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La première fois que les politologues, les intellectuels, les philosophes et les stratèges occidentaux ont parlé de la « fin des certitudes », c’était en 1989. Cette époque correspondait en fait à « la fin des idéologies ». Un siècle de terreur, de guerres, de fascisme, de nazisme et de léninisme, mouvements souvent autoritaires, à la fois militaristes, nationalistes et violents, venait de tirer sa révérence pour quitter l’action politique et prendre place dans les musées de l’histoire humaine. Le monde était alors constitué de trois blocs : le Bloc soviétique, véritable enfermement psychiatrique à la Michel Foucault, avec une confrontation nucléaire ouverte contre les Etats-Unis, ces derniers et l’URSS cherchant à se détruire mutuellement sur le plan idéologique, et enfin l’émergence d’une troisième force aux ailes d’argile constituée essentiellement des « nouveaux Etats » issus de l’ère coloniale, lourdement handicapés, encore arriérés, où régnaient l’analphabétisme et la misère.

Aujourd’hui se pose de nouveau la question de l’islamisme politique, avec un Islam vécu et appliqué par ses tenants non pas comme l’une des grandes religions monothéistes, mais comme une véritable idéologie s’appuyant sur une lecture à la fois rigoriste et statique contraire au sens de la vie, et dont la violence apparaît comme étant le seul vecteur pour l’exercice du pouvoir.

Ces mouvements peuvent-ils nous réunir, avoir un projet démocratique — qui requiert l’assentiment de la majorité — pour avancer ensemble et répondre aux exigences des nouveaux temps et des nouveaux citoyens ici et maintenant ? En d’autres termes, y a-t-il un avenir, dans un monde ouvert et interdépendant, pour un islamisme qui travestit le sacré en une idéologie proche du fascisme de l’extrême droite européenne qui fut à l’origine de la seconde guerre mondiale ?

Introduction :

La Tunisie s’inscrit dans ce dernier cadre des nouveaux Etats nés après 1945.

Aujourd’hui, ce beau pays plusieurs fois millénaire se trouve sur le fil du rasoir par la faute des siens. La menace ne vient pas de l’extérieur, elle est en nous-mêmes, conséquence directe de tant de mensonges, d’humiliations, d’injustices, de l’absence d’Etat qui se soumette au droit, et de privation des libertés sous toutes leurs manifestions.

La volonté de briser les chaînes et de démonter les verrous de la dictature du Ssrgent Ben Ali partit le 17 décembre 2010 de Sidi Bouzid, avant de trouver ses relais les plus fervents d’abord à Kasserine et à Thala, ensuite un peu partout à travers tout le pays, et surtout à l’intérieur des régions de l’oubli et de la honte à cause de l’Etat tunisien et de ses gorilles sécuritaires, pour atteindre le 14 janvier 2011 l’avenue Habib Bourguiba, devenue pour la circonstance et par la volonté d’un peuple lieu de pèlerinage. La dictature trembla et le despote, armé de lâcheté, prit le chemin de la fuite, laissant ses sbires livrés à la vindicte populaire. C’était le premier printemps arabe.

Trois ans plus tard, les insurgés tunisiens en général et les jeunes sans emploi, les lycéens, les étudiants, et la classe bien pensante qui avaient servi de bois pour allumer les feux de la révolution se trouvent cloués au pilori par une autre fraction du peuple : d’anciens bagnards, des djihadistes d’Irak, d’Algérie, de Somalie et d’Al-Qaïda de Ben Laden, qui avaient fuit la dictature de Ben Ali en Europe et partout ailleurs pendant plus de deux décennies, et à qui la Révolution a permis de rentrer à la mère patrie, et d’être portés par les élections du 23 octobre 2011 aux plus hautes charges de l’Etat, partant du principe que ce petit jardin méditerranéen appartient à tous les Tunisiens.

Aujourd’hui, le pays est bloqué. Les honnêtes gens ont la peur au ventre en raison de la circulation de quantités considérables d’armes lourdes et légères de toutes sortes et de munitions diverses, comme si le pays se préparait à une guerre d’émancipation ou d’agression.

Que se passe-t-il en Tunisie ? La Révolution est-elle devenue une malédiction frappant tous les Tunisiens ? Pourquoi ont-ils perdu leur sourire, leur joie de vivre et de blaguer en dépit de tout ? Quelle est la nature et l’étendue de la menace, si menace il y a, qui pèse sur la Tunisie ici et maintenant ? Comment sortir de la spirale de la violence, des agressions, des liquidations physiques ? Qui a intérêt à ce que notre pays devienne la Somalie du Maghreb ? Et comment s’en sortir et lever la tête de l’eau ?

Telles sont les questions les plus pressantes qui se sont imposées à nous, et auxquelles nous allons tenter d’apporter les réponses, sans aucune concession, pour ne pas éluder le débat et ne pas fuir notre objectivité analytique au profit d’une langue de bois longtemps cultivée dans ce pays par les apparatchiks de la politique.

Pour ce faire, nous allons adopter un style télégraphique, pour schématiser autant que possible des faits déjà connus par tous.

Le rappel des faits :

Au lendemain de l’indépendance de la Tunisie, Bourguiba devint président de la République par « ovation » de la nouvelle constituante, laquelle était issue d’un curieux « Front national » dont on avait exclu le courant yousséfiste de Salah Ben Youssef, alors Secrétaire général du parti du Néo-Destour de Bourguiba. Ce dernier était alors âgé de 56 ans. Il avait passé plusieurs années tantôt dans la clandestinité, tantôt dans les prisons de l’Etat colonial. Sa santé était fragile, et cette expérience douloureuse d’être déporté loin des siens avait fortement limité sa grande lucidité et son indépendance d’esprit. Du coup, le pays qui la veille était uni se retrouva de nouveau écartelé, désuni. D’un coté les régions dites « berbères » du nord-ouest et du sud, fiefs des fellagas des révoltes et des rebellions contre le beylicat, oubliées par l’indépendance, et de l’autre coté les régions côtières et du Sahel, fiefs de la nouvelle nomenclature du nouvel Etat-parti, et qui absorbaient plus de 70 % des investissements et du budget de l’Etat.

L’arrivée de Ben Ali à la suite du « coup d’Etat médico-légal » dans la nuit du 6 au 7 novembre 1987 fut, contrairement à l’hypocrisie qui se répand aujourd’hui, saluée de la façon la plus solennelle par toutes les composantes de la société tunisienne, y compris par la Troïka qui est aujourd’hui aux commandes de l’Etat. Le pays attendait un « miracle » pour lever les écrous sur le pays et les libertés, pour qu’enfin les « deux jambes écartelées » de cette Tunisie tant trahie soient reliées en un seul corps capable de remarcher. Hélas, ce fut une autre déception, et non des moindres.

En quelques années, le pays devint une grande prison, un véritable goulag ; les islamistes furent chassés ou emprisonnés après avoir été torturés de la façon la plus abominable ; les anciens destouriens fidèles à Bourguiba furent purgés, sauf rares exceptions ou ralliements de dernière minute, les hommes politiques étant par définition opportunistes ; les universités furent livrées à la police politique ; une milice secrète, qui remplaçait celle de Mohamed Sayah, ancien ministre et biographe du Zaim déchu, appelée (المــواطـــن الــرقــيــب), venait de voir le jour, avec une sorte de « mouchards légals de la République », à l’instar de la “Securitate” de Ceausescu en Roumanie. Les élections, à l’exception de celles de 1989, furent de nouveau truquées, avec une représentation de façade pour quelques partis de l’opposition démocratique. La pieuvre et la mafia de la famille du sergent Ben Ali y sévissaient en toute impunité. Un marché noir inconnu des ministères des Finances, de l’Industrie et du Commerce, ruinait de jour en jour l’économie du pays.

La Tunisie, à la veille du 17 décembre 2010, était telle une marmite, maintenue trop longtemps sous pression, et prête à exploser à la figure de son artificier.

Le vocabulaire des insurgés :

Encadrés par les syndicalistes de base, partout à travers le pays, les insurgés scandaient nuit et jour :

« Pain et eau, et Ben Ali non » (خــبــز و مــاء وبــن عــلــي لا),

« Bandes de voleurs, le travail est un droit » (الشغــل استحقاق يا عصــابـة الــســراق),

« Dégage » (ارحـــل),

« Election d’une nouvelle Assemblée constituante » (انــتــخــاب مــجــلــس تأسيسي جــديــد),

« Liberté et justice entre toutes les régions » (جميع الجهات يا عصــابـة الــســراق حــريــة و عدالة بين),

« Point de peur après aujourd’hui » (لا خــوف بــعــد الــيــوم).

Ainsi donc, dès le départ, les revendications portées par les insurgés étaient destinées à destituer le président de la République, et demandaient la dissolution des institutions politiques, telles que l’Assemblée nationale, la Chambre des conseillers, et toutes les institutions symboles de la dictature, ainsi que le jugement de la famille du président et de tous ceux et toutes celles qui, de près ou de loin, étaient impliqués dans la dilapidation de l’argent public, les vols, l’escroquerie, la corruption, les extorsions de fonds et de biens meubles ou immeubles, les confiscations illégales, la torture et la liquidation d’opposants, parmi lesquels les islamistes, qui avaient choisi la clandestinité.

Après le 14 janvier 2011, d’autres revendications furent avancées, telles que la dislocation de la police politique, la traduction devant la justice des snipers et de ceux qui, parmi la “Securitate”, avaient donné l’ordre de tuer et blesser des manifestants, ainsi que de celles ou ceux qui avaient mis ces ordres à exécution parmi les cadres du ministère de l’Intérieur.

Des opérations avaient mis à sac (détruit ou brûlé) tous les symboles de la dictature, tels que les commissariats de police et de gendarmerie ou les perceptions du ministère des Finances, ainsi que les biens meubles, cheptels, immeubles, fermes, présumés appartenir à la pègre de Ben Ali et aux frères de la “Piovra”.

Les chefs des islamistes et tous ceux qui, pour une raison ou pour une autre, avaient quitté le pays sous le règne du sergent Ben Ali, ainsi que les « djihadistes » d’Irak, d’Afghanistan et de Guantanamo, et ceux qui étaient disséminés dans les pays du Golfe, en Arabie saoudite, au Soudan, au Yémen et en Europe, commencèrent par affluer vers ce nouvel espace créé par la révolution du Jasmin dès la deuxième quinzaine de février 2011, sans aucune statistique en la matière ou le moindre renseignement sur ceux qui entraient dans une terre promise, la police et la douane étant complètement submergées et menacées de toutes parts. Le dernier gouvernement de Mohamed Ghannouchi, formé à la hâte avec des apparatchiks du parti de Ben Ali, fut de nouveau sous le feu des insurgés, qui finirent par le renverser, car Monsieur Ghannouchi n’avait pas compris le sens et les revendications des révolutionnaires. Un religieux de l’Eglise polonaise, le Père Marek Rybinski, économe de l’école Ibn Al Jazzar, à la Manouba, fut découvert un 18 février 2011 égorgé dans un garage appartenant à l’école. L’enquête fut bâclée d’une façon qui ne laissait aucun doute, tant le ministre de l’Intérieur d’alors exigeait de ses services des résultats immédiats. Du coup, tandis que les assassins présumés courent toujours en liberté, un innocent est emprisonné à leur place.

Le gouvernement de Béji Caïd Essebsi :

Avocat de formation et homme politique tunisien, Monsieur Béji Caïd Essebsi, rompu à l’expérience de l’Etat, est un véritable expert des institutions tunisiennes, avec un franc-parler certain. Il fut donc appelé à présider aux destinées de la première phase transitoire, après la démission de Mohamed Ghannouchi, l’ancien Premier ministre de Ben Ali. Un bruit courait selon lequel, sous le gouvernement Ghannouchi, plusieurs dossiers compromettants concernant  tous les secteurs auraient été soit détruits, soit volés ; à telle enseigne que le ministre des Finances, ou son secrétaire d’Etat, auraient été vus en train de travailler le dimanche dans leur département, pour faire disparaître tout ce qui était compromettant.

Alors on a fait appel à Maitre Béji Caid Essebsi pour conduire l’une des transitions les plus difficiles qu’ait jamais connu la Tunisie auparavant. Il fut confronté à des défis majeurs : restituer l’autorité de l’Etat, restaurer le respect de la légalité républicaine, donner un signal clair et net pour restaurer la confiance entre les citoyens et la police nationale, la gendarmerie et la douane en tant que services publics républicains et non de milices au service du sergent Ben Ali. Une amnistie générale couvrant la période de 1956 à 2011 permit à tous les islamistes aujourd’hui au pouvoir d’être lavés de toutes les condamnations dont ils avaient été l’objet sous Bourguiba ou sous Ben Ali ; une Haute commission fut chargée des élections pour la nouvelle constituante (lesquelles furent remportées par la Troïka), qui d’emblée fixa à un an la durée de la rédaction de la nouvelle constitution, travaillant pendant cette durée à titre gratuit, pour aider le pays à se relever. En dépit des énormes irrégularités, et notamment de l’irruption de « l’argent politique » pour la première fois en Tunisie. En effet, derrière les rideaux, et dans un silence quasi coupable de la classe politique, l’Arabie saoudite, directement ou via les prédicateurs de l’islamisme égyptien imprégnés du wahhabisme intégriste et djihadiste, et la principauté du Qatar se livraient à une guerre à couteaux tirés. Du côté libyen, les armes de toutes dimensions et la drogue transitaient de toutes part en direction du sud tunisien et des gouvernorats les plus pauvres, « tombés » sous la coupole des intégristes et des wahhabites, tandis que le gouvernement Essebsi tentait un équilibre bien fragile entre les défis d’un pays en révolution, et les refugiés de plusieurs nationalités qui affluaient de la Libye entrée en guerre civile. Plusieurs bavures eurent lieu, des innocents furent tués dans des conditions suspectes, dont un prédicateur modéré qui officiait en toute liberté du temps de Ben Ali.

Le gouvernement de Hammadi Jebali :

Une promesse aurait été donnée à Monsieur Essebsi pour présider la République à l’issue des élections de la constituante, tant tout le monde était d’accord sur un gouvernent de techniciens fort réduit numériquement, composé d’hommes et de femmes indépendants des jeux politiques. Cependant, cette promesse fut rompue à l’initiative de la Troïka, et le premier gouvernent nahdaoui, présidé par Hammadi Jebali, était numériquement trois fois supérieur au gouvernement de Béji Caid Essebsi. Dès les premiers jours, on assista à une véritable purge au niveau de l’administration centrale, régionale et locale, y compris dans des secteurs où la neutralité et l’indépendance était une exigence essentielle, comme la justice, les mass médias, les syndicats, le mouvement des diplomates, les grandes sociétés, les grands départements de l’Etat ; on tenta même d’infiltrer l’armée nationale, en contrôlant au mètre carré près la carte administrative de la République. Pendant que la Nahdha s’assurait du contrôle du pays de bout en bout, ses bras armés, les milices « de protection de la révolution », et les salafistes de tout poil (intégristes avérés, djihadistes, Ansar al Charia, …) commettaient en toute impunité des agressions, des voies de fait sur les honnêtes gens dans le dessein d’imposer leur mode de vie et de pensée à des millions de Tunisiens. Les armes et les drogues dures devinrent dans les quartiers pauvres de la Tunisie un commerce prospère, en dehors du contrôle de la légalité ; les Tunisiens subirent un discours d’une exceptionnelle agressivité à leur égard, découvrant grâce à la Nahdha qu’ils « n’étaient pas musulmans depuis 1956 » et qu’elle entendait les « islamiser » par la force de l’épée !

Ainsi les revendications essentielles des jeunes et des pauvres qui avaient servi de bois à la Révolution furent oubliées, et aucun objectif ne fut atteint ; à ce jour, les millions de pauvres ont augmenté, et les milliers de chômeurs représentent près de 25 % de la population active, vivant une véritable asphyxie. Les prix des produits de consommation courante ont atteint des niveaux incalculables, comme si nous étions sous les répercussions de la crise de 1929 aux Etats-Unis ; le dinar tunisien, qui représentait plus de 11 FF et plus d’un dollar US en 1980, est devenu telle une monnaie de singe en perdant de sa valeur ; plusieurs investisseurs de l’Europe occidentale et d’ailleurs ont fini par se retirer du pays, surtout après les attaques conjointes contre les ambassades des Etats-Unis à Tunis et à Tripoli, ce qui prouvait à ne pas en douter une action terroriste concertée de part et d’autre d’Al-Qaida et de ses bras armés dans le Maghreb arabe, faisant de la Tunisie un numéro clignotant en rouge ; car partout là où l’on allait on trouvait des Tunisiens envoyés en Libye, en Syrie, au Nord-Mali, au Sahara algérien, ce qui remettait de nouveau la question de l’internationale intégriste sur la table des discussions. Pendant ce temps là, la Troïka ouvrait en grand les portes de la Tunisie et recevait les bagnards des camps de rééducation et des prisons américaines et britanniques, comme une terre promise. C’est dans ce contexte que des innocents furent éliminés physiquement, en tête desquels notre confrère Chokri Belaid, assassiné à bout portant le 6 février 2013, tandis que la constitution attendue est toujours dans un état comateux indéterminé.

Le 23 octobre 2012, les Tunisiens manifestèrent devant le siège de l’Assemblée nationale constituante pour sonner le glas de la fin la légalité électorale ; l’opportunisme de « l’intelligentsia » politique se livra pieds et mains liés au gouvernement de Monsieur Ali Larayedh, en substituant à la légitimité élective en perte de vitesse une légitimité « compromisionnelle » imposée d’en haut, sans tenir compte des besoins du peuple martyr. Il en a toujours été ainsi au pays du jasmin, où se cultivent depuis des siècles une hypocrisie de la classe politique, qui ne cherche que ses intérêts les plus égoïstes, et la langue de bois, devenue monnaie courante.

La question qui demeure ici et maintenant est de savoir comment l’opposition va accepter une constitution toujours en attente, mais dont les principes fondateurs vont dans le sens d’une « constitution islamique ». Quelles répercussions aura l’éviction de Morsi par le peuple révolté sur le paysage politique tunisien, et notamment l’avenir politique de la Troïka ? Et enfin, comment la société civile et la jeunesse, qui représentent plus de 60 % des moins de 40 ans et qui furent laissés sur le bords de la route par les nouveaux révolutionnaires fraîchement débarqués des pays du Golfe persique, de l’Europe occidentale, des Etats-Unis, de l’Irak, de l’Afghanistan, de la Somalie et de la Tchétchénie pour s’autoproclamer les tombeurs de Ben Ali et les « protecteurs » de la Révolution, vont-ils agir dans l’avenir le plus proche, avec le mouvement « Tamarod » et le mouvement « Khnagtouna», et dont des pétitions et des signatures se profilent à l’horizon ?