Par Les Pacifistes de Tunis

Dans tous les pays arabes, les populations sont foncièrement pro-palestiniennes…. Elles l’affirment clairement et nettement. Les hôtes étrangers (“occidentaux”) sont souvent “choqués” par l’ « étonnante » liberté de parole des gens à la maison comme dans la rue, femmes et hommes indistinctement. La femme et l’homme de la rue emploient naturellement des termes (en relation avec la Palestine, par exemple) médiatiquement censurés en Europe et ailleurs.

Jusqu’à il y a un an, ils ne pouvaient pas le faire librement car des régimes comme celui de Ben Ali et Moubarak les censuraient (par « proxy », dirait-on technologiquement…) pour le compte du Système.

C’est cela que ce dernier tente à présent contenir, particulièrement depuis l’étincelle tunisienne qui a permis maintenant aux populations (Tunisie, Egypte, etc.) d’aborder ces sujets sans tabous.

Donc, ce n’est pas seulement au Yémen que « les USA combattent la démocratie » (Michel Collon) mais dans tous ces pays. En d’autres termes, les USA (et leurs alliés) veulent voir « émerger » des « démocraties » avec des critères fallacieux: parlez de tout sauf du problème fondamental que constitue….le sionisme.

En ce sens, les USA encouragent l’usage systématique de trois autres opiums avec les peuples arabes :

1-la multiplication des chaînes télévisées soi-disant religieuses (avec tout notre respect pour l’islam populaire, authentique et la spiritualité et religion intérieurement vécues, jamais manipulées) animées par des cheikhs médiatiquement corrects du moment qu’ils n’abordent pas la question centrale ci-dessus, sans parler de l’islamisme meurtrier d’Al-Jazeera (Al-Qaradawy and Co, Ltd…).

2-le football télévisé également (avec tout notre respect pour ce jeu populaire, authentique, dans la rue et les stades, non manipulé à des fins politiques, nationalistes et bellicistes). Al-Jazeera dispose ainsi d’une chaîne consacrée entièrement à cet opium, très regardée partout dans tout le monde arabe, particulièrement dans les cafés.

3- le « sexe » (avec tout notre respect pour la liberté sexuelle non imposée par des produits pernicieux de l’impérialisme décadent (Lénine : « Le gauchisme, maladie infantile du communisme ») visant à déstabiliser de l’intérieur des sociétés entières, souvent « traditionnelles », en Asie et en Afrique. Or, le modèle de liberté sexuelle se trouve plutôt dans les horribles « dictatures » de Cuba et du Venezuela. Les dirigeants de ces derniers Etats ont résisté intelligemment à cette même invasion de la pornographie présentée en toute impudence par l’impérialisme comme « innocente » alors que cette dernière n’a rien à voir, ni avec l’érotisme traditionnel ni avec la sensualité orientale [1]. Elle vise en fait à dénaturer les relations entre les deux sexes et devient tragiquement, partout, une arme de guerre [2-3]. Pourquoi les viols sont-ils, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, devenus systématiques et fréquents à chaque guerre (Irak, Libye, etc.). Les tortionnaires n’étaient-ils pas « gavés » de pornographie made-in-the-USA [4-5]? En ce sens, la Tunisie est encore une fois « pionnière » avec des débats « bidon » et biaisés -comme les « Occidentaux » les aiment tant- pour savoir si, oui ou non, il faut autoriser l’entrée de la pornographie dans les foyers tunisiens [6] …

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Petite bibliographie :

[1] Yasmin Alibahai-Brown : « De la sensualité asiatique ; ou de la supériorité de l’Orient sur l’Occident en matière de sexe », pages 68-77. In : Stephen Bayley, Editions Autrement (France)à, 2002.

[2] Bekele AB, van Aken MA, Dubas JS. Sexual violence victimization among female secondary school students in eastern Ethiopia.Violence Vict. 2011;26(5):608-30.

Using a cross-sectional sample of 764 female secondary school students from eastern Ethiopia, multivariate analyses revealed that high-rejection sensitivity, having multiple sexual partners, the frequent watching of pornography […] are factors associated with higher levels of sexual violence victimization”.

[3] Bellil, Samira a écrit un livre il y a quelques années qui lui ouvrir les portes du féminisme officiel soutenu par le gouvernement français (NPNS en France). Elle y stigmatisait les « jeunes-de-banlieue », l’image en quelque sorte inversée des « jeunes-filles-voilées ». N’empêche qu’entre les nombreuses scènes de viol qu’elle décrit (c’était le sujet du livre), et qui-ont-ému-l’opinion-publique-française, il y en a une où le jeune violeur utilise des images pornographiques (un film sur cassette) en la sommant : « Vas-y, fais comme tu vois ». Personne, à commencer par les féministes officielles, n’a jamais signalé une relation possible entre l’explosion de l’industrie capitaliste du sexe et ses victimes psychologiques (tant la fille que le garçon d’ailleurs). Dénoncer la société du spectacle et de ses images, c’est dénoncer tout le système qui s’est investi là-dedans.

[4] Wayne Madsen. America’s Death Pornography Culture: Celebrating brutal deaths of Qaddafi and Saddam. Global Research, November 2, 2011 http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=27430

[5] La pornographie comme arme moderne de torture. Les Pacifistes de Tunis. 01 déc. 2012 http://lavoixdelalibye.com/?p=2809

[6] Nawaat. Filtrage des sites pornographiques : un test clé pour la ««liberté d’internet»» en Tunisie. 9 fév. 2012 http://nawaat.org/2012/02/09/filtrage-des-sites-pornographiques-un-test-cle-pour-la-liberte-dinternet-en-tunisie/