Tunis, dimanche 27 avril. Au TedXCarthage, Palais des Congrès, dans une salle en forme de bulle, en présence de Wided Bouchammaoui et de Jelloul Ayed, Amel Karboul et d’autres « jeunes ambitieux » font leur speech, sous les applaudissements d’un public ébahi friand de success stories.
A quelques dizaines de mètres de là, Place des Droits de l’Homme, les familles des blessés et martyrs de la révolution entament leur quatrième jour de grève de la faim pour protester contre l’impunité des responsables sécuritaires de l’ex régime. La santé d’une mère se dégrade au point de nécessiter une assistance médicale.
Deux jours plus tôt, au Bardo, contraste saisissant aux abords de l’Assemblée entre un groupe de féministes visiblement aisées venues réclamer l’amendement d’articles de la Constitution, et les mêmes familles de martyrs qui y observaient un sit-in de l’autre côté des barrières de sécurité.
Il ne s’agit pas ici d’établir une hiérarchie entre les libertés et les droits économiques et sociaux. Il s’agit de souligner le paradoxe que donne à voir aujourd’hui la scène politique tunisienne, entre une forme de progressisme de droite d’un côté, et de cas sociaux de l’autre, dont certains directement issus des évènements de la révolution et qu’aucune famille politique ne représente vraiment, encore moins l’actuel gouvernement technocrate trop occupé à relancer l’économie par toujours plus de libéralisme.
La crise économique était à l’ordre du jour de la rencontre jeudi de deux représentants de l’Union Européenne avec les deux présidences du gouvernement et de la République tunisienne. Laurent Fabius et Frank-Walter Steinmeier étaient pour la première fois en déplacement ensemble à l’étranger en tant que ministres des Affaires étrangères. Un geste censé signifier un signal fort de la part du couple franco-allemand en réalité en concurrence en termes d’influence dans la Tunisie post-révolution, comme en témoigne l’impressionnant nouveau local de l’ambassade allemande inauguré le 25 avril.
Si le dialogue national dans son volet économique n’a pas réussi à mettre d’accord les acteurs de la scène politique tunisienne, une réception en l’honneur des deux ministres français et allemands à la Marsa fut en revanche l’occasion d’une photo de famille avec notamment Mohamed Jegham, Imed Daïmi, Rached Ghannouchi, Béji Caïd Essebsi et Hamma Hammami…
Pendant ce temps-là, à l’ANC
Dans l’impasse, les négociations en vue d’un compromis sur la loi organique relative aux élections et au référendum enregistraient samedi le retrait des représentants du Front Populaire et ceux du Bloc démocratique hors al Joumhouri.
« Ce texte, un remake de celui des élections de la Constituante, est la garantie que les prochaines élections seront truquées », affirme Mongi Rahoui après avoir quitté avec fracas la commission des compromis.
En cause, l’argent, le nerf de la guerre : l’actuelle majorité parlementaire est pour le maintien des règles du jeu adoptées en 2011, et donc contre le recours à un seuil limite (de 3 à 5%) s’agissant du financement public des campagnes électorales en deçà duquel une liste ou parti devra rembourser les frais de campagne.
L’issue du vote semble acquise, le oui au seuil fera tout au plus entrer dans l’Histoire ses auteurs avec une opposition de principe. Restent le financement public, l’exclusion politique (article 167) et l’assistance des électeurs analphabètes qui sont autant de points litigieux qui promettent de retarder sine die la promulgation du nouveau code électoral.
C’est curieux ; s’ils n’arrivent pas à obtenir ce qu’ils veulent ils se retirent .
Ils s’en foutent puisqu’ils sont bien payés. Vous croyez qu’ils sont là pour défendre le peuple ?
mon, oeil ; ils sont plutôt là pour leurs intérêts. On les connaît assez ces gauchistes !
Tous les observateurs sont d’accord pour dire qu’ils sont loin du peuple, les pauvres. Ils ne les connaissent pas.
Les élections de 2011 ont été gagnées par les islamistes, précisément gràce aux financements occultes dispensés par les monarchies du golfe, bien plus entreprenantes et interventionnistes que ne le seraient la France ou l’Allemagne…
Tout le monde sait que Ennahdha bénéficie de l’argent dispensé par l’internationale islamiste, que son succès aux élections de 2011 est dù, en partie, à l’argent distribué pour monnayer les votes, que cela fùt sous la forme déguisée de l’assistance ou par la distribution de biens de base comme l’alimentaire ou l’habillement.
Dès lors , la bataille pour limiter et encadrer les finances que les partis consacrent aux campagnes électorales n’est pas à négliger. Elle s’avère fondamentale.
Et, contrairement à ce que vous écrivez, dans les “grandes démocraties” (il faut dire lesquelles!) des règles strictes régissent le financement des partis politiques et organisent le cadre et le financement des campagnes électorales. Ainsi, les comptes de campagne des partis font l’objet d’un controle strict, et tout manquement est suceptible de poursuites pénales, outre la sanction financière. Cela peut aller jusqu’à l’invalidation de l’élection.
La scène politique tunisienne souffre, à mon sens, du monopole usurpé de la religion, que s’octroient les islamistes, à bon compte. En rabattant les préoccupations des gens à ce seul aspect, honteusement hégémonique, du débat social et sociétal, ils s’assurent le role incontournable de meneur de jeu.
La lutte première est contre ce phénomène, dont les relais s’expriment parfois là où on croit ne pas les y attendre. Il faut émanciper la société des débats oiseux.
Les motifs de la révolte ayant ouvert le nouveau moment politique tunisien n’avaient rien à voir avec la religion; ils étaient et demeurent sociaux, sociétaux, économiques et symboliques par la revendication de la dignité.
La présence de plus en plus nombreuse, dans ce blog, d’interventions pauvres en contenu, et qui se consacrent à l’intimidation, l’insulte ou l’anathème, illustre cette dérive outrancière. La fonction politique et idéologique n’en est que plus visible.
C est un plaisir que de lire regulierement les analyses rigoureuses de Mr. Soudani, cependant la Suede va bientot promulger une loi qui limitera et rendra publique les dons de la part des personnes privées aux partis politiques pour leur compagnes electorales. Un maximum d environ 4500 dinars tunisiens peut etre alloué par un privé a un parti politique. Aux etats unis les donc sont publiques mais il atteignent des centaines de milions de dollars et bien entendu c est l argent qui fait les presidents de ce pays et non les electeurs, d ou
l enorme puissance des lobbys sionistes juifs dans ce pays et qui fait que c est Israel qui dicte la politique exterieure de ce pays…….