Dans le domaine des compétitions sportives et notamment en football, on dit qu’ « un match n’est jamais gagné tant que la partie n’est pas terminée ». En politique aussi et sans confusion de genres, on pourrait dire qu’une telle règle est tout-à-fait applicable. Les résultats des dernières élections présidentielles en Tunisie en sont une parfaite illustration.
Dans un premier temps, beaucoup de tunisiens ont cru, à tort, qu’il était presqu’évident que l’affaire allait être réglée dès le premier tour et qu’on n’aurait pas besoin d’un deuxième. Ensuite, les premières estimations des instituts de sondage sont venues tempérer quelque peu cette attitude euphorique, mais tout en allant à peu près dans le même sens, en affirmant que l’écart entre les deux premiers antagonistes serait de 20 points ; ce qui laisse entendre que le second tour ne serait plus qu’une simple formalité pour le premier d’entre eux.
Or, les résultats officiels publiés par l’Isie (et c’était La Surprise annoncée, n’est-ce pas ?) ont refroidi tout le monde, en précisant que l’écart, entre l’un et l’autre des deux finalistes, n’est en réalité que de 6 points : Béji Caïd Essebsi (39.46 %) et Mohamed Moncef Marzouki (33.43 %). Comme quoi, il fallait garder les pieds sur terre et ne pas s’emballer, puisque les jeux sont loin d’être finis et qu’un deuxième tour est, non seulement inévitable mais s’annonce des plus serré.
Ceci-dit, la première constatation à faire suite à ces résultats, c’est que le premier tour du scrutin présidentiel est venu confirmer la « bipolarisation » sortie des dernières élections législatives. Quant à la recomposition de la carte politique tunisienne qui en ressort, on pourrait dire qu’elle ressemble à une équation à plusieurs inconnues. Ce qui laisse la porte ouverte à toutes sortes d’hypothèses : comment lire et comprendre, par exemple, l’attitude flottante du mouvement Ennahdha face aux élections présidentielles ? Quelles consignes de vote donneraient, pour leur part, tous ceux qui n’ont pu accéder au second tour et notamment le Front Populaire ? Quelles seront les conséquences des premières tractations ou ententes entre les différents protagonistes sur le choix des électeurs au second tour ? Voilà des questions, parmi d’autres, qu’on ne peut éviter de se poser.
En tous les cas, ce qui est sûr c’est que le deuxième tour se présente comme un nouveau test pour l’ensemble des tunisiens et peut-être le dernier obstacle qu’il va falloir sauter avec le maximum de précaution et de sagesse, car il en va de la stabilité et de l’avenir du pays, mais aussi de la crédibilité de son processus démocratique.
I- Un premier tour qui confirme la « bipolarisation »
A la lecture donc des résultats du premier tour des élections présidentielles, force est de constater que les tunisiens ont souhaité reproduire leurs choix exprimés aux législatives du 26 octobre 2014. Car au-delà des personnes des deux finalistes, les vainqueurs ne sont autres que les partis « Nida Tounès » et « Ennahdha ».
Ceci est clair et net pour Nida Tounès, dont le candidat à la présidentielle, Béji Caïd Essebsi, arrive en tête, avec un score, de 1 289 384 voix, pratiquement identique à celui de ce parti aux législatives.
Par contre, pour le deuxième finaliste, Mohamed Moncef Marzouki, il va de soi qu’il n’a pu atteindre le score de 1 092 418 voix, [qui dépasse de loin le résultat médiocre de 68 000 voix réalisé par son parti, le CPR, aux législatives] qu’en bénéficiant dès le premier tour d’un report d’une grande partie des voix des Nahdhaouis.
Sans ce report de voix massif, Moncef Marzouki aurait connu le même sort que son propre parti aux législatives. Il est donc évident qu’il n’est là que par procuration et pour le compte de ceux qui l’ont soutenu, c’est-à-dire les militants et partisans d’Ennahdha.
Ce qui est clair en tous cas et quel que soit le résultat du second tour de la Présidentielle, c’est que les deux formations qui domineront la scène politique tunisienne, pour les cinq prochaines années, seront inévitablement Nida Tounès et Ennahdha. Mais, leurs actions respectives seront toujours conditionnées par les alliances qu’elles réussiront ou non à sceller avec le reste des partis présents à l’Assemblée des Représentants du Peuple et surtout Afek Tounès, le Front Populaire et l’Union Patriotique Libre. Ce qui est sûr, aussi, c’est que le parti islamiste essayera par tous les moyens de rester une force influente, soit en s’associant à Nida Tounès, soit en utilisant l’obstruction au cas où il serait acculé à jouer le rôle de l’opposition qui lui incombe dorénavant.
II- Comment lire et comprendre l’attitude d’Ennahdha face à la présidentielle ?
A première vue et pour toute personne non informée, l’attitude de ce parti face à l’élection présidentielle peut paraitre assez déroutante.
Deuxième force politique à la nouvelle Assemblée des Représentants du Peuple, Ennahdha n’avait pas présenté de candidat à la Présidentielle et lors du premier tour, sa direction avait, officiellement indiqué qu’elle laissait « la liberté à ses militants et sympathisants de choisir le candidat qui correspond le mieux à leurs propres idées ». Attitude en apparence raisonnable, neutre et honnête, mais en apparence seulement. Car, de deux choses l’une :
● Ou bien, il s’agit d’un calcul machiavélique où rien n’est laissé au hasard et cette position officielle (et de façade) ne serait alors qu’une manœuvre destinée à induire en erreur les opinions publiques nationale et internationale sur les intentions réelles du mouvement, en leur transmettant une image plutôt positive et rassurante. Tandis qu’en interne, la consigne claire et nette (mais inavouée) aux militants serait de voter (et de faire voter) pour MMM.
● Ou bien il traduit une division interne au sein du parti islamiste, entre une aile (dite) modérée qui chercherait à négocier un partage du pouvoir avec Nida et une aile dure qui rejette un tel rapprochement et appellerait la base à soutenir la candidature de MMM.
Dans un cas comme dans l’autre et pour comprendre ce double langage (devenu habituel), ou ce double positionnement du reste tout-à-fait possible, il faut savoir que le mouvement islamiste (toutes tendances confondues) qui a dominé le pays sans partage au court des trois dernières années, ne supporte pas la défaite qu’il vient de subir. Il essaye, donc, par tous les moyens de se refaire une santé et de reprendre la main. Après avoir perdu successivement le gouvernement sous la pression du sit-in Errahil du Bardo et le premier rôle à l’Assemblée nationale aux dernières élections législatives, il a tenté de limiter les dégâts à travers sa proposition d’un « Président de la République consensuel ». Mais, là encore il a essuyé un échec et une fin de non-recevoir. Sa position est devenue de ce fait très délicate, y compris sur le plan interne où sa cohésion et son unité seraient en train de connaitre des moments difficiles.
Face à cela, sa nouvelle tactique consisterait, vraisemblablement, à essayer de transformer une position de faiblesse en une position de force, en se disant prêt à toutes sortes de transactions, pouvant favoriser la politique du consensus et de la sauvegarde de l’unité nationale. C’est ainsi, qu’avec ses 69 sièges obtenus à la nouvelle Assemblée des Représentants du Peuple, la direction d’Ennahdha tente de faire les yeux doux aux « Nidaistes » pour arriver à constituer avec eux « une majorité parlementaire solide » et un « gouvernement d’union nationale ». Seulement, la logique voudrait que la prétendue solidité d’une telle majorité ne serait qu’apparente et aléatoire, puisqu’elle se baserait sur deux projets de société totalement opposés et des intérêts partisans très difficilement conciliables. De plus, les bases de l’une comme de l’autre de ces deux formations politiques ne comprendraient pas et ne toléreraient jamais une telle alliance contre nature. Les « faucons » d’Ennahdha feraient tout pour s’y opposer et l’aile gauche de Nida y verrait une trahison de la part de BCE.
Consciente de la complexité d’une telle hypothèse et de ses chances minimes de réussite, la direction Nahdhaoui n’y renonce pas pour autant et choisit de l’utiliser à fond, au moins, pour brouiller les cartes. Mais, sa position réelle (et toujours inavouée) consiste, sans aucun doute, à soutenir la candidature de MMM au deuxième tour de la Présidentielle, pour créer les conditions d’une division au sein du pouvoir exécutif à venir et ainsi contribuer, sans se mouiller directement, à contrecarrer et fragiliser Nida Tounès à court ou moyen terme.
Le dernier communiqué du Conseil de la Choura d’Ennahdha du 07 / 12 / 2014 n’est qu’une confirmation de cette tendance, puisqu’il annonce d’un côté « qu’il ne donne aucune consigne de vote à ses militants, les laissant libres de choisir le candidat qu’ils veulent au second tour de la Présidentielle » et de l’autre « que les structures du parti continuent d’étudier la question afin que le mouvement puisse annoncer sa position définitive dans les jours qui viennent ». Autant dire qu’ils continuent à manier le double langage ambigu et habituel.
III- Les engagements de Nida Tounès à l’épreuve du jeu des alliances
En face et comme tout le monde le sait, la position de Nida Tounès est loin d’être simple. Car s’il arrive à éviter le piège de toute alliance directe et réelle avec Ennahdha, comme le laissent entendre certaines déclarations de ses dirigeants, il sera tout de même tributaire du bon vouloir du reste des partis et à leur tête le F.P, l’UPL et Afek Tounès. Et cela commence à se préciser avec les positions des uns et des autres par rapport au choix entre BCE et MMM au second tour de la Présidentielle. Les dernières informations à ce sujet indiquent, par exemple, que l’UPL et Afek Tounès ont d’ores et déjà annoncé officiellement leur soutien à la candidature de BCE. Ce qui constitue, certainement, une bonne nouvelle pour Nida Tounès, mais laisse supposer en même temps que ces deux ralliements n’ont été obtenus que contre des garanties accordées à ces deux partis sur la place qui leur sera réservée au Parlement et au prochain gouvernement. Or, ceci peut aussi s’avérer dangereux et contre-productif, voire se retourner contre BCE au deuxième tour, si le F.P y voit une trahison et une orientation libérale et antisociale.
Voilà pourquoi le choix qui sera fait par les militants du F.P concernant le second tour risque d’être réellement déterminant. D’ailleurs, la position prise assez tardivement par la direction frontiste ne fait qu’ajouter de la confusion à la confusion, puisqu’ « elle incite à couper la route à MMM sans pour autant appeler à voter pour BCE ». Autant dire qu’avec de telles consignes toutes les hypothèses sont envisageables.
On peut, certes, considérer qu’à priori le F.P dans sa majorité, apportera son soutien à BCE, étant donné qu’ils étaient ensemble au sein du « Front du salut » et que les relations avec MMM et son parti n’ont jamais été cordiales au cours des trois dernières années. Mais, les militants du F.P, qui appartiennent à une bonne dizaine de partis et d’Associations allant de l’extrême gauche jusqu’à des « formations nationalistes arabes », peuvent ne pas voter dans le même sens. Du moins, quelques réfractaires et puristes parmi eux pourraient décider de s’abstenir, juste pour marquer leur rejet des deux candidats.
Les frontistes, dont tout le monde a salué la réussite aux législatives et au premier tour des présidentielles, assument aujourd’hui une responsabilité historique. Ils représentent de fait l’espoir de tous les démocrates et progressistes tunisiens qui souhaitent les voir occuper la place qui leur revient de droit, aussi bien au Parlement qu’au gouvernement, au moins pour obliger Nida Tounès à respecter ses engagements. Toute autre attitude de leur part serait contre-productive pour le F.P lui-même et certainement catastrophique pour l’ensemble de la Tunisie. Elle le serait d’autant plus que les risques de voir MMM se maintenir à Carthage semblent, aujourd’hui, de plus en plus réels et possibles. Ce qui plongerait le pays, si c’est le cas, dans une phase d’instabilité gouvernementale et parlementaire sans précédent, avec un retour progressif des islamistes aux affaires, mais cette fois-ci plus que jamais déterminés à faire aboutir leurs projets et leur modèle sociétal et culturel.
Nida Tounès doit faire preuve de beaucoup de lucidité et éviter de céder aux manœuvres des nahdhaouis, s’il veut garder, voire élargir la base de ses électeurs et sympathisants. Le fait, par exemple, que Abdelfattah Mourou obtienne le poste de 1er vice-président de l’ARP avec 157 voix est un événement qui ne peut passer inaperçu. Faut-il y voir une tactique de Nida pour calmer l’appétit des nahdhaouis et les inviter à ne pas voter MMM, ou plutôt le signe d’une entente beaucoup plus profonde entre Ghannouchi et BCE ? Les jours qui viennent apporteront certainement plus de précisions à ce sujet. Car, pour le moment, ce premier partage des rôles et des responsabilités au sein de l’ARP suscite quelques inquiétudes et pourrait même créer des surprises au niveau des élections présidentielles.
Les Nahdhaouis ont parfaitement le droit d’avoir une place sur la scène politique tunisienne et il est hors de question de les exclure. Mais leur place est désormais au sein de l’opposition et leur discours comme leur action doivent tenir compte de la volonté des tunisiens, librement et démocratiquement exprimée aux dernières élections.
Qu’a-t-il fallu faire autrement ?
Certes, on aurait pu éviter “la prolongation et les tirs au but”, pour dire que c’est donc le manque de Fair-Play qui en était la cause principale, Ensuite, il semble que le raisonnement du tunisien moyen se sert de la logique du football dans son engagement politique . Or, ce n’est que du simplicisme . Le football et la politique n’ont absolument rien de commun .
Ce pays a besoin d’être uni, avant toute autre chose, et ne peut pas se permettre le luxe de concevoir les choses à la légère, tout en croyant qu’un mandat présidentiel de cinq ans, se compare avec un match de foot, et que les élections présidentielles entre MMM & BCE seraient un championnat de football (!) . Le destin de toute une nation dépendra du choix, fait par le “tunisien moyen” dimanche prochain, dans les bureaux de vote . La question essentielle, va-t-il laisser les paramètres du football à côté, faire un effort maximum et être juste dans son jugement, car le mauvais choix signifie la catastrophe, sans aucun doute .
C’est vrai qu’on est devant deux candidats, qui ont deux visions différentes sur l’avenir du pays, et deux directions opposées l’une à l’autre, quand il s’agit de la façon de réaliser le trajet de l’avenir . En fait, Essebsi souhaite laisser entendre qu’il ferait revenir l’ Autorité de l’Etat, ce qui est carrément absurde et à la fois désorientant, parce que l’autorité de l’état n’a jamais été en question et ce genre de manipulation ressemble beaucoup à la logique du football, qui a l’habitude de toujours tout reprocher à l’ARBITRE (!) . On se demande bien pouquoi .
Donc, le vrai problème de la Tunisie à l’heure actuelle, n’est point l’autorité de l’état, mais c’est la JUSTICE SOCIALE , qui court le risque d’être barrée et abandonnée, laissant la place aux exploitants et aux riches de faire fortune, ce qui veut bien dire, le retour à la JUSTICE de CLASSES, celle associée au Totalitarisme qui vise à minimaliser la marge des Libertés des individus, à l’exception des prévilégiés, bien entendu(!) . Ceci est le chemin de BCE, escorté par un appareil médiatique qui tente de cacher volontairement à l’opinion publique, l’autre côté de la médaille, inconscient de son erreur Historique envers la patrie .
La cause réside dans “l’argent sale” qui domine la scène médiatique, sans oublier l’oeil vigilant des pays du Golfe, dont leurs gouvernements sont co-sponsors de BCE, dans ses campagnes électorales . Que penser des deux voitures méga-luxes, offertes par les émirats arabes unis à BCE, et dont la valeur dépasse le prix d’un hélicopère (!) . D’ailleurs, BCE avait refusé la voiture mise à sa dispostion par la Présidence de la république, sans se rendre compte du fait que son attitude n’indique pas son engagement réél, et son geste d’honorer ses sponsors du Dubai, et décliner les services de la Présidence, prouve une absence morale décevante, si ce n’était pas pour dénigrer “la personne” de Marzouki .
Pour cela, je souhaite la défaite à ce “vieillard” qui s’est copié en Bourguiba, mais en vain ; la copie parait déjà mauvaise et contrefaite . Que sont nombreux ceux qui s’enfoutent des autres, chez nous ! Pourquoi tout le monde les adopte ?
Citation: “En tous les cas, ce qui est sûr c’est que le deuxième tour se présente comme un nouveau test pour l’ensemble des tunisiens et peut-être le dernier obstacle qu’il va falloir sauter avec le maximum de précaution et de sagesse, car il en va de la stabilité et de l’avenir du pays, mais aussi de la crédibilité de son processus démocratique.”
Sans trop de pessimisme, je peux vous assurer au vu de l’actualité et au su de l’histoire de la dictature tunisienne que ce deuxième tour sera la dernière “élection” qui aura lieu en Tunisie dans un cadre “démocratique” pour au moins un demi siècle à venir! Celui qui pense que le RCD et la dictature peuvent devenir démocratiques est soit un abruti heureux soit un acteur du système RCD. Ceci dit, malgré tout, je prévois au vu du premier tour, de la position de l’ISIE et des jugements de l’injustice benaliste (concernant les litiges électorales entre autres) que ce deuxième tour connaîtra des manœuvres de falsification à grande échelle. Et c’est bien fait pour la gueule de la troïka et du “petit peuple”!
“Celui qui pense que le RCD et la dictature peuvent devenir démocratiques est soit un abruti heureux soit un acteur du système RCD”
Il faut revoir l’interview de Jebali à France 5 du 24/06/2012. Du pur angélisme alors que l’Ancien Régime était prêt à tous les coups tordus et sans pitié et qu’une majorité de Tunisiens vivaient dans cette angoisse…
@Musée de l’Europe:
Ce n’était pas de l’angélisme. Ennahdha n’avait depuis le début aucune volonté à décimer l’héritage de la dictature et faire la reddition des comptes nécessaire à la réussite de toute transition démocratique. Ils ont tout fait pour essayer de récupérer le système politico-économico-médiatico-policier pour leur propre compte car ils voyaient dans les suffrages de 23 octobre 2011 une revanche de l’histoire. Ils ont réussi à récupérer quelques cercles RCDistes locales, quelques hommes de paille ici et là et à aliéner quelques hommes d’affaires mafieux (tel que le fameux Banana). Mais, ils ont grandement sous-estimé la force et l’agressivité de l’ancien régime qui comme le dit le rebut de la dictature (alias BCE) “ne peut gouverner que seul”. Si vous voyez aujourd’hui Ghannouchi et Mourou sur la “chaîne de la famille mafieuse” entrain de cirer les pompes de BCE et des RCDistes, c’est parce qu’ils tentent une ultime manœuvre pour échapper aux foudres de l’ancien régime. Cette manœuvre ne prends en compte que l’intérêt du mouvement ou plus clairement l’intérêt des leaders du mouvement au détriment de celui de leurs bases et du pays. Ce qui est presque certain selon moi: Le système RCD est en cours d’instauration (on est à environ 80% au jour d’aujourd’hui). Il fichera la paix à Ghannouchi et ses hordes (et même les fera participer à son gouvernement) le temps qu’il affichera un chiffre au delà de 95% au compteur. Mais cela ne durera pas longtemps. Ils ont juste besoin du temps et de patience pour compléter leur restauration. Cette opération prendra fin en s’accaparant de Carthage et de la cour constitutionnelle et en faisant table rase dans les milieux médiatique et associatif pour éliminer tout vecteur probable de dissidence. Le plat de la vengeance ne se mangera-t-il pas froid, n’est-ce pas? Une fois c’est fait, Ghannouchi sera pendu avec les intestins de Marzouki et Ben Jaafar sous les youyous des “démocrates”, “syndicalistes” et autres “personnalités nationales”. Un fantasme? Absolument pas! C’était le même mode opératoire que a été mis en oeuvre durant la période 1987-1989. C’est très réaliste parce que celui qui applaudit un coup d’état sanglant en Égypte est naturellement disposé à le refaire dans son propre pays. Et les indices de cette issue ne manquent pas!
En ce qui concerne de la restauration en elle même, ce sera catastrophique pour le pays. C’est certain. Mais le coté positif de l’affaire: il nous fera débarrasser de la classe usurpatrice et criminelle d’Ennahdha pour que demain, nos petits enfants auront le chemin bien ouvert à faire leur révolution tranquillement sans trouver des gourous et des chefs de guerre l’accaparer et la détourner à leur détriment. Comme quoi même dans une situation merdique, il faut aussi regarder la part pleine du verre… pour garder la morale quoi!
Hahaha, dominer le pays sans partage, vous me faites vraiment rire. Ni Ennahda, ni le reste de la troika n’avait le pouvoir. C’est l’ancien régime qui est restee au pouvoir, on assiste juste a une officialisation de ces faits. Tous les pouvoirs, medias, justice, administration, ministère de l’intérieur et forces de l’ordre (exemple ils voulaient dégager les trois présidents qui risquaient d’être lynchés a Laouina, tous les syndicats des forces de l’ordre anti-troïka, personne n’a été jugé pour leurs dérapages etc.) , ministère des affaires étrangères pour ne citer que quelques exemple étaient et sont les bastions de l’ancien système (aldawla Alamiqa) comme la définissent si bien nos frères égyptiens.
Concernant les présidentielles, je pense que Ghanouhci supporte Essebssi.
Je viens de voir une interview avec Ghanouchi sur Nesma. Maryem a bien sûr préparé ses questions pour servir Essebssi mais Ghanouchi n’était pas contre. Il répétait au moins trois fois que la cohabitation entre un président et un chef de gouvernement issus de différents parti est difficile comme pour inciter les nahdhaouis a voter Essebssi pour garantir la stabilité. Pourquoi voter alors une constitution qui stipule des élections pour les législatives et les présidentielles si nous voulons en fin de compte avoir le président et le chef du gouvernement du même parti, alors il fallait mieux organiser une seule élection et faire des économies. L’idée de la démocratie se fonde sur l’idée de la séparation des pouvoirs et avoir le pouvoir législatif qui désigne le chef du gouvernement du même parti que celui du chef de l’état est contre productive pour la démocratie. Ghanouchi veut Essebssi comme président mails il n’ose pas le dire directement car il a peur de sa base. Il envoie doc pour cette raisons ses lieutenants comme Jaziri, Zitoun, Laadhari et Oussama pour faire le sale boulot de faire la propagande pour Essebssi. Ghanouchi compte avec des privilèges et des postes pour sa clique et accepte le risque de voir sa base finir dans les geôles d’Essebssi.