Les articles publiés dans cette rubrique ne reflètent pas nécessairement les opinions de Nawaat.
Source : Horizon médiatique
Source : Horizon médiatique

La condamnation de Nizar Bahloul à quatre mois de prison fait suite à une plainte déposée par mon avocat à son encontre en raison de son article diffamatoire daté du 3/07/2011 publié sur son site Businessnews sous le titre “que cherche à cacher le ministère des affaires étrangères”.

Il convient de rappeler qu’une vive polémique m’avait opposé à N.B. avant la révolution en relation avec la campagne de diffamation orchestrée à mon encontre par l’ancien régime où le directeur général de Business news avait joué un rôle central en se basant sur un acte d’inculpation émis par la chambre d’accusation dans le cadre de l’affaire montée de toutes pièces contre moi par Abdelwahab Abdallah pour des raisons désormais connues et largement médiatisées. Cette affaire s’était conclue en ma faveur après la révolution par un jugement de non lieu prononcé le 21/02/2011 et Nizar Bahloul avait alors retiré de son site ses articles diffamatoires ; j’avais donc décidé de tourner la page et de ne pas réactiver la plainte que j’avais déposée contre lui.

Toutefois il a cru bon de revenir à la charge en mars 2011 en publiant sur le site Nawaat un droit de réponse aux critiques formulées contre lui par des lecteurs qui s’étaient solidarisés avec moi mettant notamment en cause ses liens notoires avec l’ancien régime. Je lui avait alors adressé un droit de réponse intitulé “Réponse au droit de réponse de Nizar Bahloul” publié par le site Nawaat après son refus de le publier sur son site Business news ; et c’est alors qu’il a réagi en reprenant sa campagne par le biais de l’article susmentionné sous forme de réquisitoire à l’encontre de la justice pour m’avoir innocenté et à l’encontre du ministère des affaires étrangères pour avoir décidé de me réhabiliter par une nomination dans un poste diplomatique. Je me suis alors trouvé contraint de réactiver ma plainte initiale et de déposer une nouvelle plainte sur la base de l’article 128 du code pénal qui a abouti à cette condamnation étant signalé que N.B. avait préalablement comparu à deux reprises devant le tribunal cantonal lequel s’était dessaisi en faveur du tribunal de première instance car les faits reprochés à l’inculpé dépassent en gravité la simple diffamation et relèvent désormais de l’article susmentionné du code pénal qui dispose :

“Est puni de deux ans d’emprisonnement et de cent vingt dinars d’amende quiconque par discours publics, presse ou tous autres moyens de publicité, impute à un fonctionnaire public ou assimilé des faits illégaux en rapport avec ses fonctions, sans en établir la véracité ”.

N.B. prétend que l’article qui lui a valu cette condamnation ne revêt pas un caractère diffamatoire mais vise à éclaircir certains points liés à la position du ministère des affaires étrangères après mon acquitement ;cette prétention est totalement erronée car l’article en question- paru en juillet 2011 alors que l’affaire était juridiquement close depuis février 2011- n’est qu’une réaction perverse de dépit à la publication sur Nawaat de ma réplique à son droit de réponse ou je dénonce notamment ses liens douteux avec l’ancien régime et son instrumentalisation contre moi au même titre que l’administration et les autres institutions de l’état.

D’ailleurs la justice n’a pas été dupe en tranchant en faveur de sa condamnation après avoir aggravé la qualification des faits en se basant sur le code pénal qui punit sévèrement de deux ans d’emprisonnement l’imputation sans preuves à un fonctionnaire public de faits illégaux ayant trait à ses fonctions. A ce propos je souhaite dénoncer le caractère totalement opportuniste de N.B. qui préalablement à la publication de ma réponse et au dépôt de ma plainte m’avait soumis à un ignoble chantage ;tout d’abord il m’avait prié de renoncer à lui répondre et à porter plainte me proposant en échange de me « mettre en valeur » sur son site à travers un article ou il souligne les « injustices infamantes » auxquelles j’avais été confronté sous l’ancien régime. Je détiens le courrier échangé avec lui qui prouve sans l’ombre d’un doute cet opportunisme et son incapacité à assumer avec dignité et responsabilité les conséquences de ses actes.C’est uniquement après mon refus d’entrer dans ce genre de transactions de bas de gamme qu’il a relancé sa campagne contre moi, ce qui prouve que son attitude ne reflète en aucune manière un quelconque souci de rechercher la vérité sur cette affaire. Le flot de mensonges et de contre-vérités qu’il n’arrête pas de débiter depuis sa condamnation en jouant sur la fibre émotionnelle des lecteurs non avertis afin de semer le doute sur mon innocence, et de pousser l’opinion publique à s’apitoyer sur son sort ne résistent pas aux vérités implacables issues des pièces du dossier que je me propose de rendre publics et de mettre à la disposition du syndicat des journalistes afin que l’opinion publique soit édifiée sur la vraie personnalité de N.B.. En contre partie, je le défie de publier les prétendus témoignages me mettant en cause qu’ il prétend détenir et je me demande pourquoi ne les a t-il pas présentés à la justice afin de se disculper et d’éviter cette condamnation infamante sans précédent dans les annales du journalisme.

Je constate au vu des réactions à la condamnation de Nizar Bahloul émanant notamment du syndicat des journalistes, une méconnaissance totale des raisons qui ont amené la justice à faire preuve de sévérité en lui infligeant une peine privative de liberté. Certes, je comprends parfaitement que les journalistes fassent preuve de solidarité avec un confrère menacé dans sa liberté, mais j’aurais souhaité qu’ils prennent aussi en compte la gravité des agissements de Nizar Bahloul à mon égard depuis le début de sa campagne de diffamation initiée depuis mai 2010 pour le compte de l’ancien régime lequel avait mobilisé l’administration, la justice et les médias dont Business news dans sa vaine tentative de me détruire et de me souiller devant l’opinion publique. Il faut qu’il sache que nombre de ses confrères m’ont fait part de leur soutien, estimant que cette condamnation est parfaitement fondée et justifiée car un journaliste ne peut se positionner au dessus des lois. D’ailleurs certains avouent qu’ils le considèrent comme un vrai fardeau en raison de ses procédés contraires aux règles élémentaires de la déontologie journalistique.

En réalité, N.B. garde ancrés en lui les vieux réflexes hérités de l’époque de Ben Ali où il bénéficiait lui et ses semblables – serviteurs dévoués de la dictature honnie et corrompue – d’une impunité à toute épreuve. Visiblement il a du mal à s’habituer à être traité comme un citoyen et il cherche – en jouant la victime éplorée de la liberté d’expression – à susciter en vain une vague de solidarité et de soutient digne d’un militant alors que nul n’ignore son passé de mercenaire de la plume au service du régime déchu et de ses symboles qu’il continue de défendre et de glorifier.

Après la révolution et l’établissement de mon innocence par la justice, j’étais en mesure d’initier des poursuites contre lui sur la base de l’article 128 du code pénal qui – faut-il le rappeler – ne concerne pas les délits de presse mais la diffamation d’un fonctionnaire public dans l’exercice de ses fonctions ;en outre il importe de souligner que N.B. n’a présenté aucune preuve attestant que j’ai commis des dépassements dans l’exercice de mes fonctions, de ce fait je suis en mesure de présenter un autre plainte à son encontre sur la base des nouvelles déclarations qu’il vient de faire notamment dans l’émission télévisée diffusée dans la soirée du 30 janvier sur la chaîne Etounousia TV. En attendant l’animateur de cette émission m’a promis un droit de réponse dans la soirée du samedi prochain.

Ce faisant, je ne m’abaisserai jamais à lui répondre sur le même registre car je suis conscient que ces procédés visent à focaliser le débat sur des futilités afin de détourner l’attention de l’opinion publique des questions fondamentales liées à cette affaire à savoir l’instrumentalisation de la diplomatie par la dictature corrompue de Ben Ali et son détournement au bénéfice de sa famille au détriment des intérêts supérieurs de la Tunisie .

Par ailleurs, je souhaite informer les lecteurs que la plainte déposée contre Abdelwahab Abdallah et d’autres hauts responsables politiques et administratifs a abouti à l’ouverture par le ministère public depuis juin 2012 d’une enquête judiciaire après l’enquête préliminaire qui a prouvé l’existence de graves abus et manipulations perpétrés à mon encontre sous l’ancien régime ; ses agissements mettent en cause notamment les secrétaires généraux du ministère et responsables en charge des affaires administratives et financières pour avoir abusé de leurs pouvoirs dans le but de me faire condamner en fabriquant de fausses accusations à mon encontre faisant ainsi obstruction à la justice et à l’établissement de la vérité. Je viens d’ailleurs d’adresser une lettre ouverte au ministre de la justice publiée sur le site Babnet, où je lui demande d’activer l’enquête judiciaire, en lui rappelant également la plainte déposée à l’encontre des juges qui ont été instrumentalisés par l’ancien régime dans cette affaire.