Oum-Larayess-proces

Communiqué Grave précédent judiciaire : le tribunal de première instance de Gafsa a prononcé le 21/05/2014 des condamnations à 10 ans d’emprisonnement à l’encontre de 14 personnes originaires d’Oum Larayess. Ces condamnations iniques et répressives font suite aux revendications sociales basiques exprimées par les populations de la région de notamment suite aux préjudices causés par la Société des Phosphates de Gafsa à leurs terrains agricoles et l’exploitation de ces terres hors de tout droit depuis 40 ans.
Ces condamnations surviennent dans un contexte socio-économique déplorable pour les familles des condamnés et pour la région en général qui souffre de marginalisation, d’appauvrissement et qui a faim depuis des décennies.
Les populations de la ville d’Oum Larayess refusent catégoriquement cette mascarade judiciaire et réitèrent leur soutien indéfectible aux leurs. Elles exigent la libération inconditionnelle des personnes arrêtées comme elles demandent à êtres reconsidérées, elles, les leurs et toutes les populations de la délégation qui ont été le flamme du soulèvement des mines de 2008.

Les populations d’Oum Larayess
22-05-2014

Traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, Luiza Toscane)

Oum-Larayess-communique

Très Urgent
Oum Larayess, Gafsa

Après la signature procès verbal de séance avec la Société des Phosphates de Gafsa qui engage cette dernière à trouver une solution à une situation de ce qui reste de terrains endommagés à Berka (qui relève d’Oum Larayess), à fournir 50 emplois et à aider au forage des puits agricoles, et suite aux atermoiements de la société qui n’a pas exécuté ce qui était stipulé par l’accord, les populations concernées ont fait un sit-in au début du mois de mai 2012 à Berka, plus précisément au point de pompage des eaux destinées au lavage du phosphate de Metlaoui et elles ont coupé le circuit de l’eau, première étape de la défense de revendications auxquelles la Société n’a pas répondu. Dans la foulée, des forces de police se sont rendues sur les lieux, ont chargé les manifestants et procédé à des arrestations arbitraires. Pour faire libérer les personnes arrêtées sur les lieux mêmes, la confrontation s’est intensifiée entre manifestants et forces de police. Tous ont été relâchés, sauf Moussa Saïdi. Les forces de police ont ensuite quitté les lieux et une affaire a été intentée contre les manifestants qui sont recherchés et en fuite jusqu’à aujourd’hui.
A la suite de l’audience du mercredi 21 mai 2014, le tribunal a rendu des jugements iniques à l’encontre de 14 personnes, les condamnant à dix ans d’emprisonnement fermes. Voici la liste des personnes condamnées :

– Faïçal Saïdi, marié, en fuite
– Les frères Salah Saïdi, et Farid Saïdi, mariés et en fuite
– Alwardi Saïdi, marié, et son fils Hussam Saïdi, célibataire, tous les deux en fuite.
– Les frères Badreddine Saïdi et Ammar Saïdi, mariés, tous les deux en fuite
– Les frères Ali Saïdi, marié et Boubaker Saïdi, célibataire, tous les deux en fuite
– Hédi Saïdi, marié, en fuite
– Ouniss Saïdi, marié, en fuite
– Nizar Ammari, marié, en fuite
– Ouard Saïdi, célibataire, handicapé mental, en fuite
– Moussa Saïdi, célibataire, détenu depuis un an et un mois. Lors de sa garde à vue, il a tenté de se suicider et a été secouru. Son état psychique s’est beaucoup dégradé.

Appel à tous les Tunisiens, aux défenseurs des droits de l’homme et aux avocats de Gafsa et des autres régions d’accorder à cette affaire l’importance qu’elle revêt et de se tenir à leurs côtés pour prendre leur défense et œuvrer à leur libération et lever l’injustice qui leur est faite à l’heure où sont libérés les criminels, où restent en liberté et sans être poursuivis les assassins des martyrs et ceux qui ont spolié les richesses du peuple, sans parler des scandales qui émaillent la vie du pays et qui voient condamnés les détenteurs du droit et la jeunesse qui s’est révoltée contre le pouvoir de Ben Ali

Appel à toutes les consciences libre, les militants et les associations de droit, à l’UGTT pour intervenir et résoudre le problème, rendre la justice aux opprimés et les acquitter.

Mouvement Tamarroud de Tunis, 22 mai 2014

Source : la page facebook du Mouvement Tamarroud de Tunis.

Traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, Luiza Toscane)