Ahmed Ben Salah :” Le 20 mars 1956 était une mauvaise période à cause des dissensions entre Bourguiba et Salah Ben Youssef.”
Dans cette vidéo , M.Ahmed Ben Salah, grande figure de la Tunisie et du parti destourien nous parle de la période de l’indépendance. Il avait alors la trentaine et était Secrétaire générale de l’UGTT.
ملاحظة بسيطة موجَّهة إلى الصّحفيّة التي استجوبت أحمد بن صالح
anecdote = نكتة أو طُرْفَة
dommage la video est de mauvaise qualité; elle est difficile à suivre!
Bel effort tout en finesse –inconsciente ? pour faire passer sa mémoire et ses reconstructions pour de l’Histoire sinon pour un « témoignage honnête ».
C’est que la mémoire de Si Ahmad se souvient bien… surtout d’elle-même. Ainsi Si Ahmad serait-il, c’est peut-être vrai d’ailleurs, le père du premier article de la première constitution.
Ensuite, l’homme (ne dites surtout pas politique, puisqu’il vous le dit et le répète : à l’époque, [il n’était] que syndicaliste !) l’homme donc qui a arraché à Sâlih Ben Yousef, par le plus heureux des hasards, son assentiment, suite à quoi et pour quelque temps l’union était à portée de main sinon toute retrouvée ; certains à tous le moins le pensaient et festoyaient en s’embrassant, sans oublier de congratuler l’ingénieux père de la fabuleuse trouvaille.
Mais allez donc chercher pourquoi le « témoin » oublie-t-il de commenter le plus incroyable de l’affaire, ce qu’il rapporte lui-même et de la manière la plus naturelle : Bourguiba qui « renvoie » -c’est son mot – Salah Ben Yousef, non pas à la démocratique, par un vote d’un congrès, celui de Sfax ils y étaient ! ou d’un bureau politique, par exemple.
Non. Il le congédiera plus tard –quand exactement ?- comme on le fait pour un domestique aux temps des despotismes.
C’est vrai que le « témoin » a dit que le différend tenait de la rivalité personnelle et que ni la Question algérienne ni les modalités de l’indépendance consentie par l’occupant français n’entraient en ligne de compte.
Mais quand même ! l’angoisse qu’il a évoquée et le malaise et la discorde et toutes ces choses dangereuses qui auraient pu emporter tout et avant tout l’indépendance naissante…
Tout cela, Si Ahmad, ne mérite-t-il donc pas explication franche, après tout ce temps, avec délimitation et, si possible, reconnaissance de responsabilités ?
En vérité, M. Ben Salah qui a cumulé jusqu’à 5 portefeuilles ministériels ! -une sorte de record!- illustre, à sa manière, un triste adage que se partagent toutes les Républiques bananières de tous temps et sous toutes latitudes, adage qui pourrait s’écrire ainsi :
« A Président Multiple et Irremplaçable, Ministre Multiple et Irremplaçable ». L’aube glauque de tous les règnes barbares.
Et cela génère un type particulier de mémoire, une mémoire asservie ou instrumentalisée, où l’on révise, trie, reclasse, sans vergogne et au gré de l’instant.
Ce Monsieur feint-il d’ignorer encore qu’il se trouve avec d’autres, encore en vue de nos jours, aux origines de la dictature dans notre pays ?
Pense-t-il sérieusement qu’il est crédible quand il se prévaut de sa jeunesse (30 ans, excusez du peu !) et de son statut de l’époque à l’UGTT, pour dire qu’il n’était pas politique, tout en admettant qu’il œuvrait, comme tant d’autres, à rapprocher les points de vues ?!
Qui pourrait le croire quand il essaie de nous dire aujourd’hui qu’au fond il n’était d’aucun camp ou presque ?
Le pire c’est que je le crois sincère dans son insincérité totale.
Pour Lilia,
– Je ne sais pas si c’est la main du hasard qui qualifie le 20 mars de « période ». Je n’ai écouté l’enregistrement qu’une seule fois et je ne me rappelle pas l’avoir entendue dans la bouche de M. Ben Salah.
C’est vrai qu’une journée contorsionnée peut être longue, voire très longue.
Naguère Aïtmatov a écrit un superbe roman, Une Journée plus longue qu’un siècle. Son univers : celui des déportations et des purges staliniennes agrémenté d’extra-terrestres. Notre petit-père de la nation à nous n’était pas stalinien ; c’est vrai. C’était simplement un dictateur qui en a généré un autre ; et pour ce genre d’article, la taille importe peu, surtout lorsque l’Irremplaçable dispose de petit Kapos.
– C’est heureux qu’aucune autre épithète n’accompagne les minuscules de « grande figure ».
– Faites retirer le « e » intempestif de « générale » de la dernière ligne.
– Merci pour l’entrevue. Il faudrait penser à un maximum d’archives de cette nature qui pourront, moyennant un travail sérieux de spécialistes de l’Histoire contemporaine, remplacer les falsifications qui nous tiennent lieu d’histoire nationale.
monsieur Ben salah est surtout une grande figure du desastre economique tunisien et du mensonge politique institutionnalise.Comment ose t il encore se montrer apres avoir ruine des milliers d agriculteurs et cause des suicides en serie.??c est un triste sire et un grand hyppocrite
La chair de Ben Salah, semblerait provoquer toujours l’appétit de ses détracteurs.
Au lieu de lui rendre hommage, les francophiles et les pro-américains de la Tunisie, détraquent toujours Ben Salah, car ils étaient depuis toujours ses ennemis les plus âpres. Ces derniers qui sont les héritiers idéologiques et politico-économiques de Wassila Ben Ammar l’agent du deuxième bureau comme l’avait déclaré Mongi Slim, ainsi que ses « hommes » BCE, T.Belkohdja et A. Farhat, etc… devrait reconnaître leurs torts maintenant que la modernité de la Tunisie est en danger, et puisqu’il avaient fait perdre aux Tunisiens, le seul homme politique de sa génération à pouvoir être un successeur honorable au grand Bourguiba. Hélas, ils n’avaient rien apporté à la Tunisie, mais gangrené l’existence et saboté le parcours de l’homme qui avait construit l’économie de ce pays, le seul de sa génération à porter un projet social et économique progressiste. Le dilemme c’est que ces propagateurs de mensonges, sont aujourd’hui hostiles à une Nahdha qu’ils soupçonnent de vendre les acquis sociaux et économiques de la Tunisie dont Ben Salah était le véritable constructeur sur le terrain.
Seule l’objectivité, pourra nous épargner de tomber de nouveau dans les mêmes erreurs et est susceptible de nous éviter de régénérer les mêmes mensonges et nous sauver de rater encore une fois notre chemin.
Ci-dessous quelques articles du début des années1960, c’est-à-dire pendant que la Tunisie essayait de se bâtir, que l’on peut trouver dans les archives du journal français “Le Monde” ( un journal qui était loin de faire la propagande de Ben Salah et de soutenir la Tunisie). Ces articles relatent simplement l’activité de Ben Salah lors de son travail à l’arrache pied pour la construction de l’économie de son pays. Avant que ce même journal “Le Monde” devenait un instrument de propagande française contre la politique de Ben Salah : 1, 2, 3, 4, 5, 6
, 7, 8.
Aussi, il serait approprié de rappeler que des entreprises comme la STIL, La STIA, La cellulose à Kasserine, la sucrerie de Béjà, l’AMS, l’industrie petro-chimique à Gabes, ainsi que des banques comme la STB, la banque du sud, etc.., des institution comme la CNSS, ainsi que les grands projets d’infrastructures des années 1960, tels que les routes, les barrages etc… n’étaient que l’œuvre du prodigieux Ahmed Ben Salah.
Nul n’est prophète dans son pays
Cela étant, il serait important de rappeler à ceux qui défendent la Tunisie moderne dont Ben Salah était l’un des constructeurs majeurs, sans pour autant lui reconnaître la moindre vertu, d’arrêter leurs propagandes malsaines, leurs attaques et injures à son égard, à la moindre occasion et à la moindre apparition médiatique ( Cf. commentaire plat de fabiie et pseudo-objectif de Wurûd al-Shitâ’).
Ahmed Ben Salah est un homme sans paire, un homme de principe, un vrai nationaliste qui ne se vend guère et ne s’achète, ni aux barons économiques, ni aux services secrets et ni aux forces internationales influentes. Il n’avait en aucun moment trahi ses camarades de l’opposition quand il était militant de l’opposition, et dieu sait combien sont les traitres dans l’opposition. Un homme clean, qui venait directement de l’école Hachadienne, toujours honorable, digne, loyal et productif, et ce tout au long de son militantisme pour l’indépendance, son militantisme syndical, au moment du pouvoir, au moment de la prison et au moment de l’exil.
Tandis que les petits esprits essayent assidûment de dévaluer Ben Salah, la plupart des cas à tort, celui-ci est reconnu par les plus grands socio-démocrates du monde. La pensée et l’approche social-démocrate du développement économique qu’il proposa avec ses amis à l’IFDA (International foundation for development alternatives – fondation internationale pour un autre développement ) a constitué depuis les années 1980, une bonne alternative de développement économique et social dans plusieurs pays aujourd’hui émergeant comme le Brésil, l’inde, et même la Hollande, notamment pour combattre la pauvreté et en ce qui concerne le développement durable et écologique ( Exemple : http://www.dhf.uu.se/ifda/readerdocs/pdf/doss_56_fr.pdf ). Voilà comment la Tunisie dénie ses enfants les plus brillants et perd des années et des décennies.
L’article ci-dessous constitue en lui seul, une des cause de l’acharnement de la bourgeoisie assoiffée des terres domaniales, contre le projet des coopérative initié par Ben Salah.
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