Le coronavirus n’a pas dit son dernier mot

« La connaissance des maladies infectieuses enseigne aux hommes qu’ils sont frères et solidaires. Nous sommes frères parce que le même danger nous menace, solidaires parce que la contagion nous vient le plus souvent de nos semblables». Une citation de Charles Nicolle qui devrait inciter les responsables mondiaux à opter pour un nouvel ordre économique basé sur plus de solidarité et de coopération entre les peuples. Et il s’agit d’une nécessité absolue, car le coronavirus n’a pas dit son dernier mot.

La Tunisie, entre espoir et vigilance

En période de changement révolutionnaire, les premières mesures prises sont généralement en contradiction avec les textes de lois en vigueur. Ce qui s’est passé, en Tunisie-même, fin 2010 – début 2011, n’était pas du tout conforme à la Constitution de 1959. Et pourtant, nous l’avions tous applaudi, car il s’agissait d’un mouvement de révolte populaire et légitime face à un ordre établi qui ne correspondait plus aux aspirations du peuple. Alors, aujourd’hui, ne pourrait-on pas dire qu’on est dans une situation comparable à celle de 2011 ? Ne pourrait-on pas entendre et prendre en considération les cris de colère des foules qui ont manifesté toute la journée du 25 juillet dernier et même avant?

Tunisie. Régime des partis ou vicissitudes du régime parlementaire

Présenté souvent comme un des systèmes les plus démocratiques du monde, le régime parlementaire ne manque toutefois pas de complications, ni même d’inconvénients. Les innombrables et imprévisibles bouleversements auxquels il peut donner lieu ont toujours suscité beaucoup de controverses. Le fait qu’il permette une représentativité démocratique du corps électoral d’une société et qu’il assure une organisation équilibrée des organes du pouvoir, ne l’empêche pas en pratique de présenter un grand risque d’instabilité gouvernementale et politique. S’il ne pose aucun problème en Angleterre, les exemples de ses vicissitudes dans d’autres pays ne manquent pas, à commencer par celui de la tristement célèbre 4ème République en France.

Vers un gouvernement de sauvetage du pays ?

Sommes-nous face à un remake du bras de fer entre Ennahdha et Fakhfakh ? A priori, on est devant le même cas de figure, avec d’un côté les islamistes qui réclament toujours à qui veut bien les entendre un gouvernement élargi incluant leurs alliés Qalb Tounès et Al-Karama et de l’autre un nouveau responsable, Hichem Mechichi, chargé par le Président de la République, suite à la démission de Fakhfakh, de former un gouvernement qui se montre déterminé à avoir une équipe de « compétences immédiatement opérationnelles et totalement indépendantes des formations politiques ».

Mechichi à l’image de Kaïs Saïed

Hichem Mechichi doit faire preuve de beaucoup d’ingéniosité pour assurer un difficile équilibre entre les projets déclarés du président de la République et les intérêts partisans des différentes formations politiques représentées au parlement, dont il va devoir solliciter le soutien pour son équipe et son programme, à travers le vote de confiance.

La Tunisie se dote d’une nouvelle classe politique

En cette année 2019 et en l’espace d’un mois, les Tunisiens ont dû se rendre aux bureaux de vote trois fois de suite, pour renouveler leurs principaux représentants à la tête de l’Etat. Le 06 octobre pour les élections législatives et les 15 septembre et 13 octobre pour la présidentielle anticipée, suite au décès le 25 juillet dernier de l’ancien président de la République, Béji Caïd Essebsi. Globalement, les taux de participation ont été assez faibles, même s’ils ont connu une augmentation significative lors du second tour de la présidentielle.

Présidentielles : Les électeurs face au dilemme de se positionner

La plupart des médias nationaux et internationaux s’accordent à dire que l’optimisme n’est vraiment pas de mise en Tunisie à la veille des élections présidentielles anticipées, dont le 1er tour est prévu pour le 15 septembre 2019. Beaucoup d’éléments laissent à penser, que les résultats pourraient nous réserver de très grandes surprises dont les conséquences seraient plus qu’inquiétantes pour l’avenir du pays.

En Tunisie, la classe politique est en plein désarroi

L’état d’instabilité et de décomposition totale de l’ensemble de la classe politique tunisienne, (à part le parti islamiste Ennahdha), complique un peu plus le très difficile processus de transition démocratique en cours. Les bouleversements récents et continus au sein des partis et des blocs parlementaires annoncent une transformation imminente et imprévisible de la scène politique nationale. Ce qui pourrait devenir une donnée importante et déterminante dans toute entreprise de changement à venir. On le sait, dans un état de délabrement total, tout devient possible.

Tunisie, cafouillage d’une révolution dénaturée

Unique survivant de ce que certains appellent abusivement « un printemps arabe », dans un monde musulman devenu (ou redevenu) fou et dominé par la violence, la Tunisie a également réussi à passer sans trop de dégâts d’un régime autoritaire de parti unique à un régime démocratique de multipartisme. Et pourtant, sept ans après la chute du dictateur Ben Ali, les Tunisiens, par vagues successives, fuient leur pays vers d’autres cieux et d’autres horizons.

Le difficile combat contre des mentalités anachroniques

Les différents organes de presse, comme la plupart des observateurs et membres de la société civile sont unanimes pour saluer la nouvelle loi organique (qualifiée d’intégrale) relative aux violences faites aux femmes qui vient d’être adoptée à l’unanimité par l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) le 26 juillet 2017. On ne peut bien évidemment que joindre notre voix à la leur pour se féliciter de cette nouvelle avancée enregistrée par la Tunisie dans le domaine de la défense et de la consolidation des droits de la femme. Mais, ce faisant et pour garder un minimum de lucidité et ne pas tomber dans une euphorie démesurée, disons tout de suite que les problèmes visés par cette loi (aussi importante et précise soit elle) sont loin d’être définitivement réglés. Car si les lois sont nécessaires et indispensables, elles ne sont hélas jamais suffisantes pour éradiquer les délits et infractions auxquels elles s’attaquent.

Le piège du deuxième tour de la présidentielle

Dans le domaine des compétitions sportives et notamment en football, on dit qu’ « un match n’est jamais gagné tant que la partie n’est pas terminée ». En politique aussi et sans confusion de genres, on pourrait dire qu’une telle règle est tout-à-fait applicable. Les résultats des dernières élections présidentielles en Tunisie en sont une parfaite illustration.

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