux valeurs de la République, selon Pierre-Henry Brandet. Cela justifierait une mesure d’expulsion. Sur 145 mesures d’éloignement d’islamistes, 34 concerneraient des imams ou des prédicateurs. Elles se fondent sur l’article L 521-3 du Code d’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile. Le texte évoque : « des actes de provocations explicite et délibérée à la discrimination, à la haine ou à la violence contre une personne déterminée ou un groupe de personnes ».

Claude Guéant ignore-t-il ce que signifie « antisémite » ?

En cause des prêches particulièrement radicaux et antisémites, Claude Guéant voudrait mettre en place des procédures « d’éloignement » de M.Hammami mais cet homme peut-il vraiment être « antisémite » ? Il est communément admis aujourd’hui en France que le mot anti-sémite renvoit à « anti-juif ». Nonobstant, ceci est une usurpation du référent linguistique. En effet, étymologiquement, les peuples sémites sont les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Cananéens (y compris les Hébreux) et les Phéniciens. Cependant, à notre époque, ce mot aurait perdu ses premières significations pour concerner uniquement Juifs et les Arabes, notamment les Tunisiens qui se sont mêlés à eux depuis des siècles.

Dire que l’imam a proféré des propos antisémites ne sied donc point à la situation puisque le terme « anti-juif » serait dans ce cas plus adéquat. Cette erreur de langue, souvent reprise dans les médias étrangers, traduirait éventuellement l’impact du cinéma qui a limité la signification de « sémite » au Juif, excluant par là l’Arabe.
Par ailleurs, l’imam Mohamed Hammami, censé être, par sa position de prêcheur, le garant et le « porte parole » du livre divin, transgresse, à cause de son attitude haineuse envers les juifs, un précepte bien fondamental dans le Coran puisque le Dieu du monothéisme exige un solennel respect envers les « gens du Livre », à savoir les chrétiens et les juifs.

Quelle défense pour quel genre d’imam ?

La fédération Foi et Pratique défend son propre président, le Cheikh M.Hammami, qu’elle décrit comme (AFP) : « investit dans la promotion d’un dialogue ouvert et respectueux entre tous les citoyens indépendamment de leurs convictions ou de leur religion » et qu’il serait « connu et reconnu » pour ses qualités d’imam. L’on apprend également que L’imam souhaitait obtenir la nationalité française et qu’il était vu par ses proches comme une personne modérée et très bien intégrée dans la société. Certaines personnes interrogées sur leurs avis concernant cette expulsion explique que : « Il aura fallu 20 ans au gouvernement français pour se rendre compte qu’il faut expulser des personnes comme lui. Nos impôts s’en vont dans leurs enquêtes et leurs surveillances… C’est invraisemblable que l’on puisse s’inquiéter des actes/représailles des personnes a qui l’on offre le droit d’asile ! » ou encore : « Le problème c’est qu’il n’est certainement pas le seul et qu’on ne peut pas gérer le problème une fois pour toute sans être taxer d’islamophobe et de stigmatisation. Mais ce genre de personne est un réel danger ».

Par ailleurs, la position du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) dont la fédération Foi et Pratique est membre depuis 2003, semble bien claire. En effet, les propos de Mohamed Hammami sont en contradiction totale avec les engagements conclus et qui seraient relatifs aux valeurs de la République française.

Expulsion, mais pourquoi maintenant ?

Nous sommes en droit de nous demander pourquoi le gouvernement Français aurait attendu jusqu’en 2012 (l’année des élections) pour se rendre compte de la dangerosité de M.Hammami ? Rappelons que ce tunisien, qui a émigré en France dans les années 60, a déjà été condamné à quatre mois et demi de prison avec sursis suite à l’attaque du 11 mars 2004 par un groupe de six hommes contre trois journalistes à Grisy-Suisnes. Ces derniers étaient en train de filmer, depuis la route, le château de Ville-Main qui appartient aux fondamentalistes de son association “Foi et pratique”.
Dans ses PV à la gendarmerie, Mohamed Hammami, qui a mené cette attaque, bâton à la main, a déclaré il fallait « châtier l’infidèle ». Le journaliste-preneur de son, souffrant de plusieurs fractures au visage, avait été transporté à l’hôpital (source anonyme).

Et les femmes tunisiennes, qu’en pensent-elles ?

La mosquée de Mohamed Hammami est connue pour ses virulents prêches à l’encontre des juifs, des chrétiens et des mécréants. Si la Commission d’expulsion décide de le renvoyer dans son pays natal, M. Hammami reviendra en Tunisie où la dérive islamiste ne cesse de se faire voir allant même jusqu’à menacer la Révolution tunisienne. On a interrogé quelques femmes tunisiennes au sujet de ce retour probable. Avec beaucoup d’ardeur, elles s’insurgent : « on n’a pas assez de problèmes nous pour gérer en plus des salafistes étrangers ? On en a assez ici ! Des masochistes qui veulent fouetter les femmes, on en a ! » à une autre de répondre : « qu’il rentre, nous lui allons lui montrer qui fouettera qui ».