À l’image d’un vaccin, les événements, tels que le Festival International Néapolis du Théâtre Pour Enfants de Nabeul (F.I.N.T.P.E.N.), offrent aux parents l’opportunité de renforcer l’immunité culturelle de leurs enfants pour lutter contre le terrorisme et les idées sectaires et obscurantistes. Ainsi, au lieu de se focaliser sur les Journée du Théâtre de Carthage (J.T.C.), les Journées Cinématographiques de Carthage (J.C.C.) et le Festival International de Carthage, il serait salutaire d’accorder, sous nos cieux, plus d’importance à la culture enfantine car le citoyen et l’artiste de demain se forgent dans la précocité.
«Une civilisation sans culture fait des sociétés sans pédagogie», disait le critique de théâtre et écrivain français, Louis Pauwels.
Or qui dit culture, évoque sans aucun doute le quatrième art. Pour souligner l’importance du théâtre. Victor Hugo n’a-t-il pas dit :
Une pièce de théâtre, c’est quelqu’un. C’est une voix qui parle, c’est un esprit qui éclaire, c’est une conscience qui avertit.
C’est le cas avec le Festival International Néapolis du Théâtre Pour Enfants à Nabeul (F.I.N.T.P.E.N.) qui a soufflé cette année sa 30e bougie. Effectivement, outre les enfants de la cité des potiers, les mômes des villes d’Akouda, de Menzel Bouzelfa, de Maâmoura et de Tunis (au théâtre du 4e art, avenue de Paris, à la Maison de Culture Ibnou Rachiq et au Centre national des arts de la marionnette et du théâtre national) étaient aussi au rendez-vous avec des spectacles hauts en couleurs.
Tel un trentenaire au dents de lait, ce Festival unique en son genre dans le Continent africain et dans la monde arabe, a programmé du 20 jusqu’au 28 décembre 2015, 57 spectacles, dont 7 dans les écoles prioritaires des zones rurales et 15 produits par des compagnies étrangère (Liban, Italie, Argentine, France, Arabie saoudite, Egypte, Algérie, Iran, Inde et Russie) sans oublier les 10 stages de formations professionnelles et les rencontres artistiques ainsi que les soirées thématiques (la veille du Mouled).
Parallèlement, 6 artistes, dont la célèbre dramaturge tunisienne, Jalila Baccar (جليلة بكار), ont pu se produire à l’espace Sidi Ali Azzouz (siège de l’association de sauvegarde de la ville de Nabeul) dans le cadre de la section « Contes et conteurs ».
Mme Jalila Baccar a pu réciter un texte théâtral dans cet espace des Contes dont l’architecture et l’âme mauresque épousent agréablement l’Art des « Hakaweti». Nous avons également organisé une exposition des anciennes marionnettes du Centre national des marionnettes, dixit le directeur du festival, le jeune Walid Ben Abdeslam.
Les sourds et les muets étaient aussi à l’honneur dans le théâtre de poche de l’association tunisienne d’aide aux sourds de Nabeul (ATAS-Nabeul) à travers le spectacle en langage des signes combiné avec le dialecte tunisien « Fais moi signe » de l’artiste Abdelmoneêm Chouiet.
À Nabeul, le Festival ne s’est pas limité aux cinq espaces confinés (le Centre culturel Néapolis de Nabeul, la Maison de culture de Hédi Chaker, la salle Ediwan à l’hôtel Khéops, le théâtre de poche de l’ATAS et l’espace Sidi Ali Azzouz). En effet, les organisateurs ont animés les artères de la capitale du Cap par des spectacles de théâtre de rue et des animations même dans les bus du transport en commun de la ville.
12 performances ont été produites sur les places et les quartiers de la ville de Nabeul dont 5 en partenariat avec la Société régionale du transport du gouvernorat de Nabeul (S.R.T.G.N.). Ces spectacles s’inscrivent dans la rubrique «notre bus est artiste» avec 4 spectacles sur la ligne Nabeul-Yasmine Hammamet et un spectacle de « Hakaweti » (conteur) sur la ligne confort reliant Nabeul à Tunis, renchérit, le président du festival M. Hamadi Dimassi.
Par ailleurs, une statue en résine et béton à l’effigie de la mascotte du Festival a été érigée aux abords de la mythique Jarre de Nabeul et inaugurée par le ministre des Technologies de communication et de l’économie numérique, M. Noômane Fehri le dimanche 20 décembre 2015, en la présence de la musique militaire de l’armée de terre tunisienne.
Enfin, le clou du Festival a été planté tout au long du dernier week-end de 2015 (les 25, 26 et 27 décembre) à travers six représentations du spectacle musical pour tout-petits de la compagnie Théâtre en Flammes (T.E.F.) & le label Totem Music (Montpellier, Languedoc-Roussillon, France) intitulé «Danièle T. chante pour les B B».
Tels deux anges sortis tout droit d’un conte de fées, le duo Georges Nounou (auteur, compositeur et interprète) et Danièle Temstet (metteur en scène, comédienne et chanteuse) ont su captiver l’attention de dizaines de bébés et de bambins, âgés de 6 mois à 4 ans.
A l’image d’un Jukebox, le musicien Georges a habillé le spectacle par les mélodies de ses instruments musicaux (Orgue, Harmonica, Guitare sèche, Kazoo, Darbouka, etc…) et même des petites cuillères tapées dur un cylindre en bois. Tandis que, Danièle, grâce à ses accessoires et ses chants, a pu stimuler l’imaginaire de ses jeunes spectateurs et leurs parents en les embarquant dans le voyage initiatique de “Ploùm”, le bébé pingouin, tout juste sorti de son œuf, à la recherche de sa maman ainsi que l’histoire rêvée “Ô Mama Ô” d’un petit poisson savon parti au fil de l’eau à la découverte de l’univers marin.
Accroché au cercle polaire comme à un fil, « Ploùm » parcourt la banquise, la mer et les nuages. Il rencontre différents personnages, découvrant à chaque fois un élément nouveau : l’Ours blanc et la glace, le Morse et la mer, l’Albatros et l’air… pour enfin retrouver la voix chaleureuse qui le berçait !, raconte majestueusement Danièle.
Manifestement, à l’image d’un vaccin, les événements, tels que le Festival International Néapolis du Théâtre Pour Enfants de Nabeul (F.I.N.T.P.E.N.), offrent aux parents l’opportunité de renforcer l’immunité culturelle de leurs enfants pour lutter contre le terrorisme et les idées sectaires et obscurantistes. Ainsi, au lieu de se focaliser sur les Journée du Théâtre de Carthage (J.T.C.), les Journées Cinématographiques de Carthage (J.C.C.) et le Festival International de Carthage, il serait salutaire d’accorder, sous nos cieux, plus d’importance à la culture enfantine car le citoyen et l’artiste de demain se forgent dans la précocité.
Et comme l’a si bien dit, le célèbre poète et peintre libanais, Gibran Khalil Gibran (جبران خليل جبران) dans son recueil « Le Prophète » :
Vous êtes les arcs qui projettent vos enfants telles des flèches vivantes. L’archer voit la cible sur le chemin de l’infini, et il vous courbe avec toute sa force pour ses flèches aillent vite et loin. Que cette courbure, dans les mains de l’archer, tende à la joie; car comme il aime la flèche qui vole, il aime aussi l’arc qui est stable.
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