D’après le ministère de la Femme, le projet de loi intégrale sur la violence faite aux femmes sera bientôt approuvé par le gouvernement et présenté à l’Assemblée des représentants du peuple. Samedi, 12 mars, nombreuses associations féministes et autres ONG des droits de l’homme se sont réunis afin d’éclairer l’opinion publique sur les enjeux de ce projet de loi.
Selon Ayoub Ghedamsi, membre de la section de Manouba de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, le ministère de la Femme refuse, jusqu’à aujourd’hui, de dévoiler les détails du projet de loi. En effet, samedi, la magistrate chargée de mission auprès du cabinet de la ministre de la Femme et de la famille, Samia Doula a donné les grandes lignes du projet de loi intégrale sans expliquer ses mécanismes et ses enjeux. « Nous sommes déçus parce que l’idée même d’une loi intégrale sur la violence faite aux femmes a été lancée et défendue depuis des années par la société civile. Nous avons lutté contre les multiples refus et résistances des gouvernements précédents. Maintenant, on nous met à l’écart malgré notre bonne volonté d’appuyer le projet de loi et de l’améliorer sans nous expliquer pourquoi » s’indigne Halima Jouini, membre de la LTDH.
Sana Ben Achour, présidente de l’association Beity, considère que le projet de loi préparé par le ministère de la Femme avec l’aide de quelques expertes en droits humains constitue un progrès considérable en matière de lutte contre la violence faite aux femmes et aux filles. Le projet comporte quatre grands chapitres : la prévention, la protection des victimes, la pénalisation et les mécanismes de protection des femmes victimes de violence. « Nous avons recommandé deux principales réformes. La première consiste à concevoir une stratégie globale pour la définition, la prévention et la pénalisation de la violence contre les femmes et les filles » Pour Sana Ben Achour, la lutte contre la violence est en étroite relation avec la lutte contre les discriminations. « Ce dernier volet manque, à notre avis, dans l’approche du ministère » affirme la juriste.
En attendant le dépôt du projet de loi à l’ARP, la société civile compte poursuivre sa campagne de sensibilisation concernant la loi intégrale sur la violence faite aux femmes dans toutes les régions. « Ce combat ne concerne pas seulement les lois. Il faut aussi changer les mentalités et faire la promotion de la culture des droits de l’homme » conclut Halima Jouini.
Il est vraiment dommage que le législateur tunisien hésite encore sur la question : mêmes droits –même égalité … surtout que les inégalités sont l’œuvre de la culture d’une société patriarcale qui domine depuis … cette domination s’est confortée tout au long des siècles par des lectures machiavéliquement orientées dans un sens plutôt que dans un autre aux textes religieux … dont le seul objectif et de servir le système dominant … les inégalités sont l’œuvre d’une construction sociale, économique, politique et culturelle… déconstruire ces idées reçues, est une tâche possible qui n’a rien de divorce avec la religion « ridda » … il s’agit d’un état de conscience plus juste et qui correspond plus à l’égalité absolue homme-femme, femme-homme …