Le combat des Tunisiens, depuis l’atterrissage des forces coloniales en Tunisie, baptisé protectorat, a toujours été pour la conquête de leur dignité et liberté.
Après l’indépendance, confisquée par un autoritarisme politique et une nébuleuse mafieuse, la bataille reprit de plus belle avec la révolution du 17 décembre – 14 janvier 2011, couronnée par la fuite du président déchu. Les Tunisiens ont précocement et naïvement cru avoir enterré à jamais le despotisme avec son cortège de malheurs et d’humiliations.
Cette conviction se consolidera le 23 octobre 2011 à l’issue des premières élections démocratiques qu’a connu le pays dans son histoire.
Un gouvernement de coalition, surnommé Troïka, a vu le jour et une réelle transition démocratique s’annonça réelle et prometteuse.
Or, et contrairement aux aspirations des tunisiens, l’ancien régime mobilisa son arsenal de destruction massive pour déclarer solennellement, avec la connivence d’une opposition traumatisée par son faible score électoral, l’échec de la Troïka et la fin de sa légitimité électorale.
Le chemin de trois ans d’exercice de pouvoir allait donc se convertir promptement en un véritable calvaire et les campagnes de dénigrement protestataires se succédèrent pour attiser la contestation populaire, ternir l’image de la Troïka et préparer son départ.
A cela s’ajouta un contexte anxiogène caractérisé par une crise économique profonde, un désenchantement social aigu et une amnésie collective pernicieuse.
Les clivages internes, quoique naturelles, entre les composantes de la nouvelle élite au pouvoir constituèrent un terreau fertile propice à la montée du mécontentement populaire et à la recrudescence du terrorisme.
A vrai dire, la Troïka était plus une configuration politico-technocrate hétéroclite qu’une coalition solidaire dotée d’une identité révolutionnaire et de stratégie commune.
Les acquis et réalisations que ses ministres avaient laborieusement menés ont été éclipsés voire défigurés par des média encore sous l’emprise des barons de l’ancien régime. Le président de la République a été leur cible favorite puisqu’il fallait se débarrasser d’une figure emblématique de la révolution, d’un garant de la continuité du processus démocratique et d’un rempart insurmontable contre toute velléité putschiste.
De « Tartour » alcoolique à « Mahboul » mélancolique et d’allié des salafistes au complice de la Ligue de Protection de la Révolution, tous les griefs, calamités et insultes ont été bons pour souiller Marzouki et clamer son départ. En revanche, une figure octogénaire, importé des calendes grecques, fit irruption dans le paysage politico-médiatique.
Il s’agit d’un certain BCE, titulaire d’un CV malicieusement occulté afin d’effacer de la mémoire collective un bilan aussi grave qu’ignominieux. Son passé de bourreau, caractérisé par un silence complice sinon par une implication criminelle, entrave ses obsessions présidentielles et en constitue le handicap majeur. Bref, le legs de l’histoire s’avère très lourd et exige une subtile politique de diversion et beaucoup de manigances pour le supprimer de la mémoire collective des tunisiens. Il va falloir donc promouvoir et vulgariser une mémoire sélective laquelle saura reproduire le Bourguibisme dans sa version moderniste et cloner le charismatique Bourguiba pour produire une fausse copie capable de véhiculer l’identification entre le passé et l’avenir.
Pour ce faire, tous les moyens sont bons. Peu importe le supplice des Youssefites et des Perspectivistes dans les cachots de la terreur où BCE siégeait comme directeur de la sûreté nationale avant d’être promu au poste de secrétaire d’Etat auprès du ministère de l’Intérieur. Peu importe aussi la vérité quant à la cause de nos martyrs et le déni de l’existence des snipers ou encore la confiscation de l’Archive de l’Etat lors de son règne en tant que Président provisoire du deuxième gouvernement post-révolutionnaire. Peu importe, enfin, si le discours du candidat BCE s’approprie une terminologie aussi virulente qu’humiliante envers l’électorat de son adversaire en l’accusant de salafisme et de terrorisme.
Des dizaines de séquences vidéos et des centaines d’extraits et de commentaires affluent sur la toile pour attester de l’ampleur de la bassesse de ce candidat narcissique et de son arrogance pathétique.
Pire encore, une troupe d’intellectuels faussaires, appuyée par un puissant réseau transfrontalier, continuent à lui procurer approvisionnement et protection enfreignant la législation en vigueur.
Bref, BCE continue à jouir d’une impunité énigmatique et tous ses crimes, y compris ceux commis contre l’humanité (la torture) ou la souveraineté (les voitures blindées « cadeaux » des Emirats) qui demeurent classées sans suite malgré l’état de flagrance.
En effet, rien que le fameux aveu de BCE, sur la chaîne Aljazeera, d’avoir truqué des élections aurait suffit pour le disqualifier ! Aujourd’hui, quelques heures avant le silence électoral, les bêtises de BCS s’accentuent et menacent gravement et les élections et la paix sociale.
En insultant, sur les ondes de Shems FM, les martyrs de la révolution et en assimilant nos chers concitoyens de Sidi-Bouzid à des affamés, dont la seule revendication est le pain, le lait et l’huile ! BCE se transforme en danger public, incitateur à la haine et à la guerre civile. Or la dénonciation de l’action de ce BCE suffirait-elle pour le disqualifier ? En répondant à la même question concernant Nicolas Sarkozy, Emmanuel Todd avait écrit (dans “Après la démocratie”): “C’est en partie grâce à ses défauts qu’il a été élu”!
Bon article
Ce que je critique chez le camp de la révolution, c’est la naïveté et la bonté exagérée. La contre révolution a utilisé tout contre Marzougui et la troïka entre autre les factures de la présidence. Ils ont donné la parole à tous ses adversaires politiques et même a des ex conseillers déçus comme Aziz Krichen (on peut critiquer Marzougui sur ses choix des conseilelrs) pour le dénigrer et vous ne réagissez pas. Il fallait montrer au peuple la machination, l’argent émiratis, les journalistes et medias qui travaillent pour les monarchies du golfe. Il fallait attaquer et non pas se contenter de se défendre car la contre révolution ne respecte aucun principe. Une victoire de BCE arrêtera la démocratie et les libertés pour au moins 10 ans. La prochaine révolution sera malheureusement plus brutale.
” Membre du bureau politique du CPR.” Disqualifié d’office !
Un scénariste Français avait dit : “Les cons ça ose tout,c’est même a ça qu’on les reconnait”…
Cela s’applique parfaitement a vôtre plaidoyer en faveur de vôtre looser sublime et a vôtre parti qui ne l’est pas moins !
A bon entendeur……
@Ali Bobo: ça c’est un argument béton! merci de votre contribution qui relève le niveau intellectuel du débat.
Point de vue à respecter. juste une remarque d’ordre générale sur le contenu de propos de chanque groupe derrière les candidats: ce n’est pas les bêtises de l’un qui feront les vertus de l’autre. notre idéale est de se trouver devant deux candidats qui pousse en avant au point qu’on ne peut facilement choisir. dans 10 ans inchaAllah on aurait atteint la maturité.
Votre Tartour bien aimé sera battu et bien battu demain; quand à diaboliser l’adversaire et le réduire à un tortionnaire affamé ne prouve rien d’autre que votre haine et rancune.
Comme l’excès aura attteint des sommets en ces heures! Soutenir le compagnon de ceux qui fermèrent les yeux, tout comme lui, face à la terreur enfantée par ceux qui osent se qualifier de révolutionnaires est une insulte à tous les révolutionnaires, et le subvertissement voulu du sens du mot révolution.
Comme la colère et la haine sont mauvaises inspiratrices, car elles autorisent toutes les outrances quand elles ne génèrent pas d’autres infamies, comme la terreur!
Heureusement que le ridicule ne tue pas. Mais je salue néanmoins le courage d’un ancien ministre, fut il médiocre, de reconnaitre sa responsabilité ou du moins la responsabilité de sa coalition dans la recrudescence du terrorisme. Il aurait pu développer sur ce point mais comme dit la chanson « yézzi 5alli ljor7 m5obbi ». « Émirat vs Qatar » ? C’est désolant de voir ça dans un pays qui se veut souverain.
Marzouki porte une lourde responsabilité dans les tentatives de dénaturer la Tunisie.
On hésite à qualifier cette chose, mal écrite, mal pensée, d’une désinvolture indigne, (je tiens à disposition de qui veut un relevé non exhaustif d’à peu près, de faux emplois, d’erreurs en tous genres, de faux-semblant, d’inconséquences, de lâchetés non assumées de ce long sanglot pitoyable.
Monsieur le ci-devant Ministre, relisez-vous au moins ; et si vous n’avez plus de nègre, aboyez ou injuriez – quelle différence y faites-vous d’ailleurs ? dans un autre idiome qui vous serait plus accessible.
Honte à ceux et celles qui, par un naufrage absolu, obligent des centaines -peut-être des millier- à aller voter, la mort dans l’âme, pour un homme des anciennes dictatures !
La dignité et la paix, nous dit-on, alors que des contestations violentes ont lieu à Kebili… Que veulent les pourfendeurs de la “dictature”, en nous montrant un visage hideux de gens incapables d’accepter le verdict des urnes? D’aucuns, vont jusqu’à en appeler à une scission entre Nord et Sud, pour rajouter à leur dépit, comme si cela n’avait pas suffi d’avoir déversé leur acrimonie et leurs incriminations sans fondement pour déjouer le sort.
Monsieur Marzouki a fini par reconnaitre sa déconvenue, ses suiveurs devraient en prendre exemple et laisser aux politiques le temps d’accomplir leur tache. D’autres échéances se présenteront qui leur offriraient leur revanche, puisqu’il n’ont que cela à l’esprit.
Le temps n’est plus aux surenchères, chacun doit respecter la légalité. C’est cela la démocratie.
L’article en lui-même et les commentaires qu’il a soulevés relèvent du bavardages, et ne valent plus rien aujourd’hui. Les Tunisiens, toutes catégories sociales confondues, ont tranchés: Ils ont dégagés Moncef Marzouki, et ont donné la Présidence à Beji Caid Essebsi. Ca c’est la réalité cru. A moins que certains -y compris l’auteur de cet article et les divers commentateurs qui l’ont soutenu, sont contre ce choix du peuple,de la démocratie et de la liberté. Si c’est le cas onpeut leur répondre “Moutou bighaidhkom”. Vous pouvez allez au jebel Chaambi ou appeler la Kaida et Daech pour vous aider.
De votre commentaire, on découvre un grand démocrate, presque aussi démocrate qu’Essebssi, bravo. La Suède et la Suisse vont envoyer des députés pour apprendre la démocratie de vous et de votre maitre tortionnaire les principes de la démocratie.