Abdel Aziz HALI, de New York
Crédit Photo : Abdel Aziz HALI

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– « Le peuple uni ne sera jamais vaincu » –

« El pueblo unido jamas sera vencido, the people united will never be defeated » (le peuple uni ne sera jamais vaincu).

C’est avec ce célèbre refrain de la chanson chilienne des Quilapayun, symbole d’unité et de solidarité populaire pour des citoyens opprimés de tout pays luttant pour la liberté et l’égalité (comme en témoigne la présence du drapeau palestinien et des représentants des peuples indigènes de l’Amérique du Nord et Centrale), que des centaines de milliers de manifestants ont résumé le bien-fondé du « People’s Climate March » (marche du peuple pour le climat).

Selon les organisateurs de cette marche pacifique, 310 mille personnes (alors qu’on a avait prévu la participation de 100 mille âmes), des cinq continents (Sénégal, Colombie, Mexique, Zimbabwe, Afrique du Sud, Tibet, Chine, Argentine, Tunisie, Îles Marshall, Australie, etc.), ont répondu, le dimanche 21 septembre 2014, présents à cette historique marche en plein cœur du Big Apple, la ville de New York.

– Une mobilisation haute en couleurs –

Nous apprenons de la part des organisateurs de cet évènement que plus de 1400 groupes s’étaient associés à la marche de New York : syndicalistes, écologistes du monde entier, des ex-leaders politiques (tel l’ancien président du Ghana John Kufour ou l’ancienne présidente de l’Irlande et ex-Haut commissaire de l’ONU aux Droits de l’Homme, Mme Mary Robinson) scientifiques et étudiants (représentants 320 campus américains), artistes (dont Mark Ruffalo), groupes religieux et ethniques, victimes de l’ouragan Sandy, les représentants des communautés indigènes de l’Amérique du Nord et de l’Amérique centrale et plus de 400 autobus en provenance de la quasi-totalité des États US.

Outre la marche new-yorkaise, plusieurs villes du monde ont aussi organisé le même jour cette marche contre le changement climatique, nous citons par exemple : Londres, Paris, Berlin, Stockholm, Rome, Madrid, New Delhi, Melbourne (30 000) ou Rio (5000): au total, selon le communiqué des organisateurs, quelque 2 500 événements étaient prévus dans 158 pays ont rassemblé plus de 580 000 personnes.

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Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, portant une casquette bleue de l’ONU et un tee-shirt, ainsi que la star mondiale du cinéma américain Leonardo DiCaprio, l’ancien vice-président des États-Unis, M. Al Gore, le Maire de NYC ainsi que d’autres personnalités politiques internationales ont fait une apparition éclaire dans le cortège des manifestants, parti de Central Park vers 11h00 du matin et qui a pris fin vers l’après-midi près de l’Hudson, au niveau de la 34e rue.

– « Nous n’avons pas une planète B », selon M. Ban Ki-moon –

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L’une des manifestante brandissant une pancarte (Credit Photo: Abdel Aziz Hali)

« Je suis ébloui par une telle forte puissance, l’énergie et la voix de personnes. J’espère que cette voix sera reflétée vraiment auprès des dirigeants du monde lors de leurs rencontres, le 23 septembre. Le changement climatique est un problème de notre temps et il n’y a pas de temps à perdre. Si nous n’agissons pas maintenant, nous devrons payer beaucoup plus. », a déclaré M. Ban Ki-moon.

Il ajouté :

« En marchant avec les gens, j’ai senti que j’étais devenu un Secrétaire général de la population. Je suis le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. Je travaille maintenant pour le peuple. Nous devons travailler ensemble pour faire de cette planète une terre écologiquement durable pour que nos générations futures […] sachent vivre en paix. Il n’existe pas de plan B parce que nous n’avons pas une planète B. Nous devons travailler et galvaniser notre action. Merci pour votre action et votre pouvoir de changer.»

De son côté, le maire de New York, M De Blasio a annoncé qu’il avait l’intention de réduire de 80% les émissions de gaz à effet de serre dans sa ville d’ici à 2050. Une annonce vivement saluée et encouragée par M. Ban Ki-moon.

Pour ce qui est des slogans affichés sur les pancartes, durant cette gigantesque marée humaine, on pouvait lire : « Nous voulons de l’action, pas des mots », « Le changement climatique nous affecte tous », « Fracturation hydraulique = mort » faisant allusion à l’exploitation du gaz de schiste, “Urgent, sauvons notre planète“, “Défendez notre mère la terre“, « Nous n’avons pas une planète B », etc.

– L’Afrique aux avant-postes –

Parmi les participants à ce grand rassemblement qui chantait l’hymne à la vie, il y a avait Fatimata Niang Diop, militante-ambassadrice du groupe 350.org et enseignante à Dakar laquelle est venue défendre la cause de son pays qui souffre, selon elle, des dérèglements climatiques affectant notre planète bleue et dont les effets sont de plus en plus visibles sur sa terre natale à travers « la sécheresse » et « l’élévation du niveau de la mer » ainsi que la « détérioration de leurs terres ».

Le début du cortège de la marche (Credit Photo: Abdel Aziz Hali)

Des propos confirmés par une autre participante venue du Zimbabwe, Mme Tichawangana estimant que le Continent africain demeure, de loin, le plus vulnérable aux changements climatiques.

« Plusieurs entreprises étrangères et investisseurs occidentaux viennent exploiter nos richesses et en contrepartie ils nous offrent de la pollution et du poison à inhaler », a-t-elle déclaré avec beaucoup d’émotion.

Elle a ajouté :

« Il est temps que les dirigeants du monde prennent leurs responsabilités pour empêcher ces monstres de mettre fin à notre planète, car nous n’avons pas une planète B pour y trouver refuge. Quant au sort de notre continent, je leur dirai que l’Afrique a besoin de développement durable dans le respect de l’environnement et non pas d’activités anthropiques qui massacrent notre faune et notre flore et qui empoisonnent la vie des gens ».

De son côté, un autre manifestant du nom de James blitz qui s’oppose au « TransCanada pipeline » (un pipeline de gaz naturel qui travers tout le Canada d’Alberta jusqu’au Québec) a martelé qu’il fallait trouver une solution pour mettre fin à ce « pipeline de la mort ».

– Les peuples autochtones donnent de la voix –

« Depuis 1957, plusieurs accidents ont écaillé le parcours de ce pipeline. Le dernier date du 25 janvier dernier quand un incendie s’est déclaré vers 01h15 heure locale sur un segment du réseau de transport de gaz naturel (faisant partie du réseau principal au Canada) à environ 25 kilomètres à Manitoba, au sud de Winnipeg. Cinq maisons ont été évacuées par mesure de précaution après l’explosion du conduit de gaz naturel. Toutes les localités traversée par le pipeline vivent la peur au ventre. Il faut que l’on finisse une fois pour toutes avec cette angoisse. », a-t-il déclaré.

Enfin, un des représentants du peuple autochtone mexicain, dont les membres de sa délégation ont offert un fascinant spectacle à travers des danses rituelles rythmées par des percussions de tambour, pense que la survie des Indiens en Amérique centrale est liée étroitement à la sauvegarde de notre planète contre les méfaits du changement climatique qui ont tendance à affecter leurs cultures de maïs et leurs terres.

« Si on continue sur ce rythme effréné, il n’aura plus de peuples autochtones en Amérique centrale… », a-t-il souligné.

Il reste à signaler que cette imposante manifestante a précédé un très attendu Sommet de l’ONU sur le climat, qui doit réunir, ce mardi, plus de 120 chefs d’État et de gouvernement (une première pour le volet écologique) et qui doivent s’engager avant la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques COP21 / CMP11“, à Paris, du 30 novembre au 11 décembre 2015.

Abdel Aziz HALI
Crédit Photo : Abdel Aziz HALI