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Par Adam Ben Ahmed.

Le championnat national de natation des poussins qui se déroule normalement du 24 au 26 juin 2014 à la piscine olympique El Menzah de Tunis a été interrompu hier matin (25 juin) et ce à cause du mécontentement des parents des nageurs qui se sont vu imposer un droit d’entrée aux gradins de la piscine. La Fédération Tunisienne de Natation (FTN) vient de créer ainsi un incident sans précédent. Elle a imposé aux spectateurs un droit d’entrée aux gradins de la piscine extérieure d’une valeur de 2 dinars ce qui n’a pas plu aux parents des nageurs. Ce n’est pas la valeur qui les dérange, mais c’est une question de principe. Je suis moi-même parent et je suis du même avis.

Nous ne sommes pas des spectateurs, nous sommes des parents et des accompagnateurs de nageurs. Nous ne venons pas uniquement pour observer nos enfants nager (comme un spectacle), mais aussi, et très souvent, pour veiller à leur sécurité. Oui nous veillons à leur sécurité. Nous n’avons encore pas oublié le malheureux petit Yacine Hadj Ayed décédé le 14 novembre 2012. Tout nous rappelle ce sinistre incident. L’établissement est le même, le piteux état des équipements et du matériel n’a pas changé, le personnel est identique et le tout avec un air d’insouciance et de nonchalance.

Dans un monde parfait, un monde que l’on voit dans nos rêves, le personnel de la fédération et les entraîneurs garantissent la sécurité de nos enfants. Aujourd’hui, en Tunisie, ce n’est pas un rêve que nous vivons, mais plutôt un cauchemar. Une situation qui nous oblige à ouvrir nos yeux et veiller sur nos enfants.

Je trouve aberrant que l’on nous demande de payer le droit de protéger son enfant contre l’insouciance de celui qui va recevoir cet argent.
Avant hier après-midi les parents avaient envahi la piscine parce que la fédération n’a pas ouvert les portes d’accès aux gradins. Une femme avait perdu connaissance et les parents avaient promis de retirer leurs mômes si cela se reproduisait. Hier matin les parents ont trouvé encore une fois les portes fermées avec présence de la police. Les parents ont décidé de retirer leurs enfants de la compétition alors le responsable de la fédération déclara le report de la compétition à une date ultérieure.

Aujourd’hui, à la reprise du championnat national de natation des poussins interrompu hier, les parents se sont trouvés face à deux décisions pour le moins inédites :

1. La piscine extérieure d’El Menzah possède deux gradins l’un face au soleil et l’autre à l’opposé. Les responsables ont décidé de fermer le gradin dos au soleil, nous devons crever par la canicule.

2. Les poussins sont des enfants de 10 et 11 ans qui doivent être assistés aux vestiaires surtout ceux qui portent des combinaisons de nage. Les responsables ont décidé l’interdiction aux parents d’entrer pour aider leurs mômes. Les enfants doivent se débrouiller ou alors ils n’ont qu’à s’habiller à l’extérieur de la piscine (j’allais dire la rue).

Aujourd’hui, le calvaire des parents des nageurs continue, comme une punition pour leur fermeté.

La question à présent est : Est-ce les employés de la piscine qui ont déterminé cette punition ou est-ce que la sanction est orchestrée par la Fédération Tunisienne de Natation ?

Adam Ben Ahmed