Il est avéré aujourd’hui que les médicaments censés traiter l’Alzheimer sont bien plus nocifs qu’on le croit. Aux États-Unis, la plus grande sommité médicale en la matière parle même dans un livre retentissant publié début janvier 2008, du “mythe de la maladie d’Alzheimer“, soutenant catégoriquement que “les traitements existants sont très peu efficaces et l’espoir d’un remède basé sur un acte de foi et des extrapolations non évaluées“. Invitant ses confrères à éviter à leurs malades le piège du modèle dominant et stigmatisant de la maladie, leur conseillant de leur dire, en guise de diagnostic, avoir la “soi-disant maladie d’Alzheimer”, il insiste sue le fait de plus en plus acquis que l’Alzheimer n’est que l’évolution normale du vieillissement cérébral.
Dans un colloque en Sorbonne fin mars, ayant exposé sur une approche sociologique postmoderne de l’Alzheimer , j’ai pu recueillir le témoignage du plus éminent représentant de cette affection en France, le Professeur Olivier Saint-Jean dont le service reste une référence à l’Hôpital Européen. Or, s’il n’ose pas aller de front à l’encontre de l’establishment médical français, continuant à nourrir l’espoir (fallacieux désormais, ce qu’il n’ose dire) que le traitement chimique puisse ralentir la maladie, il témoigne toutefois que dans son service l’administration des médicaments ne dépasse généralement pas la troisième année au maximum, leur nocivité sur le malade étant prouvée, amenant l’arrêt de toute médication chimique.
Cela confirme, par l’expérience, les propos des spécialistes américains qui mettent en garde contre le “couloir de la mort” dans lequel on fait entrer le malade en le soumettant au traitement chimique. En lieu et place, ils conseillent le retour pur et simple à la prise en charge du malade tel qu’elle se pratiquait dans les sociétés traditionnelles (et qui est encore en vigueur chez nous) dans lesquelles le malade reste souvent chez lui, entouré des siens, sans prise médicamenteuse altérant son bien-être. S’adressant aux malades, ils sont clairs et péremptoires : il faut éviter de prendre le moindre médicament prescrit pour cette maladie et “faire ce que vous voulez aussi longtemps que vous le pouvez“.
Car aujourd’hui, on s’accorde à dire, pour peu que l’on reste indépendant des intérêts des laboratoires pharmacologiques, que “la complexité des phénomènes rend absurde la notion de trouble cognitif léger (mild cognitive impairment) situé entre la démence et le vieillissement normal“. Ainsi, au Japon, le terme de démence est-il désormais banni des enceintes médicales !
Et partant du fait que “les personnes en proie à des troubles cognitifs conservent un potentiel de vitalité, d’épanouissement et même de sagesse tout au long de leurs années de déclin“, on conseille de les insérer dans une société de troubles cognitifs admis pour y demeurer partie prenante et ce, entre autres, à travers des projets intergénérationnels.
Or, c’est ce que l’on a toujours pratiqué chez nous avant que la médicalisation à outrance ne change nos habitudes, bien plus sous l’effet d’une singerie de l’Occident que d’une vraie conviction quant à l’intérêt en faveur du malade du ratio bénéfices/inconvénients qui doit commander toute prescription.
Certes, la conviction en l’utilité de l’approche biomédicale est bien incrustée dans la mentalité tunisienne, mais elle est aussi prégnante chez les médecins et les autorités sanitaires qui continuent à entretenir l’illusion de l’utilité des médicaments prescrits pour l’Alzheimer malgré tout ce qu’ils induisent désormais comme risques certains.
Voici, au reste, ce que dit la conclusion d’une étude de longue durée, parue dans The Lancet Neurology, montrant qu’il y a une forte hausse des risques d’effets secondaires graves et de mort chez les patients recevant ces médicaments en plus de l’accélération de la détérioration mentale :
“Si quelqu’un diagnostiqué avec la maladie d’Alzheimer « se conduit mal » et manifeste des symptômes neuropsychiatriques, comme l’agressivité et l’agitation, c’est qu’il a souvent reçu des médicaments antipsychotiques. Il s’avère maintenant que cette pratique peut être mortelle.“
J’ai personnellement vérifié la réticence (à moins que ce ne soit de l’ignorance) de nos praticiens à reconnaître cet aspect essentiel et novateur dans leur activité. Lors de la célébration de la Journée de la santé, invité par l’association Alzheimer Tunisie à parler d’un livre que j’ai publié récemment chez L’harmattan sur la prise en charge alternative de la maladie, j’ai évoqué la nouvelle approche. Or, à ma grande surprise, la quasi majorité de l’assistance composée de praticiens, hormis quelques consciences honnêtes et libres, a mal réagi à mes propos, les prenant à tort pour une attaque contre le corps médical, minimisant l’intérêt de pareille nouvelle approche qui a même été ramenée, dans la bouche de l’une de nos neurologues, à une œuvre assimilable à une littérature de mormons alors qu’elle est celle de sommités mondiales en neurologie et en gériatrie !
Une pareille attitude négative (pour ne pas dire autre chose) venant de notre corps médical, qui semble s’intéresser bien plus à la maladie qu’au malade, donne raison à la critique des auteurs du “Mythe de la maladie d’Alzheimer” lorsqu’ils expliquent la dérive actuelle vers des médicaments devenus dangereux par les intérêts des “multinationales pharmaceutiques et certains experts qui s’emploieraient à entretenir l’inquiétude et l’effroi pour alimenter le financement de leurs travaux”.
Aussi, au nom de l’intérêt général, je crois qu’il est du devoir du ministère de la santé de parler, pour le moins, de cette approche moins réductrice et plus humaniste du vieillissement cérébral et qui assume la complexité des facteurs biologiques, psychologiques, sociaux, culturels et environnementaux impliqués par la pseudo-maladie d’Alzheimer.
Quant à moi, j’ai fait mon devoir dans mon livre précité où, invitant à délaisser le protocole chimique, j’appelle à la pratique d’une thérapie basée sur la science du cœur, une culture des sentiments que je nomme bécothérapie, s’ajoutant à la musicothérapie par exemple. Résultat d’une expérience d’accompagnement d’une malade d’Alzheimer qui a duré plus d’une douzaine d’années, j’y donne des conseils utiles, ces trucs qui sont de nature à faire que le malade garde totale sa dignité et souffre le moins sinon point, ce qui est le vrai sens du verbe guérir.
C’est ainsi, je le crois, que se servent désormais au mieux les intérêts de nos chers malades vaincus par le naufrage de la vieillesse dans sa plus hideuse facette, le déclin cognitif, et ce sans les stigmatiser inutilement. C’est ainsi que vous mènerez, ne serait-ce qu’au nom du principe de précaution, une politique de la santé en notre pays postrévolutionnaire qui soit bien plus que moderne : postmoderne, surtout que la médication de l’Alzheimer s’avère onéreuse pour le budget de notre pays malgré son inutilité et, bien pis! sa nocivité désormais attestée au plus haut niveau des autorités médicales mondiales.
C’est ainsi que nous agirons, comme y appelait déjà un prix Nobel de médecine : Alexis Carrel pour “la restauration de l’homme dans l’harmonie de ses activités physiologiques et mentales” ce qui amènera d’après lui à changer l’univers. “Car l’univers modifie son visage suivant l’état de notre corps“. Dont acte.
[1] Peter J. Whitehouse with Daniel George : The Myth of Alzheimer’s : What You Aren’t Being Told About Today’s Most Dreaded Diagnosos, St. Martin’s Press, janvier 2008; traduit et préfacé par Anne-Claude Juillerat Van der Linden et Martial Van der Linden sous le titre : Le Mythe de la maladie d’Alzheimer. Ce qu’on ne vous dit pas sur ce diagnostic tant redouté. Edition Solal, décembre 2009.
[2] On peur retrouver le texte de l’exposé sur mon blog Tunisie Nouvelle République : http://tunisienouvellerepublique.blogspot.com
[3] Cette étude est publiée en ligne et dans l’édition de février de The Lancet Neurology. Cf. Natural News.com : Drugs Prescribed for Alzheimer’s Disease Increase Mental Decline and Deaths by Sherry Baker, Health Sciences Editor Friday, January 16, 2009, http://www.naturalnews.com/025345.html
[4] Farhat OTHMAN, Guérir l’Alzheimer ! Manifeste hors poncifs, L’Harmattan 2012.
[5] Dans son ouvrage qui reste un classique du genre : L’homme cet Inconnu, Plon, rééd. septembre 1999.
Votre article, très bien écrit, me semble bien plus nocif que les traitements actuels. Les médicaments, ont une efficacité modeste mais réelle, qui a permis de totalement changer la prise en charge de la maladie, de redonner un peu d’espoir aux familles. Et même si cette effet ne perdure pas, à cette age là chaque mois de gagner n’est-il pas bon à prendre ?
Mais dire que la maladie d’Alzheimer n’existe pas que cela est du à l’age est une grave erreur et une catastrophe… L’age a un impact sur l’incidence de la MA mais cela est vrai pour de nombreuses pathologies (cancers…).
Dr Frédéric CARROIS
@mr othman cette maladie existe,et des personnes de plus en plus jeunes sont atteintes de cette terrible maladie.il n existe pas de remede actuellement.Mais comment voulez vous que les chercheurs avancent dans la recherche s ils n avancent pas a tatons,puisque n importe qu el medicament n a pas les memes effets sur tous les individus.