J’ai été moi-même un fanatique, versant idéologique, c’est-à-dire un stalinien bon teint, pour qui la révolution justifiait bien des crimes et exactions, dégâts collatéraux inévitables avant l’avènement d’une société de justice.
C’est en ces termes que l’auteur de l’essai psychanalytique sur le fanatisme, Gérard Haddad, évoque son propre parcours avec ledit fanatisme (G. Haddad, p.119).
Tout au long de son livre « Dans la main droite de Dieu… », G. Haddad, nourri par sa propre expérience du fanatisme, déconstruit ce procédé de pensée à l’aune des pires ignominies que l’humanité ait pu perpétrer.
Le fanatisme, pourtant nourri bien souvent par des valeurs tels que : la justice, l’égalité, le partage, la solidarité, etc. a ceci de fascinant : c’est qu’il parvient toujours, du moins pour un temps, à embrigader dans l’intention de faire précisément l’inverse de ce qu’il prône.
Son arme la plus redoutable pour l’embrigadement, c’est la notion de fraternité. Toutes les formes de fanatisme s’appuient sur ce socle de la fraternité, principal canal de recrutement des «nouveaux convertis». Viennent ensuite les rituels des communions avec leurs eucharisties afin de cimenter la fraternité.
En cela, les grands rassemblements païens des régimes nazi ou stalinien n’ont rien à envier aux grandes communions monothéistes ou d’autres religions. Derrière le culte des valeurs proclamé, c’est celle de l’appartenance au groupe qui sera érigée en dogme impératif, le chef n’en est que l’incarnation. Quitter la fraternité, c’est la trahir. La trahir, c’est mériter la mort.
A cet égard, Gérard Haddad rappelle fort justement que «le fanatisme comme folie possède l’avantage d’être collectif, donc social, donc normalisé […]».
Dans la présente interview avec Gérard Haddad, parmi les éléments évoqués pour lutter contre le fanatisme, le psychanalyste rappelle le rôle de la culture, du savoir et de l’art en général. Et si la culture s’avère en effet être un moyen avéré pour lutter contre le fanatisme, c’est certainement aussi parce que l’art, comme les artistes, est en général réfractaire aux cloisonnements sociaux.
Faut-il rappeler qu’à la même époque où Gérard Haddad, comme d’autres d’ailleurs, avalaient les couleuvres des «dégâts collatéraux inévitables» avant l’émergence d’une «société de justice», Georges Brassens, lui, ironisait brillamment à propos du fait de «mourir pour des idées».
Le vécu de Gérard Haddad -avec son itinéraire spirituel et politique- adossé à son expertise psychanalytique, font du livre de l’auteur une habile plongée dans l’univers de la déconstruction de la “folie fanatique“.
Le fanatisme des uns sert, en certaines circonstances, à produire un ou des fanatismes, comme cela apparaît de plus en plus nettement en occident.
En effet, la haine, la volonté de vivre entre soi, les discours ethnicistes mâtinés de pseudo-science pour légitimer La Distinction entre les civilisés et les barbares fleurissent, et les lois ouvertement xénophobes qui ont pour fonction de mettre sous surveillance ou sous tutelle tout une frange de la population avec l’assentiment général disent ce qu’il en est de l’autre fanatisme.
En somme, le fanatique est l’autre du fanatique qui s’ignore.
Cela mérite réflexion, sans quoi tout propos qui tente de ne regarder que dans une direction serait frappé du signe de l’idéologie. Ne voir qu’une facette du paysage.
Ceux qui organisent des expéditions guerrières, participent du martyr des peuples, défont des institutions et des États, sont des fanatiques de leurs causes, et pour cela ont des rites, des palais où célébrer leurs décisions ou conclaves.
Monsieur le psychanalyste voit juste. Juste une partie. Partiellement.
A moins que, à force de rester dans le conceptuel, l’abstraction, on se garantit de toute prise de risque.
Ou tout bonnement, on a décidé de son parti-pris.
Voire!
Voilà un intellectuel qui a vite retourné sa veste. Et qui continue de manipuler les idées, alors qu’il prétends maitiser le monde de l’idoplogie. C’est normal. S’il a vecu dans la peau d’unindividu exploité au travail, ou pauvre dans un pays pauvre genre Somalie ou Bengladesh, ou agréssé en permanence dans un pays riche par la publicité et la débilité envahissante…..etc. Peut être qu’il nechangerai pas d’aussi facilement pour devenirun zombidans un pays ou règne la liberté individuelle, et la démocratie (même islamiste). ET il trouvera facilement, surtout dans les pays sous développés (comme notre pays) des supporters et des fans qui boiront ses paroles bêtement sans en comprendre le veritable sens et sans aucunesprit critique.
Merci mon ami Gérard mes félicitations.