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Division, dette, absence de projet de lutte… Comment les arabes contribuent positivement à l’agression israélienne contre Gaza ?

La question qui se pose est : Le pourquoi de ce positionnement arabe d’un côté, applaudissant de l’intervention israélienne “le cas égyptien”, et de l’autre côté des manifestations fragiles et incohérentes avec l’ampleur de l’événement “l’agression israélienne” à caractère global qui touche “civils, infrastructure, maisons, résistance…” ?

A mon sens, il y a trois grands éléments de réponse.

1- La division de la grande société arabe, surtout après les révolutions ” dites, printemps arabe.

Avant 2011, on comprenait la fragilité par le fait que des dictatures alliées aux grands pays qui composent et imposent l’actuel ordre mondial, d’où Israël est issue, pour trouver son unique légitimité “l’actuel droit international”.

Après le 14 janvier 2011 et l’étalement des contestations populaires à plusieurs autres pays arabes, dont la Lybie, l’Egypte, le Yémen, la Syrie, essentiellement. Les familles politiques traditionnelles, surtout en Tunisie et en Egypte se sont fait une guerre “d’existence” sans mesure. Et c’est là où la contre révolution s’est installée pour freiner les processus démocratiques dans ces pays et surtout pour fragiliser les mécanismes d’intervention de l’état et apporter les éléments d’une précarité économique et une plus grave dépendance financière des états du printemps arabe vis-à-vis des bailleurs de fonds, FMI, banque mondiale, la banque européenne,… Cette guerre d’existence a nourri un tourisme diplomatique des partis sans précédent dans l’histoire arabe. Même des partis “dites révolutionnaires” comme le Poct en Tunisie a eu sa grande part, et à l’ambassade américaine, et chez les français,… et c’est idem pour les gouvernements successifs. Le cas tunisien est un bon exemple. Que ce soit pour les trois gouvernements rcdistes “Gannouchi 1 et Gannouchi 2 et le gouvernement de Bce, idem pour les deux gouvernements issus de l’opération élection libre du 23 octobre 2011. L’actuel gouvernement, fruit d’un himar watani encadré par une société civile qui se n’est pas empêchée d’être dans le sit in d’errahil, apèrs avoir nourri l’ensemble des grèves et sit in généralisés pour mettre l’appareil économique du pays à genoux. Et surtout ce himar watani était et est encore suivi de près par les grandes puissances, USA, France, Allemagne.

C’est dans la conjugaison des grands intérêts stratégiques des grandes puissances et de la finance mondiale qu’est née le gouvernement Mehdi Jomaa, pour permettre une existence “pacifique” entre les deux grandes familles politiques en tunisie “la large famille rcdiste, et Ennahdha”.

Les conséquences de cette état de fait est sans précédent : un gouvernement sans souveraineté, et des partis politiques sans identité “ils l’ont perdu au passage”.

2- La dette “les emprunts” qui continuent à servir comme élément prépondérant pour formuler les bases des budgets des états, les cas égyptien et tunisien, sont des bons exemples.

Nos grands syndicats ouvriers ont étaient pour beaucoup pour bloquer l’appareil économique dans les différents pays, dans un moment révolutionnaire, où les sociétés tunisienne et égyptienne n’avaient pas besoin de cette lutte. Mais plutôt elles avaient besoin d’un travail en commun “malgré les différents idéologiques entre les familles politiques anciennement unies contre les dictatures spoliatrices et mafieuses de ben Ali en Tunisie et de Moubarak en Egypte.

3- L’absence d’un projet de lutte “même civile” au niveau national contre Israël et au niveau des cultures de chaque parti politique. L’ensemble de nos partis considèrent que la cause palestinienne est la cause centrale des arabes, mais juste ils considèrent. Un certain moment de l’histoire, Nacer en Egypte a essayé de créer une culture autour la cause palestinienne, mais il l’a plutôt utilisé pour asseoir sa notoriété et sa dictature. C’est ce troisième élément qui fait honte, et qui explique la fragilité et l’absence de la mobilisation populaire dans les manifestations pour soutenir les palestiniens à Gaza, la prisonnière, la meurtrie.

Avant le 14 janvier 2011, ces mêmes partis expliquent leurs minimes mobilisations ou impossible mobilisations, par l’existence des dictatures alliées à l’ordre mondial qui couvre Israël et qui la finance. Les opérations militaires israéliennes au Liban, ou contre Gaza sont grandement financées par l’argent du contribuable européen et américain et par les richesses spoliées par les grandes puissances en Afrique et ailleurs, d’une manière directe ou indirecte et peu importe la forme et la formule. Ces sommes d’argents, ces richesses doivent revenir aux citoyens des pays spoliés “à nous les tunisiens, au peuple de l’Angola, au Congo, aux irakiens, … et vu les actuels cadres des relations d’échange et de coopérations entre les pays du nord et du sud (dominant/dominé), une partie de ces richesses doit revenir aux citoyens européens qui subissent les plans de rigueurs et les politiques de la régression sociale, au nom de l’actuelle crise économique et financière qui secoue le monde et qui touche grandement les pays du monde dit libre et industrialisé, les vainqueurs de 1945, anciens colonisateurs et actuels impérialistes.

Evidement, je n’oublierai pas les quelques associations des médecins, et humanitaires qui s’emploient comme elles peuvent pour fournir de l’aide.

Ce que j’avance semble à certains, incorrecte, mais il suffit de se poser la question, combien ça coute une opération militaire comme celle de 2006 au Liban, ou celle de 2008/2009 à Gaza. L’économie israélienne ne tiendra pas à elle seule trois jours de guerre.

Par ce moment de révolution, de liberté et de “démocraties” naissantes, les familles politiques “à titre d’exemple en Tunisie” n’ont pas réussi à unir leurs efforts pour mieux construire les mécanismes de l’intervention publique. Ces familles politiques n’ont pas réussi à s’entendre sur les fondamentaux des reformes structurelles dont ont besoin les secteurs publics, de l’éducation, de la santé, … Depuis le 14 janvier 2011, nous la population, nous avons compris que nous avons affaire à des partis d’animation électorale, et de politique événementielle, mais en aucun cas nous avons affaire à des partis d’une responsable gouvernance.

Alors comment voulez-vous que Gaza trouve un soutien conséquent et à la hauteur des dégâts de l’agression israélienne ?

Pour finir, et juste à faire remarquer, que malgré l’approche des élections chez nous en Tunisie, les medias publics et privés, la société civile et les partis politiques ne proposent aucun débat de fond dans la société, ils sont animés par , comment exister sans trop d’effort et sans se tirer mutuellement des balles mortelles ? L’agression israélienne vient et intervient comme une aubaine occasion “pour quelques semaines au moins” pour éviter le débat de fond qui devrait avoir lieu avant le passage à la normalité “stabilité institutionnelle” dans le pays, finir la transition.

Soutenons Gaza, Basta à la division, Imposons le débat.

Inscrivons-nous sur les listes électorales, Gaza résistera, Gaza vaincra.

Bon vote aux citoyens.

Ben Ali harab