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Tunis-Carthage_Airport
Crédit photo : Wikimedia.org

L’aéroport est le premier et le dernier endroit par lequel transite bon nombre de visiteurs, il façonne leurs derniers souvenirs de vacances, véhicule l’image de marque du pays visité et reflète son degré de développement. Malheureusement chez nous, il semble que l’état de déliquescence dans lequel se complait notre aéroport phare de « Tunis Carthage » ne semble pas troubler outre mesure les autorités. Ainsi, malgré les dernières dispositions qu’elles ont prises pour y diminuer le vol des bagages qui a pris une ampleur considérable ces dernières années, elles semblent impuissantes a y assurer un minimum de confort et de rigueur, comme peut le constater tout voyageur avec un minimum de sens de l’observation, dont le présent témoignage.

40 mn d’attente sous le soleil d’août

Elles sont trois familles (six adultes et six enfants) en partance pour Prague via Rome par le vol TU 752 de TUNISAIR ce dimanche 18 août. Elles se sont présentées comme recommandé par l’OACA vers 06 h du matin soit trois heures avant leur vol programmé à 08h55. Elles ont trouvé déjà formée, une queue de 100 m à l’extérieur de l’aéroport, car tout le monde doit passer avec corps et bagages par l’unique scanner de service (le 2ème n’est entré en fonction que 45 mn après). Pourtant rien qu’entre 8h45 et 9h15 soit dans un intervalle de 30 mn, il y avait à prévoir pas moins de 06 vols, pour des destination habituellement « chargées » dont Paris, Bruxelles, Marseille, Milan, Rome, Lyon…

Bien sûr notre prévenante autorité aéroportuaire n’avait pas installé de préau pour protéger les malheureux voyageurs et touristes, condamnés à attendre selon les circonstances de 20 mn à plus d’une heure, sous le soleil d’août, gageons qu’ils garderont tous un « brulant » souvenir du « pays proche ».

Enfin à l’intérieur !

Après une attente de 50 mn, un bronzage obligé et les nerfs à vif, nos familles se retrouvent à l’intérieur. Puis, vint le tour de l’enregistrement et du contrôle de police, dans un aéroport archibondé, où tout est fait pour provoquer l’irritation des visiteurs. Ainsi en est-il, des murs aux couleurs ternes, qu’on aurait pu pourtant égayer par quelques panneaux exposant nos meilleurs sites touristiques ou par des plantes décoratives, comme cela se fait ailleurs. De même, le personnel de l’aéroport, surtout les préposés au nettoyage, caquetant à haute voix, ou nonchalamment adossés aux murs observant les allées et venues, sans aucun contrôle, donnant une impression malsaine de laisser-aller généralisé. Même les policiers préposés au contrôle, apathiques, qu’on aurait gagné à choisir plus souriant et chaleureux avec les passagers ou les touristes, car ils sont leur dernier contact avec notre pays… Ailleurs, souvent les policiers, vous rendent votre passeport avec le sourire et un « Welcome in … » ou « have a nice trip »…

A bord la salete et le retard habituel

Les voici dans l’avion, qui fidèle aux habitudes de la compagnie est parti « à l’heure » avec 35 mn de retard ! Selon certains passagers, on a été chanceux comparativement aux retards de plusieurs heures constatés sur d’autres vols. L’avion était, comme c’est devenu une autre mauvaise habitude chez Tunisair, très sale, certains dossiers des fauteuils étaient même déchirés ou poussiéreux… mais bon, puisqu’il vole ! Pourtant le prix des billets était des plus élevé comparé aux autres compagnies, pour une qualité de service et des retards endémiques indignes d’une compagnie nationale …la majorité des low-costs font beaucoup mieux.

Les bagages visités !

Le comble, c’est qu’à l’arrivée à l’hôtel à Prague, nos familles ont eu la désagréable surprise de constater que toutes leurs valises ont été visitées, leurs affaires au préalables bien rangées étaient sens dessus dessous, les poches des shorts et des pantalons étaient le plus souvent retournées, visiblement les « inspecteurs » du Handling (à moins que ce ne soit d’autres) cherchaient des objets précieux ou de l’argent caché dans les affaires. Le phénomène semble généralisé puisque le lendemain des compatriotes rencontrés dans le même hôtel mais venus eux de Vienne par le vol Tunis air TU 642 de 7h05 ont rapporté la même mésaventure.

Ainsi, malgré le renforcement des mesures de surveillance, la honteuse pratique du « viol » des bagages des voyageurs continue de plus belle à Tunis Carthage, sauf que dorénavant seuls les bagages en partances sont « visités », car la constations ne pouvant se faire qu’à l’arrivée à l’hôtel du pays de destination, ainsi les voleurs se mettent à l’abri de toute réclamation. J’invite les autorités à contacter, un « panel » de voyageurs de retour pour se rendre compte de l’ampleur de la pratique car , pour notre part 12 personnes sur 12 du vol TU 752 du 18/08 à 08h55 et 6 personnes sur 8 du vol TU 642 de Vienne, nous ont confirmé que leur bagage ont été « visités », dont un couple de septuagénaire qui a dû acheter une nouvelle valise, l’ancienne ayant été abimée lors de l’effraction…fatigués et contents que leurs bagages aient été épargné au retour, personne n’a fait de réclamation.

Voilà ce qu’endurent aujourd’hui les voyageurs dont surtout les touristes en partance de notre aéroport principal, gageons qu’une grande partie d’entres eux, rien que pour cela ne remettront plus les pieds chez nous, malgré les 150 milliards dépensés chaque année pour promouvoir notre tourisme.

Pourtant, il va de soi que la promotion de la destination Tunisie se fait dès l’arrivée à l’aéroport et au départ de celui-ci, pourquoi alors le ministère du Tourisme est-il absent de l’aéroport ? Pourquoi cette négligence totale du confort des voyageurs comme le prouvent : l’absence de préaux pour les protéger du soleil lors du contrôle à l’extérieur, l’inadaptation du nombre des scanners au trafic de l’aéroport, le mauvais goût flagrant dans le choix des couleurs, l’absence de lumière d’ambiance… ? Pourtant le pays ne manque pas de compétences dans la décoration ou le design et l’investissement ne peut être que des plus modiques comparé aux retombées positives escomptées. Mais le plus grave, c’est de continuer à endurer les méfaits de la minorité mafieuse qui sévit à l’aéroport et qui a pris en otage la réputation de tout un peuple et terni gravement l’image de son tourisme !