TrackTour #13 : Spring Festival, haut-parleur de l’innovation musicale arabe

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Organisé par Culture Resource (Al Mawred Al Thaqafy), le Spring Festival se tient simultanément à Tunis et Beyrouth. Sa programmation tunisoise s’étale du 28 avril au 21 mai. Mis à part les spectacles de théâtre et de danse ainsi que les projections de films, ce festival propose des concerts d’artistes de la scène alternative arabe. Nous en avons sélectionné cinq aux registres différents, qui témoignent de la richesse de cet événement œuvrant pour « la promotion de la création arabe contemporaine ».

Omar Offendum – SyrianamericanA

Artiste hip hop américano-syrien, il est né en Arabie Saoudite, a grandi à Washington et est actuellement installé à Los Angeles. Il sera en concert, samedi 07 mai, au Rio à partir de 20h. Son rap nourri de soul et de rythm and blues est hors du temps. En rupture avec les nouvelles tendances dominantes Omar Offendum ne tombe pas dans le classisme.. Par contre, ses textes, chantés en arabe dialectal syrien et anglais, sont résolument engagés à dénoncer les intérêts géopolitiques à l’origine du drame syrien, comme dans son dernier album solo « SyrianamericanA ». Dans le même disque, il rend hommage à Damas avec un clin d’œil au poète Nizar Qabbani à qui il a emprunté quelques proses du « Poème damascène » chantées au refrain.

47Soul – Shamstep

Le nom de ce groupe, formé par 4 musiciens à Amman en 2013, laisse penser à une Palestine d’avant la Nakba de 1948. Fusionnant musique électronique et chants traditionnels, cette formation musicale atypique défend la liberté de circulation au Proche Orient. Leur musique propose des mélodies de mijwez, instrument à vent traditionnel, interprétées par un clavier synthétiseur grâce aux réglages et modulations brillamment abouties et signés Z The People. La mélodicité de leur alliage sonore est renforcée par l’excellent jeu du guitariste d’El Jehaz du groupe jordanien Autostrad. Il n’est pas le seul parmi les membres de 47Soul à avoir planté son drapeau dans la scène alternative arabe, ni le seul à jouer un instrument et à donner de la voix.  Deux hommes se chargent de la section rythmique : Walaa Sbeit, connu avec le collectif Ministry Of Dub-Key, dévoile ses talents de percussionniste après avoir marqué les esprits par son ragga palestinien. Le rappeur et parolier palestinien El Far3i s’avère être également percussionniste mais aussi vocaliste. 47Soul a sorti son premier EP, « Shamstep », en 2015. Ils seront en concert au théâtre El Hamra, mercredi 11 mai, à partir de 20h.

Labess – La Route

Le troisième album de ce groupe réuni autour du chanteur et guitariste algérien Nedjim Bouizzoul est fraichement sorti le 29 avril 2016. Aussi imbibée des musiques traditionnelles maghrébines comme le chaabi algérien et la gnawa que de rumba gitane et flamenco, ce nouvel opus, baptisé « La Route », arrive à dompter ces musiques rebelles pour les asservir à la voix rauque de Nedjim. Toutefois, cet album accorde plus d’espace à la musique instrumentale que ses précédents. « La Route » de Labess est donc riche en aventures, rencontres et sonorités. Le groupe donnera un concert, vendredi 20 mai, au théâtre d’El Hamra à partir de 20h.

Gultrah Sound System – Medley

La musique de Gultrah Sound System poursuit son chemin malgré la dissolution du collectif en 2014. Le chanteur et leader du projet Halim Yousfi présentera le répertoire de cette formation avec les musiciens du Back to Reggae Band.  A l’affiche du même concert que Labess, le 20 mai à El Hamra, cette performance ramène Halim à la salle où il a donné l’une de ses premières performances en 2007, aux côtés du Gultrah Sound System et de Klandestina. « Goulouli », « Ahkili Alech », « Elli tchelou » et autres morceaux à succès de Gultrah Sound System y résonneront à nouveau.

Bassel Rajoub Soriana Project – The Queen of Turquoise

Proposant une musique arabe contemporaine, le saxophoniste et compositeur syrien sortira son nouveau disque intitulé « The Queen Of Turquoise » le 13 mai prochain, chez le label Jazz Village de Harmonia Mundi. Accompagné par ses compatriotes Feras Chahrestan au qanun, Lynn Adib au chant et Kenan Adnawi à l’oud ainsi que le percussionniste italien Andrea Piccioni, Bassel Rajoub développe une musique apaisante invitant à des atmosphères méditatives. Il présentera son nouvel album à l’occasion d’un concert programmé le 21 mai au théâtre El Hamra.

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1Comment

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  1. 1
    Bechir Toukabri

    Cet article est un exemple édifiant de l’aliénation culturelle? Les valeurs de la musique de l’idéologie occidentale dominante,est la seule référence?Est-elle une référence universelle?Parce que les artistes choisis ont une expérience d’un style de la musique occidentale qu’il ont mixé avec des éléments de musique arabe. Il n’y a aucun rapport du reggae ou du rap avec la musique Arabe? N’y-a-t-il pas des artistes arabes qui ont innovés mais sans sortir du cadre de la musique arabe.Quand Mohamed Abdelwahab à introduit des instruments occidentaux, il a bien su les intégrer dans l’orchestre classique arabe et dans le genre de la musique arabe.

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