La délinquance religieuse équivaudrait-elle et légitimerait-elle la délinquance loyale, étatique, ou celle du système juridique ?
Etrange recul que vient de faire la justice de notre pays en votant une loi qui ne fait et ne fera jamais l’équilibre entre la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent, et le respect des droits de l’homme et des libertés constitutionnelles.
Contradiction et difficile aplomb entre une constitution tunisienne jugée jusque-là si moderne et si progressiste pour le monde arabe, dans notre dite jeune démocratie avec l’adoption de cette loi anti terrorisme, qui devrait plutôt se nommer « loi de l’éloge à la peine de mort ». Après une furtive escapade vers l’abolitionnisme de tout ce qui nous rappelle l’époque de la guillotine, la Tunisie perd de sa verticalité, de son assurance, de son effronterie et de son sang-froid.
L’on se demande si les représentants du peuple pensent que notre pays va combattre le terrorisme par des moyens civilisés, ou parce qu’il combat la barbarie, doit tremper dans les mêmes mouvances. Doit-il, pour ce faire, symboliser l’anéantissement de tous fondements culturels et éducatifs, sans parler de ceux législatifs et sécuritaires ? Oui, nous parlons de terroristes, oui nous parlons de néo-barbares, oui nous parlons d’individus qui nous portent en haine, mais est-ce une raison pour se résoudre à adopter une des clauses qui reste et restera à jamais en contradiction totale et absolue avec l’essence même des Etats de Droit ?
Pourquoi nous sentons nous obligés de juger par la mort même les pires des criminels, à savoir ces assassins, ces égorgeurs, ces violeurs du corps et de l’âme ? Est-ce pour contenter la majorité de l’opinion publique tunisienne qui, quoi que l’on pense et quoi que l’on veuille, se positionnera toujours dans l’esprit de l’ « œil pour œil, dent pour dent » ?
Est-ce impossible à la justice de faire la part des choses ? Et d’abord de quelle justice parlons-nous ? Y a-t-il enfin une justice impartiale et non corrompue en Tunisie ? Y a-t-il une justice qui ne fait pas le « deux poids deux mesures » ? Lorsque l’on réfléchit la loi anti terroriste truffée de peine de mort, il est difficile, extrêmement difficile de se positionner dans ce désir de persistance de respect du droit, dont celui à la vie.
La situation est critique. Encore une fois, l’ensemble des défenseurs des droits de l’homme, les véridiques, les authentiques, non pas les reconvertis postrévolutionnaires, se retrouvent dos au mur. Pire, quand ils se positionnent contre la peine de mort même à l’encontre des terroristes, parce qu’ils expriment une opinion différente de la majorité, sont jugés défenseurs du terrorisme, voir même terroristes en leur fond intérieur.
Par ailleurs, quand les députés d’Ennahdha défendent l’adoption de la peine de mort comme moyen de lutte, cela ne présage rien de bon. De quel moyen de base parlent-ils ? La peine capitale est-elle une sanction comme une autre ?
Entre le désir de justice, d’application de la loi (laquelle ? celle des hommes, celle de Dieu, ou celle du droit ?) et de la nécessité de demeurer, après une timide pénétration dans la démocratie, donc l’Etat de droit, la Tunisie se perd à nouveau dans l’impossibilité d’y perdurer, avec une justice débouchant, encore, sur des peines de mort, même pour des terroristes, voleurs de vie humaines, machines arriérées et surannées aux antipodes de la vie et de l’innocence.
Et puis, comment faire peur ou dissuader ces derniers avec la mort, alors qu’ils la recherchent pour mourir en martyres ? Ces individus se moquent de la mort. Ils jouent même avec elle. Ils la narguent et la séduisent. Ils l’appellent sans arrêt. Leur prévoir un emprisonnement à perpétuité sans remise de peine et une stricte interdiction de relaxe, quelle que soit la raison, et à n’importe quel âge, dans la plus infecte des prisons tunisiennes (elles le sont toutes…), voilà le pire des châtiments. Mais capturer les terroristes pour les tuer, c’est vraiment trop facile.
Combattre le mal à la racine est en effet beaucoup plus complexe et engageant. Batailler contre les causes mêmes du terrorisme, comme l’ignorance ou l’injustice sociale et régionale demanderait effectivement d’avantage d’investissement à nos politiques. Ils préfèrent l’expéditif. Arracher le mal, pour qu’il repousse ailleurs.
Rappelons-nous l’épisode de la criminalisation du « Takfirisme » à l’ARP. Quand ce terme « Takfir », on ne peut plus laid, divisait les députés, à savoir si l’on devait le criminaliser ou pas. Se souciait-on alors de savoir si tous les « takfiristes » étaient des terroristes en puissance ? Certains l’ont secrètement avancé, ils l’ont même appuyé : le « Takfir » crime terroriste. Faudrait-il donc tuer l’ensemble des « takfiristes », qui profèrent des paroles, même non pesées, des paroles par habitude ou par tradition, inconsciemment sans intention de nuire. Il y a une réelle confusion de sens et d’idées.
Les personnes qui nous gouvernent sont tellement loin de la réalité. Leurs théories et leur approche des choses resteront en suspend par rapport au peuple et sa vitale nécessité à y voir plus clair, afin de vivre dans une patrie juste et cohérente.
Nos droits se retrouvent bafoués car leur principe l’est. Aujourd’hui, la peine de mort pour les terroristes, et demain pour qui ?
La loi pour le terrorisme et le blanchiment d’argent est aussi odieuse et indue que le terrorisme lui-même. Certes, ce dernier nie les droits humains, mais la lutte que la Tunisie prévoit contre ces crimes est aussi arriérée. Pourquoi répondre à l’ignorance par l’ignorance au lieu de préserver et de défendre la sacralité du droit à la vie ?
Partout où la peine de mort est prodiguée, la barbarie domine. Partout où la peine de mort est rare, la civilisation règne, disait Victor Hugo.
Qu’est-ce que la peine capitale sinon une preuve de régression, de médiocrité et de dégradation éthique ? Elle ne dissuadera en rien les terroristes ou n’importe lequel des criminels. Elle ne fera qu’enliser d’avantage la violence dans toutes ses formes.
Au lieu de combattre le mal en cherchant son point de départ avant d’être là à son point d’arrivée, au lieu de résister au féroce désir de vindicte et de vengeance, l’on adopte la pire des lois, celle du talion.
Précisément, il ne s’agit pas ici de couvrir une actualité de manière « classique », mais de soulever des interrogations actuelles tout en invitant tout un chacun à la réflexion et à la discussion.
Sans tomber dans le billet d’humeur narcissique et unilatérale, « Hkeya » veut attrouper et convoquer des histoires pour faire avancer le débat citoyen.
C’est tout à fait normal, puisqu’on puise tous de la méme source, la culture islamique.
Les fous de liberté, des droits de l’homme et de balivernes similaires….etc. ont une naïveté tenace et vivent totalement dans les nuages et l’illusion. Voilà encore un réquisitoire qui encourage indirectement le terrorisme et la barbarie ; inconsciemment ou par manque de lucidité, qu’importe. Les terroristes sont au moins clairs : Ils ne s’embarrassent pas de discours naïfs sur les droits de l’homme. Ils participer activement à la dynamique implacable du changemen de l’histoiret : Vaincre ou disparaitre. Il n’y a pas de juste milieu.
– Et puis que de contre vérités dans cet article: 1) Parce que la loi anti terroriste est « truffée de peine de mort »elle est mauvaise. 2) « Faudrait-il donc tuer l’ensemble des « takfiristes », qui profèrent des paroles…etc ? 3) D’un coté la majorité de la population est partisane de « Œil pour œil », et d’un autre coté les hommes qui nous gouvernent (choisis par le peuple) sont loin de la réalité ? Quelle contradiction ?4) « La loi pour le terrorisme et le blanchiment d’argent est aussi odieuse et indue que le terrorisme lui-même ». …etc. 5)Illusion intellectuelle : La peine de morte à bien été abolie au sein des pays libres et démocratique, mais elle a changé de nature : Elle consiste à massacrer par tous les moyens les populations d’autres pays qui résistent au nouveau colonialisme qui estl’impérialisme
– C’est du délire de persécution. Quand Daech prendra le pouvoir, peut être que beaucoup de Tunisiens reviendront sur terre et retrouveront leur raison ?
Apparemment, le problème du terrorisme sera encore avec nous pour la prochaine décennie et peu être plus, uniquement parce que beacoup trop de nos citoyens et surtout de nos dirigeants n’arrivent pas uniquement à le comprendre mais fournissent aussi des réponses absurdes et totalement hors de propos.
La posture guerrière en particulier est si grotesque voire pittoresque alors qu’il n’y ni ennemi identifiable, ni bataille ni champ de bataille sauf peu être nos rues, nos maisons… Alors tout le fait semblant de faire ce qu’il est censé faire pour la gloire de la patrie, y compri dire des absurdités.
L’autre chimère, c’est d’exagérer la menace d’une déferlante Daechite qui balayera l’Etat et instaurera une je ne sais quoi qui fera ci et ça.
Pour ne pas continuer le phantasme, historiquement, et pratiquement, aucune organisation terroriste, islamiste ou non, n’a jamais et ne fera jamais tomber un Etat. L’action terroriste est par définition, le résultat de l’incapacité d’attaquer ouvertement et le signe d’une faiblesse fondamentale à la fois d’un Etat incapable de répondre aux besoins (divers) d’une partie de sa population et de maîtriser son espace et sa population mais aussi de l’organisation terroriste incapable d’atteindre ses objectifs par des moyens conventionnels (politiques, militaires…).
La loi répressive n’est qu’un outil parmis d’autres, et elle n’est pas le moyen le plus approprié pour adresser ce problème, même si elle est nécessaire. Elle fera empirer les choses sûrement (les tertures injustifiées) si l’Etat lui même est gangréné par la corruption ou l’autoritarisme qui fera masquer et le problème et les solutions.
Si l’Etat se met à bafouer les droits de ses citoyens, sans descrimination, c’est une situation idéale pour le terrorisme dont le but est d’affaiblir cet Etat, et idéalement de la couper de sa base de soutien càd ses citoyens.
Le problème avec la répression du terrorisme, c’est qu’il faut attrapper le terroriste pour le punir ce qui est loin d’être facile vu l’état actuel des choses, loi ou pas loi.
BRef rien de neuf. Comme en 1987 : 2 ans de libertés puis un retour à la dictature et à la violence policière “grace” aux islamistes.
Le rêve d’un Etat de droit laïc ou les gens de toutes opinions pourront vivre heureux et en paix et décidément encore loin, quelque part entre la matraque et la mosquée. L’école elle peut attendre.
A Belhassen: Votre commentaire est pertinent. L’islamisme historiquement est une action de rejet de la domination occidentale. Mais l’alternative proposée qui est le refuge dans l’Islam considérée comme une conception du monde globale, à historiquement échoué. Les pays arabo musulmans sont encore arriérés et sous développés.Tout simplement parce que l’Islam est avant tout une religion qui ne comporte pas de système économique.
A Ahmed: Les valeurs comme la démocratie, la liberté individuelle, les droits de l’homme sont des mythes et des illusions. Elles n’existent pas surtout dans les pays qui les considèrent universelle. On oublie qu’en Amérique la démocratie repose sur le pouvoir de l’argent, que le respect des droits de l’homme s’accomode bien de Guantanamo….etc. Ce qui fait avancer l’histoire c’est la violence (guerre. révolution. terrorisme) utilisée par tousceux qui veulent le pouvoir au non de n’importe quoi qu’importe.