Nous, cinéastes tunisiens invités par le festival de Locarno pour y défendre nos œuvres et nos projets, souhaitons communiquer ce qui suit :
1. Nous nous insurgeons, et continuerons de nous insurger, contre le partenariat entre le festival de Locarno et l’Israeli Film Fund dans le cadre de la « carte blanche » (rebaptisée « first look ») accordée à Israël par la direction du festival de Locarno. Un an à peine après les massacres de Gaza qui ont fait 2000 morts dont 500 enfants, il nous semble que le festival commet là une faute grave que nous ne saurions cautionner.
2. Nous avons donc, cinéastes et producteurs tunisiens, collectivement demandé au festival de Locarno de renoncer à tout financement public provenant de l’État d’Israël – d’autant que la nouvelle ministre de la culture israélienne a décidé dès sa nomination, et de manière scandaleuse, de couper les subventions aux artistes palestiniens et aux israéliens qui ne partagent pas sa vision. La direction du festival n’a pas donné suite à notre demande. Nous le regrettons vivement.
3. Face à ce refus, deux attitudes nous semblent possibles : l’une consiste à refuser la politique de la chaise vide et à continuer à protester à Locarno pendant la conférence de presse organisée par BDS Suisse également porteur de nos idées. L’autre, prenant acte du silence de la direction du festival, est d’en retirer purement et simplement nos films et nos projets comme le préconise BDS Tunisie. Il nous semble que ces deux positions sont politiquement responsables.
Les signataires :
Dorra Bouchoucha – Productrice
Raja Amari – Cinéastes
Mehdi Ben Attia – Cinéaste
Badi Chouka – Producteur
Imed Marzouk – Producteur
Fares Ladjimi – Producteur
Hinde Boujemaa – cinéaste
Mohamed Ben Attia – Cinéaste
Nadia Rais – Cinéaste
Nejib Belkadhi – Cinéaste
Lina Chaabane – Productrice
Et alors, qu’avez-vous décidé… Vous n’allez pas être comme l’âne de Buridon partagé entre le foin et l’eau!
Entièrement d’accord avec vous, chers amis et collegues Tunisiens!!! J’espère que tous cinéaste, amoureux de justice et de liberté, aura la sagesse et peut-être même le courage, s’il le faut, de protester en retirant son film. Et pour ceux qui malgré tout iront au festival de Locarno pour une raison ou une autre, demandons leur d’exprimer leur desaccord publiquement.
Pathétique toute cette campagne.
La Tunisie posséde plus de prison que de salle de cinéma, donc ne vous en faite pas tout le monde s’en fout de toute façon.
Par ailleurs le cinéma israelien n’est pas un cinema de propagande de la politique des faucon du gouvernement, bien au contraire. Ces cinéaste font preuve d’un recul et d’un sens critique dont ferait bien de s’inspirer les auteurs de cette campagne…
Cette campagne sert juste a flater l’antisémitisme rampant (Cf les commentaires sur les différents sujets) et de jouer sur cette grosse ficelle…
Sinon a part ça tout va bien en Tunisie ? Il n’y a pas d’autres injustice et d’autres cause a défendre ?
Il semble qu’en Tunisie, il n’est pas besoin de tierces interventions pour nous aiguilloner. L’esprit critique s’exerce assez librement et pas un sujet ou un domaine n’y échappent. Et, c’est tant mieux!
S’agissant des questionnements et des critiques des cinéastes tunisiens à l’endroit des organisateurs du festival de Locarno, et particulièrement de leur choix de faire une place singulière au cinéma israelien, je ne crois pas y avoir lu ou senti le moindre soupçon d’antisémitisme, fùt-il rampant.
On voit bien par où se confirme le diktat d’interdire toute prise de position politique aussitot frappée du péril d’antisémitisme, dès lors qu’elle vise un juif ou l’Etat d’Israel.
Si, par hypothèse les tunisiens seraient victimes de cécité quant à leurs difficultés, problèmes ou travers, il est davantage plus frappant de relever la cécité, la cloture intellectuelle chez ceux qui s’interdisent de voir ou d’analyser la nature de cet Etat et de ses méfaits, qui vont jusqu’à vouloir nous contraindre à nous ranger à leur opinion. Ou d’endosser leur forfait.
L’essentialisme qui a cours est une violence supplémentaire infligée à l’intelligence des hommes et dont les traductions s’appellent la colonisation et la guerre au quotidien. L’interdit de penser ou de s’exprimer prend les couleurs de la droite raison et se drape des habits de l’Humanisme.
Il est de mode d’ètre topujours vigilant pour dénoncer l’antisémitisme. Réel ou d’invention, les agents sont si nombreux que cela engendre le soupçon quant à leurs motivations. Un train peut en cacher un autre!