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Après la mort de soldats tués lors d’une embuscade au mont Chaambi, la presse algérienne a publié différents articles sur l’événement. Alors que El Watan divulgue le nom d’une personne qui aurait été interpellée par l’armée, et qu’un article publié aujourd’hui dans La Nouvelle République lance la piste du GSPC, ni le journal Liberté, ni Reporters, ne citent de nom ou ne parlent d’interpellation. Ils se contentent de parler du déploiement de l’armée sur le terrain.

Le Jeune Indépendant

Le mardi 30 juillet, lendemain de la mort des soldats tunisiens, Le Jeune Indépendant revenait, dans un article intitulé Neuf militaires tunisiens égorgés près des portes algériennes, sur l’attentat commis, et rappelait qu’il s’agissait du deuxième événement du genre, après la mort de deux militaires en juin dernier. Pour le journal, « les terroristes qui sont derrière cette vague d’attentats contre les forces de l’ordre tunisiennes se réclament partisans d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ».

Dans la suite de l’article, on apprend qu’une chasse à l’homme est déclarée aux frontières algéro-tunisiennes. Selon des sources sécuritaires, les troupes militaires des deux pays sont à la recherche des auteurs de l’attaque : « On parle de plus de cent terroristes affiliés à AQMI traqués. »

Aucun nom de suspect présumé, ni mention d’arrestation dans cet article. La situation n’est d’ailleurs pas décrite comme sous contrôle et les forces armées ne semblent pas encore avoir été déployées. Dans l’article, il est question de groupes terroristes qui se sont scindés pour brouiller les pistes et qui ont élu domicile dans les montagnes. Ils seraient traqués par les armées tunisienne et algérienne. Les autorités tunisiennes comme algériennes craignent d’ailleurs, toujours selon l’article, que des caches soient construites le long du tracé frontalier.

El Watan

Le lendemain, mercredi 31 juillet, El Watan publie un article qui donne des pistes sur les responsables présumés de l’attentat. Dans Au lendemain de l’attentat à djebel Chaâmbi : réponse militaire algérienne spectaculaire sur les frontières est, on apprend que le Centre militaire d’investigations algérien aurait « récupéré hier le terroriste Kamel Ben Arbia, alias Abou Fida, à l’effet de lui soustraire des informations ayant trait à ses acolytes retranchés au djebel Chaâmbi ». Mais l’information n’est pas claire puisqu’il est difficile de comprendre si Abou Fida a été arrêté le 30 juillet, lendemain de l’attentat, ou une semaine auparavant, ou si il est toujours recherché.

Toujours selon l’article du Watan, Abou Fida, émir algérien, était retranché avec des terroristes algériens et tunisiens au mont Chaambi. Il aurait été arrêté dans le gouvernorat de El Oued, à la frontière. Il aurait donné aux autorités algériennes une liste de nom de terroristes tunisiens retranchés au mont Chaambi : Ali Ben Mustapha Ben Saad Kalai, Farid Ben Salah Ben Ali Barhoumi, Mohamed Fathi Ben Mohamed Midani Ben Mohamed Hajji, Mohamed Ben Mokhtar Ben Brahim Ferchichi, Mohamed Naceur Ben Mohamed Larbi Ben Mouldi Mbarki, Mourad Ben Mahmoud Ben Ahmed Jelassi, Mourad Ben Alala Ben Hamed Gharssalli, Makram Ben Ali Ben Larbi Mouelhi, Noureddine Ben Tahar Ben Haj Belgacem, Wael Ben Mongi Ben Mohamed Boussaïdi et Wael Ben Mohamed Saïd Ben Béchir Oueslati.

L’article fait également l’apologie de la démonstration de force de l’armée algérienne, qui a déployé avions, hélicoptères et hommes au sol pour contrôler un périmètre de 30 km autour des frontières. Les quelques 950 kilomètres de frontières algéro-tunisiennes seraient surveillées par 500 véhicules. Ainsi plusieurs gouvernorats, dont celui de El Oued, limitrophe du gouvernorat tunisien de Kasserine, sont concernés.

Liberté

Le même jour le quotidien Liberté écrivait un article : 10 militaires tués à Djebel Chaâmbi, près de la frontière algérienne: La Tunisie bascule dans le terrorisme. L’article rapporte que les autorités algériennes et tunisiennes tentent ensemble, depuis le mois de décembre, de neutraliser un groupe lié à Al-Qaida.

Un deuxième article le même jour, Après la détérioration de la situation sécuritaire en Tunisie : Surveillance accrue de la wilaya d’El-Oued par l’ANP (Armée Nationale Populaire), explique que tous les moyens sont mobilisés pour sécuriser la région d’El Oued, gouvernorat frontalier de celui de Kasserine, ainsi que les gouvernorats du Nord-Est, à El-Tarf, Souk-Ahras, Tébessa. Depuis des mois, un dispositif de sécurité été en place de manière discrète. Il s’est fait plus visible depuis l’attentat. Le mont Chaambi étant limitrophe du territoire algérien, il y aurait une peur d’exfiltration d ‘éléments d’Aqmi. D’où le renforcement de contrôle et le verrouillage de la zone. Un dizaine de milliers d’hommes sont sur le terrain pour une opération illimitée, rapporte le quotidien.

Reporters

Dans l’article Alerte générale aux frontières Est : Le dispositif de surveillance et d’intervention est en place, publié le mercredi 31 juillet par Reporters, on apprend que l’alerte générale a été donnée aux frontières algériennes avec la Tunisie. Des sources sécuritaires expliquent que le verrouillage s’applique à différents gouvernorats, tout comme dans l’article de Liberté. On apprend que l’armée ainsi que la gendarmerie, les gardes-frontières, les douaniers et les services spécialisés de la Sûreté nationale sont mobilisés. Au total, plus de 10 000 hommes seraient mobilisés. L’article constate également que les survols aériens sont incessants le long du tracé frontalier.

La Nouvelle République

Aujourd’hui 1er août l’article L’attentat terroriste de Djbel Chaambi, publié dans La Nouvelle République, analyse le mode opératoire de l’attaque est en conclut qu’il porterait l’empreinte du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), ancêtre d’AQMI. Selon l’article, Abdelmalek Droudkel, Alias Abou Moussaab Abdel Wadoud, aurait transféré sa base en Tunisie, au mont Chaambi. Et il ne serait pas le seul présent sur le territoire tunisien.

Selon l’article : « en plus des groupes armés liés à l’ex-GSPC, plusieurs éléments islamistes armés liés au Groupe islamique des combattants libyens se trouvent également en Tunisie. Ces derniers jours des sources fiables ont rapporté que l’émir de cette organisation Abdelhakim Belhadj a été aperçu dans un hôtel à Djerba ».