Six mois après l’assassinat de Chokri Belaïd, celui de Mohamed Brahmi, député de gauche à l’Assemblée nationale constituante, intervient à un moment où les Tunisiens sont presque arrivés au bout d’un processus d’élaboration de la Constitution et de préparation des prochaines élections.
Les premières questions qui émergent ont toutes les chances de rester sans réponse, en dépit des « révélations » par le gouvernement des auteurs du crime : qui sont les commanditaires de ces assassinats ? Quels réseaux ont permis la réussite de ce scénario ? La question des effets, quant à elle, n’admet qu’une seule réponse, simple et claire : le propre des assassinats politiques est de créer la confusion, de rebattre les cartes du jeu politique, de semer le trouble à la fois dans la classe politique et chez les gouvernés. En Tunisie, la réponse est encore plus claire : ces assassinats ont pour but d’arrêter le processus démocratique en cours.
Il est nécessaire de rappeler que ces crimes politiques s’inscrivent en réalité dans une série de tentatives contre-révolutionnaires initiées depuis le 17 décembre 2010, qui vont de la répression policière sauvage à la criminalisation des mouvements sociaux, en passant par l’emprisonnement des révolutionnaires et le renvoi du dossier de la justice transitionnelle aux calendes grecques.
Depuis le 25 juillet 2013, nous assistons à la recrudescence de la violence et de la répression policière, dont a été victime, par exemple, Mohamed Bel Mufti à Gafsa. Face à ce qui apparaît comme une impasse et une entrave à la solution politique, trois clans qui se fondent eux-mêmes sur trois types de logiques se livrent à une concurrence acharnée et funeste : les tenants de la légitimité électorale, d’abord, feignent de minimiser la gravité de la situation, se recroquevillant sur une position défensive et fermant les yeux sur la plupart des dossiers brûlants et les revendications populaires ; les défenseurs de l’idéal révolutionnaire exigent, quant à eux, la prise du pouvoir directe par le peuple mais sans offrir une alternative qui résiste à la récupération politique ; enfin, l’opposition politique, au nom d’une logique de consensus, saisit l’occasion pour tenter d’accéder au pouvoir en appelant à la dissolution des institutions qui ont été péniblement mises en place jusqu’ici.
Tout au long de ces deux années, chaque clan a fait de la légitimité sur laquelle il s’appuie une forme de sacré indépassable et intouchable, proférant des propos d’exclusion de ses adversaires. Cette situation empêche toute possibilité de dialogue et risque de nous emmener droit vers la guerre civile, projet chéri tant par les ennemis internes qu’externes de la révolution tunisienne, dans un contexte régional de plus en plus chaotique.
Nous, Tunisiennes et Tunisiens conscients de l’extrême gravité de la crise que traverse notre pays, refusons la reproduction des scenarii algérien et égyptien. Déterminés à résister à la guerre civile, à la contre-révolution et à la tentation d’un retour à l’ordre sécuritaire, nous sommes résolus à nous battre corps et âmes pour une solution collective, qui ne peut être que politique. Celle-ci doit impliquer l’ensemble du peuple tunisien toutes classes sociales confondues ainsi que l’ensemble de la classe politique toutes tendances confondues.
Aujourd’hui que le feu est dans la maison, et même si les hommes et les femmes politiques que les Tunisiens se sont choisis n’ont cessé de jouer au jeu du pompier pyromane, l’Assemblée nationale constituante reste malgré ses défaillances le seul espace d’élaboration commune d’un compromis politique capable de nous faire sortir de la crise dans les plus brefs délais.
Quelles que soient les responsabilités des uns et des autres, le temps n’est plus aux accusations et aux dénonciations factices. La seule voie qui doit nous guider pour les prochains jours est la ligne rouge entre ceux qui fomentent et exacerbent la guerre civile, et par conséquent le processus de désagrégation nationale et sociétale, et ceux qui s’y opposent malgré leurs divergences idéologiques et politiques. Cette issue, confortée par des modalités concrètes de justice transitionnelle, est la seule à même de remettre les revendications originelles de la révolution tunisienne au centre du processus : Travail, Liberté, Dignité nationale.
Premiers signataires :
Hèla Yousfi, universitaire
Choukri Hmed, universitaire
Shiran Ben Abderazzak, journaliste
Sami Ben Gharbia, citoyen
Jocelyne Dakhlia, universitaire
Sonia Djelidi, activiste et militante des droits de l’homme
Afef Hagi, psychologue
Meyrem Belkaid, universitaire
Nadia Tarhouni, militante associative
Feryel BenAissa, étudiante
Wejdane Mejri, universitaire
Wajdi limam, formateur
Mohammed Ali Aloulou, universitaire
Bahiga Ouezini, militante féministe
Amina Ben Fadhl, consultante
Thouraya Ammamou, avocate
Chokri Baccar, consultant
Samira Ben Haj, pharmacienne
… Il ne faut pas être émotif, impulsif, manipulable, c’est l’objectif des commanditaires qui cherchent l’anarchie dans la provocation, afin d’avoir accès au pouvoir; la voie électorale étant peu prometteuse pour eux..
Il s’agit d’assassinats politiques; qui ne peuvent avoir pour but que des fins politiques… À qui cela profite? Tout est la… Il faut exiger la réponse, et tout faire pour l’avoir! Car changer de gouvernement, de partis au pouvoir ne nous avancera à rien sans cela.. Faut se battre pour la vérité , faut être pragmatique, efficace, et traiter la cause et non les symptômes.
… Il ne faut pas être émotif, impulsif, manipulable, c’est l’objectif des commanditaires qui cherchent l’anarchie dans la provocation, afin d’avoir accès au pouvoir; la voie électorale étant peu prometteuse pour eux..
Il s’agit d’assassinats politiques; qui ne peuvent avoir pour but que des fins politiques… À qui cela profite? Tout est la… Il faut exiger la réponse, et tout faire pour l’avoir! Car changer de gouvernement, de partis au pouvoir ne nous avancera à rien sans cela.. Faut se battre pour la vérité , faut être pragmatique, efficace, et traiter la cause et non les symptômes.
EL KASBAH (blog personnel sur Facebook):
Un démocrate, un vrai, ne devrait pas pousser à faire exploser en vol la seule instance détentrice d’un mandat populaire suite à des élections propres (les premières du pays): l’ANC.
Un démocrate, un vrai, devrait tout faire pour sauvegarder cette instance.
Un démocrate, un vrai, devrait plutôt proposer, pousser à, exiger des réformes urgentes de cette instance pour qu’elle puisse devenir plus efficace, plus efficiente, plus transparente, plus représentative, plus responsable.
il y a juste un problème : la démoScratie c’est 5% qui décident et 95% qui obéissent
DEPUIS LE DEBUT
21000 esclavagistes democrates commandaient 400 000 esclaves.
El Kasbah (blog personnel sur Facebook):
“…La priorité des priorités aujourd’hui, encore plus qu’hier, est de faire toute la lumière sur ces assassinats, d’appréhender les auteurs et de mettre hors d’état de nuire les commanditaires.
L’ANC est notre seule issue si on veut préserver une chance quelconque de ne pas revenir en arrière (autoritarisme et parti quasi-unique, au mieux, guerre civile, au pire).
Mais demander à des élus et des responsables de l’opposition de continuer à travailler quand deux de leurs collègues se sont fait assassiner, en l’espace de quelques mois, est totalement déraisonnable. L’objectif des auteurs de ces meurtres est exactement de provoquer cette situation où faire de la politique deviendrait dangereux. C’est le devoir du gouvernement de prendre, le plus rapidement possible, et de la manière la plus radicale, les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des élus (bien que le zéro risque n’existe pas, malheureusement).
Que ces élus exigent toute la lumière au plus tôt, et une audition, en commission parlementaire ad-hoc présidée par l’opposition, des services de renseignement, des services de sécurité intérieure et du ministre de l’intérieur serait une demande des plus compréhensibles et des plus légitimes.
Cela mettrait davantage pression sur ces services pour dévoiler toute la vérité sur ces assassinats (la version donnée par le ministre de l’intérieur hier est loin de pouvoir résister aux faits et aux modes opératoires de ces assassinats).
Que ces élus exigent la dissolution de l’ANC est, de notre point de vue, irresponsable et déraisonnable et relèverait plus d’une exploitation politicienne du drame de cette semaine.
Par ailleurs, exiger la démission du gouvernement, et le remplacer par des ‘ministres sans étiquette politique’ ne résoudrait rien… sans oublier que cela a déjà été fait il y a juste quelques mois.
Egalement, que les élus en question exigent la formation d’un comité d’experts pour rédiger la constitution pour une approbation par référendum revient à effacer d’un coup de gomme tout le travail effectué depuis plus de deux ans. Par ailleurs, se poserait de manière aiguë la question de la composition d’un tel comité, de la méthode de travail, de la méthode d’approbation des diverses étapes. Une proposition, à ce stade, complètement irréalisable. …”
bien dit Rym :
>>>>>>>>>>> être pragmatique , ne point sur un coup de tête effacer l’acquis , s’en servir pour d’autres petites étapes … à pas de loup , cahin-caha , mais avec détermination & pugnacité .
Vous voulez une solution pour que le pays démarre enfin sur de bonnes bases? Alors je le dis brutalement et sans tergiverser: il faut écrire une constitution qui ne fait aucune référence à la religion. Une constitution véritablement laïque, qui garantisse la liberté de culte de tous les citoyens sans distinction de religion. Dans le même ordre d’idée, il faut habituer les tunisiens de se définir tels quels, et non en “arabomusulmans”, ce que nous ne sommes pas. De même, la Tunisie n’est pas “une terre d’islam” comme se plaisent à le répéter les islamistes. Soyons nous-mêmes, soyons Tunisiens et pensons à notre pays et non pas à une chimérique ‘oumma” qui n’existe que chez certains dérangés du bulbe. Commençons déjà par ça, et le reste, les sujets sociaux, économiques, etc…, seront enfin abordés sérieusement et alors, peut-être, avancerons-nous vers plus de serénité, de justice et de paix sociale.
:)
A qui profite le crime ?? A celui qui a la certitude de ne pas remporter les prochaines élections et qui veut s’éterniser au pouvoir ! Révisez l’Histoire, regardez comment ont fait Hitler Mussolini Staline,…
Comment peut-on encore faire confiance à une assemblée dont 89 députés s’avèrent être des pions entièrement manipulés par Le Gourou. Méditez l’épisode de la proposition de Jbeli à un gouvernement d’union nationale. Peut-on demander à ces députés d’être reponsables en leur âme et conscience ?
Leur intention n’est pas d’arriver à une entente nationale. Leur intention est d’avoir le temps vampiriser les rouages de l’état à travers les nominations. Qu’est-ce qu’on parie qu’elles vont s’intensifier ces jours-ci.
Est-ce eux qui ont fait la révolution ? Les connait-on ? Qui voterait encore pour eux aujourd’hui ? N’oubliez pas qu’ils se sont engagés avant les élections à oeuvrer pour une société civile, à ne pas remettre en cause le CSP, à jouer le jeu démocratique, et tout ceci par écrit. Ils se sont engagé aussi pour un période d’an seulement. Ils ont juré, la main sur coeur qu’ils ne dépassseraient pas un an, oh peut-être un tout petit peu plus…. Mais ils ont refusé fermement de le mentionner dans une loi; on comprend pourquoi aujourd’hui.
De quelle légitimité parle-t-on d’un gouvernement au mandat dépassé et qui refuse d’en fixer l’échéance? Quels objectifs de la révolution ont été réalisés ? ou même, en voie de réalisation ?
Ah oui ! On nous dit que “ça y est!!”, C’est fait, nous somme dans le dernier quart d’heure, il nous reste plus que…. Détrompez-vous c’est encore un stratagème et du foutage de gueule: L’ISIE par exemple, pas l’ancienne, dont nous étions si fiers, qui les a portés au pouvoir et qui a été jetée d’emblée à la poubelle après usage, prémisse de ce qu’il compte faire avec la démocratie, la nouvelle ISIE donc a été ficelée avec un règlement impossible qui favorise tous les blocages. Jugez-en : un président élu par l’assemblée et non par les membres, des membres élues à partir des partis, sur des considérations partisanes et électoralistes et non sur la compétence et l’indépendance, un directeur exécutif qui va “exécuter” ce qu’on lui demandera d’exécuter. Et ce n’est rien encore devant les blocages qui vont nécessairement avoir lieu pour les “quelques points”” qu’il reste à régler dans la constitution : la loi électorale, la forme du gouvernement, le chapitre de la transition (que Khedhr a élaboré a essayé de faire passer sous la table en toute mauvaise foi), et puis les lois scélérates d’assainissement de la révolution qu’on pourra faire revenir au cas où, par miracle, il n’y aurait pas d’autre blocage.
Je ne voie qu’une seule porte de sortie. c’est le mouvement Tamarrod, initié par ces jeunes qui ont fait la révolution, le seul qui pourra avoir une légitimité, après avoir réunis un nombre suffisant de signature, dont le concept a été prouvé en Égypte, et qui malheureusement s’est vu confisqué par l’armée.
Allez !! Jeunes des régions, qui avez inventé une révolution originale, atypique sans idéologie, sans chefs, sans encadrement, consacrant les valeurs humaines de dignité et de liberté, reprenez votre bien, et menez le à bon port par les voies que vous seuls pourrez trouver.
Tout cela est beau.. Parfait… Utopique! Je suis tout à fais d’accord avec vous sauf quen dehors des beaux discours, cela ne se concrétisera pas, on ne fera que servir le pouvoir à l’opposition qui ne sait faire que de l’exploitation politique, loin d’eux les vrais programmes électoraux ou réforme révolutionnaire… Et pour tout vous dire, je me demande même qui est le pire des partis, ceux aux pouvoir ou les autres…
A mes dernières nouvelles, 70 députés se sont “retirés” de l’ANC et vous, vous proposez “presque” de continuer comme si de rien n’était (un projet de constitution liberticide, des nahdhaouis qui tergiversent pour gagner du temps et s’implanter davantage dans les rouages de l’Etat et changer notre modèle de vie trois fois millénaire, une ISIE verrouillée, et j’en passe !). Non, cher(e)s ami(e)s, nous ne sommes pas contre l’ANC, mais il faut que l’on y retourne à nos conditions et rien que nos conditions. Cette mascarade presque complice, n’a que trop duré ! Le hic dans tout cela, c’est que nous sommes beaucoup à ne pas faire la différence entre leur discours politique crypto-démocratique (ils savent faire dans le double langage au nom de la “Ta9iya” et ainsi ils paraissent “mignons” pour certains) et leur discours idéologiques, fondamentalement intégriste, je dirais même salafiste… Bon courage à vous quand même.
cette pétition est une honte vue ce qui s’est passé dernièrement. la légitimité perd sen sens face à l’incompétence, cette Rym a l’air de quelqu’un qu’on a payé pour faire cette pétition, avoue au moins que ce gouvernement est d’une incompétence rarement vue dans le monde, quand on échoue dans sa mission, c’est à dire assurer la sécurité, on doit avoir au mois la décence de démissionner, il y a des gens compétents qui pourront assurer, eux.
@ Hannibal. Votre analyse est très perspicace et fondée. Les marchands de l’islam ont franchi toutes les lignes rouges et n’ont aucun respect pour ceux qui ne partagent pas leur “interprétation” d’une religion si tolérante quand elle est bien comprise. Ils ne l’utilisent que pour s’emparer du pouvoir et s’y maintenir. Ne leur laissons pas s’il vous plaît accaparer le champ religieux ce sera trop facile. Disons-leur plutôt que si Le Prophète était en vie aujourd’hui il les auraient condamnés avec la plus grande sévérité pour le commerce qu’ils font au nom de l’islam.
Partout où ils étaient et/ou ils sont au pouvoir ils ne laissent que ruines et désastres. Voyez ce qu’ils ont fait de notre pays en 18 mois seulement de pouvoir… Le temps est venu de leur barrer la route pour sauver ce qui peut encore l’être de notre pauvre Tunisie.
“les défenseurs de l’idéal révolutionnaire exigent, quant à eux, la prise du pouvoir directe par le peuple mais sans offrir une alternative qui résiste à la récupération politique”
Quel est le sens réel de cette phrase (à part un habituel camouflage crypto-proto-formois compradore) dans le contexte actuel ?
IL FAUDRAIT donc EMPECHER le peuple de choisir des délégués de base ?
Il faudrait empêcher le peuple de former des groupes de 25 délégateurs ?
; ” une alternative qui résiste à la récupération politique” ”
Ca me rappelle les machos des années 1960 : les femmes étaient trop bêtes pour voter !!!
Elles étaient aussi trop bêtes pour aller travailler SANS L’AUTORISATION du mari !
Il faut donc empêcher le peuple de décider… IL VA ETRE “récupéré” !!!
Deux crimes crapuleux commis contre deux politiciens en l’espace de cinq mois ont l’air d’horrifier tous les Tunisiens en ce moment douloureux. Notre bonne conscience se révolte et réclame justice. Toute la lumière doit être faite sur les motifs, les circonstances, le ou les tueurs, leurs commanditaires, leurs complices, ceux qui étaient au courant et se sont tus, etc… Chaque pierre doit être retournée pour que rien ne soit laissé au hasard ou dans l’obscurité. Seulement ainsi la justice sereine pourra fonctionner et prononcer les sanctions que de tels actes méritent. Il va de soi qu’une tâche pareille ne peut être menée que par des personnes intègres, aux mains propres et à la conscience tranquille. Certainement pas des gens qui pendant un temps plus ou moins long se sont faits par leur silence ou leur approbation, exprimée ou non, des complices de l’assassinat comme moyen impuni pour régler des différents politiques. N’avons-nous rien à nous reprocher de ce point de vue-là ?
Point n´est besoin de remonter le temps jusqu’à l’époque de Carthage. Je me limite à la Tunisie moderne. N’y a-t-il pas eu pendant les années passées des crimes crapuleux dont certains de nos hommes politiques ont été les victimes? Nous sommes-nous justement indignés et avons-nous réclamé justice avec toute la vigueur qu’il fallait? Lors de sa dernière visite en Tunisie le président français Hollande a promis de faire toute la lumière sur l’assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached lâchement abattu en 1952 dans des circonstances qui n’ont pas encore été éclaircies comme il se devait. En ce temps-là la France était responsable de ce qui se passait en Tunisie. C’est pourquoi le président Hollande a promis d’ouvrir tous ses dossiers et de les rendre accessibles aux enquêteurs tunisiens. Jusqu’à ce jour 61 ans sont passés sur le crime et nous ne savons pas qui des tueurs incriminés est ou sont encore en vie. Quoi qu’ il en soit nous avons le droit et le devoir de savoir, et nos responsables doivent insister pour que la France tienne sa promesse.
Mais qu’ en est-il de nos dossiers à nous? Des politiciens tunisiens n’ont-ils pas connu un sort semblable à celui de Farhat Hached, c’est à dire qu’ils ont été lâchement abattus ? Je pense bien sûr en premier lieu à un héros de la lutte nationale tunisienne, Salah Ben Youssef, l’un des grands architectes de l’indépendance de notre pays. Le 12 Août du mois prochain, c’est à dire dans deux semaines, cela fera exactement 51 ans qu’il a été lâchement assassiné et la justice tunisienne ne s’est pas encore saisie du dossier comme il fallait pour faire toute la lumière, définir sans ambiguité aucune les responsables et prononcer les sanctions qui s’imposent, ne fût-ce qu’à titre posthume. Pas question de passer sous silence des actes abominables ou de continuer à glorifier des tueurs, quels qu’ils soient. A moins que notre bonne conscience ne soit sélective, et notre justice aussi. En ce cas, si j’étais l’avocat du ou des accusés d’avoir assassiné Belaïd et Brahmi j’invoquerais le précédent judiciaire pour disculper mes clients si jamais il s’avère qu’ils ont tué pour des motifs politiques. Si quelqu’un au sommet de l’état, investi des plus hautes responsabilités, dont celle de veiller à la vie et au bien-être de tous les citoyens, s’amuse à comploter et envoyer des tueurs pour liquider quelqu’un à cause d’un désaccord politique, un petit criminel ne peut être tenu pour responsable tant qu’il y a un Assassin Suprême qui continue à être non seulement protégé mais aussi glorifié en dépit de son ou ses crimes. Il faut aussi interroger les survivants de l’époque qui l’ont côtoyé pour savoir de quoi ils étaient au courant et s’ils n’ont rien tenté pour empêcher le crime ou tout au moins le dénoncer, une fois accompli. Si l’action « Nous ne laisserons pas assassiner notre révolution » est sincère et honnête, je m’y joindrai à condition qu’elle exige de sanctionner tous les responsables d’assassinats politiques commis à l’encontre de tunisiens, car il serait honteux de passer l’éponge sur un crime crapuleux qui a visé un grand leader nationaliste au moment où nous réclamons justice pour deux autres politiciens.
Il devrait être hors de question que certains soient au-dessus des lois, qu’ils soient morts ou vivants. Leur responsabilité doit être clairement définie par la justice, quelle que fut leur fonction en ces jours-là. C’est seulement en révolutionnant ainsi nos esprits et notre façon de concevoir la justice en face du crime politique ou du crime d’état qu’on pourra parler d’une vraie révolution qui a eu lieu en Tunisie et non pas d’une mascarade de justice. La justice de classe ne devrait pas avoir une place dans notre pays.
@Fathi
Vous avez tout à fait raison… Une révolution des esprit s’impose, et la maturité politique prend son temps à s’acquérir … Je me suis à demander si les gens qui réclame la dissolution du gouvernement et l’ANC ne le font pas par haine et dégoût des partis au pouvoir plus que par besoin de vérité et de justice en ce qui concerne les assassinats politiques…
Mon avis est clair, je ne protége pas le parti au pouvoir et je suis autant déçue par leurs “politique” ( si on peut l’appeler ainsi). Sauf qu’ils ont été élus… On ne peut qu’assumer notre immaturité politique et exiger des élections anticiper, une réforme de l’ANC, être pragmatique et réfléchis, et non être anarchiste et tout gommer… Basculer de l’extrême droite à l’extrême gauche ne fera que nous donner le mal de mer! Cela reste mon avis et n’engage que moi.
I fully agree with fathi:
to rym: the mandate of this government has expired and yet they haven’t
honored what is required of them.
on the grounds of that alone the government isn’t worthy of trust.
this government has lost all legitimity and is desperately hanging to power by
a very dubious means.
who cares about a constitution when written by the most inept useless bunch
of vile ignorama mob .
agree that the alternatif doesn’t look appetising either.
surely a fresh body of people can’t make it any worse than the current lot.
tunisians desperatly and urgently needs a fresh mental outset or the exasperation
will get worse.
can this bad scenario be turned into positive and propel us into careful deliberation
onto whom we choose to lead this historically magnificent nation.
a fresh page must be started with a clean slate of people.
tunisia must have some decent people among us that could serve her interest
and that of her people.
@son of carthage. Please read my post to Rym which I wrote before seeing your reaction. Sometimes one has no choice. If you don’t want to drown you have to swim there where you are. You cannot eliminate the sea.
@Rym. D’accord avec vous. L’ANC et le gouvernement provisoire sont l’unique fétu de paille auquel nous pouvons encore nous accrocher. On n’a pas le choix. Partis de zéro, d’un pays délabré qui n’avait rien d’un état de droit, nous avons construit des institutions même si elles sont encore bancales. Il est de notre devoir de les respecter car elles sont le miroir de notre société. La solution n’est pas de briser le miroir mais de travailler sur la société pour améliorer son image. Repartir à zéro veut dire régresser. La cacophonie présente de la rue tunisienne devrait nous inciter à prendre un peu de distance pour réfléchir séreinement. Le dernier crime qui vient de se produire n’a pas seulement choqué les tunisiens mais aussi la communauté internationale. Cependant, avec les condamnations, il y a aussi des appels à poursuivre la route sur laquelle nous étions engagés pour éviter le pire. Je cite Ban Ki Moon, le secrétaire général des Nations-Unies: “Il ne faut pas permettre à cet acte odieux d’entraver les progrès que la Tunisie continue de faire dans sa transition démocratique, y compris en ce qui concerne la Constitution et ses efforts visant à satisfaire les aspirations sociales et économiques du peuple tunisien”. Dans un éditorial du journal Le Monde en date du 26 juillet, on a pu lire: “Jeudi, ce n’est pas seulement un homme qui est tombé. C’est la démocratie tunisienne et le pluralisme qui ont été visés. Et, dans une république, il revient au pouvoir élu et à l’ensemble des responsables politiques de tout faire pour les protéger”.
J’ai apprécié ce langage clair qui met les élus en face de leurs responsabilités. Mais je me trouve dans l’obligation de mettre en doute l’honnêteté et la sincérité des élus qui ont annoncé leur démission de l’ANC. Pour moi, ce sont des lâches et des profiteurs sans aucun sens du devoir. Dans la tradition maritime, un capitaine n’abandonne pas son navire lorsqu’il risque de couler. Il doit par tous les moyens et au risque de sa vie tenter l’impossible pour le sauver et sauver ses passagers, son équipage et sa cargaison. Le capitaine est le dernier à abandonner le navire. Pour nos courageux députés, leur hâte à quitter le navire en pleine tempête ne peut signifier qu’une chose: ils ne sont que de vils escrocs qui se sont remplis les poches sans aucun mérite depuis les élections. En pleine tempête ils veulent tout jeter par dessus bord sans se soucier des conséquences mais avec l’espoir de revenir pour un nouveau mandat afin de continuer à se sucrer. D’ailleurs n’ont-il pas essayé de passer un amendement leur garantissant une retraite à vie après la fin de leur mandat? Cette tentative ayant échoué et voyant approcher la fin de ce mandat, ils ont saisi l’occasion qui se présentait comme prétexte pour servir leurs desseins. Hélas, il y aura toujours des dupes qui leur feront confiance. Mais espérons que le gouvernement saura naviguer dans la tempête pour nous mener au port des prochaines élections. Nous aurons une nouvelle fois l’occasion d’élire le parlement que nous méritons.
C’est vous qui allez l’assassiner la révolution avec votre pseudo appel à la raison. Votre tiédeur est coupable voire complice. « Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir
».
Je vois que les sbires d’Ennahdha sont de sortie et qu’ils n’ont rien à envier à leurs prédécesseurs du RCD. Avec un aplomb terrible, ils viennent diffuser leur propagande. Ce n’est pas Rahoui qui a subit la foudre des constituants nahdhaouis pour avoir dénoncé les primes et les retraites ? Les propagandistes n’ont pas froid aux yeux, ils ne reculent devant rien pour étancher leur soif de pouvoir. Ils ont commercé avec la religion alors plus rien nous étonne après. Leurs discours me rappellent le vacarme des klaxons des voitures de location la veille du mémorable 14 janvier. A la différence que leurs vociférations sont annonciatrices de malheurs. Mais ils ignorent que leurs menaces ne feront jamais reculer les tunisiens. La majorité des tunisiens ont vomi ce gouvernement et eux ils viennent nous dire le contraire.
Les arguments du vide institutionnel n’ont aucun sens. C’est le large consensus politique qui prime et qui doit l’emporter. Dissoudre l’ANC peut être un moyen efficace pour sortir de la logique de majorité et de minorité de pouvoir et d’opposition. Ce n’est pas le vide institutionnel qu’il faut craindre mais plutôt le blocage et l’absence de consensus. Il faut mettre fin aux interactions politiques pour espérer assainir le climat politique en vue d’une éventuelle élection. Il faut mettre en place un gouvernement capable de restaurer la confiance et le processus démocratique. Il faut garantir la neutralité des appareils de l’état et lutter efficacement contre la violence et le terrorisme. Il faut assurer un climat sain pour une compétition loyale pour le pouvoir. Il faut une constitution qui garantit les libertés et qui se prononce clairement et sans la moindre ambiguïté sur le caractère « civile » de l’état. Voilà le programme auquel les tunisiens doivent appeler loin des autres considérations partisanes. Il faut s’unir autour de l’idéal démocratique. C’est une façon de sortir les partis politiques de leurs manœuvres politiciennes et les inviter à plancher sur les programme qui veulent présenter aux tunisiens.
Tout le monde sait que la démission du gouvernement et la dissolution de l’ANC ont un coup politique énorme pour la troïka, mais il faut qu’elle mette l’intérêt de la Tunisie dans la balance. Il faut qu’elle assume la responsabilité de l’échec. Ça sera un test pour juger de la maturité politique d’Ennahdha.
excellent!!!! cette pétition représente la majorité des Tunisiens. Le cirque du Bardo (les deux parties présentes) ne nous représentent pas. La mayonnaise de la kobba bis ne prend pas malgré tous les moyens financiers, médiatiques, les mensonges et les intox sur l’assistance, le nombre de député grévistes…
Bellehi au lieu de chercher le pouvoir belghomma dans ces circonstances dramatiques ayez la décence de penser un petit peu à votre cher pays. Essayez de vous mettre ca dans la tête le tunisien ne veut ni d’une théocratie , ni de revenir au régime de dictature de bourguiba encore moins à celui de zaba.