Les Intranquilles est le dernier roman de Azza Filali. Paru en 2014, l’œuvre connait un premier succès qui l’amène à être réédité 2015. L’auteur est médecin de formation et de profession, un métier pas foncièrement différent de celui de romancier : tous deux portent en leur for intérieur cette vocation de l’homme d’être utile à ses semblables. Loin des méandres de la critique littéraire la présentant comme une image de la société tunisienne post-révolution, l’œuvre pourrait susciter une autre lecture, peut-être plus personnelle.
Comme son titre l’indique, Les Intranquilles (terme peu usité en français) est un roman atypique dans sa structure et son développement. En surface, le roman dépeint une société tunisienne malade mais « tranquille » voir passive. Mais si l’on gratte un peu le vernis de la narration, on se laisse emporter par cet hymne mélancolique, qui chante l’intranquilité d’une révolution usurpée, inachevée et sans espoir de réussite.
Car ce roman n’a pas à proprement parler de personnage principal. Il en a plusieurs, des femmes et des hommes de la classe moyenne, mais aussi des laissés pour compte tiennent les rôles importants. Une allusion à la nature de la révolution tunisienne qui n’était pas l’œuvre d’un Zaïm rassembleur ou d’un chef charismatique, mais celle d’une foule de jeunes intranquilles et résolus. Une révolution atypique qui a généré un roman atypique.
En développant les idées du roman, l’auteur imprègne à ses personnages une attitude passive, une certaine « tranquillité » et un flegme face aux méfaits de leurs semblables. Le lecteur s’attend perpétuellement à une réaction violente de la part des personnages face à leurs malfaiteurs, mais rien ne se produit. A l’instar d’Hechmi, qu’on a mis en prison et à qui on a usurpé sa belle femme, qui accepte tranquillement son destin jusqu’à consentir de servir son usurpateur. Encore une fois, l’on retrouve l’insidieuse analogie qui permet d’éveiller, sans en faire expressément mention, l’idée de d’une révolution usurpée.
Au fil des pages, l’auteur n’a pas daigné un seul instant terminer l’action de ses différents personnages légitimes (les bons), pour nous laisser un « goût d’inachevé ». Sentiment que l’on porte toujours avec tristesse dans nos propres âmes à propos de cette révolution inachevée.
D’autre part, si la romancière nous présente la réalité de notre société de la façon la plus fidèle, sans artifices ni idéalisations, avec des personnages choisis dans les classes moyennes et populaires, cela n’est pas sans évoquer l’influence du réalisme littéraire, paru en 1850 en France juste deux années après la Révolution de 1848. Espérons que nous n’assistons pas à un coup d’Etat comme celui de Napoléon II en 1851, voir dans notre contexte, à l’apparition du 6e Califat.
Mon Général,
Permettez-moi, d’abord, de vous dire mon respect et de vous exprimer mon admiration. En effet, alors que malheureusement la majorité de nos concitoyens lit très peu et écrit encore moins, cela fait plaisir de savoir qu’un général de notre armée nationale s’adonne volontiers à ces deux nobles activités. Nonobstant, mon Général, cela ne me dispense nullement de vous faire ces quelques remarques.
Même si en littérature le fond et la forme sont inextricablement imbriqués comme vous le savez, ils seront dans ce qui suit séparés pour la commodité de l’exposition
La forme :
1 « L’auteur imprègne à ses personnages une attitude », dites-vous, or malheureusement imprégner n’admet que la structure suivante : Imprégner+de+quelque chose.
2 « Le lecteur s’attend perpétuellement à une réaction » : ici l’emploi de l’adverbe « perpétuellement » est abusif, en fait il constitue un barbarisme. Il aurait été plus heureux d’utiliser « indéfiniment » ou bien « sans cesse » …
3 « à qui on a usurpé sa belle femme, qui accepte tranquillement son destin jusqu’à consentir de servir son usurpateur. » : sachez, mon Général, que le verbe usurper et le nom d’agent usurpateur ne peuvent pas admettre de complément humain. Et donc, on ne peut usurper une femme, fût-elle très belle !
4 « voir dans notre contexte », lit-on à la fin de votre papier et l’on voit que vous n’avez pas vu que le mot « voire » qui aurait dû figurer là n’a rien à voir avec voir.
Le fond
1. « Loin des méandres de la critique littéraire la présentant comme une image de la société tunisienne post-révolution, l’œuvre pourrait susciter une autre lecture, peut-être plus personnelle. » : vous promettez une critique autre, une critique personnelle et au bout du compte, tel un politicien tunisien, vous oubliez votre promesse et vous nous livrez la même chose.
2. Vous constatez dans le roman de Mme Filali l’influence du réalisme littéraire, soit. Mais cela n’autorise pas le lecteur d’exiger de l’auteur ou de ses personnages de se comporter selon ses désirs :
« Le lecteur s’attend perpétuellement à une réaction violente de la part des personnages »
« L’auteur n’a pas daigné un seul instant terminer l’action de ses différents personnages légitimes »
3. Vous dites :« nous n’assistons pas à un coup d’Etat comme celui de Napoléon II en 1851 », or Napoléon François Charles Joseph Bonaparte, dit Napoléon II est mort le 22 juillet 1832 au palais de Schönbrunn, à Vienne.
Vous voulez sûrement parler de Charles Louis Napoléon Bonaparte dit Napoléon III et c’est sûrement une coquille, mais coquille qui démontre l’intérêt du détail, un seul bâton manque et il n’y a plus de Maréchal, si j’ose dire, mon Général !
Vous connaissez, j’en suis sûr, mon Général, la phrase attribuée à Georges Clemenceau :« La guerre est une chose trop grave pour être confiée à des militaires.”
Je n’ajouterai pas « et la littérature »
Mes respects.
Cher Plume,
Vous êtes décidément le pire pisse vinaigre qu’on ait lu depuis longtemps.
Vous êtes jaloux, arrogant, intolérant : dans votre monde, seul vous détenez la vérité, le talent, le savoir.
Dans votre monde imaginaire seulement, hélas.
Vous êtes un véritable repoussoir à lecteurs, j’espère que Nawaat tiendra compte des commentaires (et notamment des vôtres) pour vous écarter du site. On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre et les internautes non plus.
Fathia
Fathia,
Je suis saisi par la justesse et la pertinence de vos arguments quant à votre sens de la liberté d’expression, il me laisse coi, tellement il est grand!
Salutations démocratiques.
A Plume
1. vous avez raison sur la barre de Napoleon 3 (j l’ecris en chiffre arabe) pour ne pas omettre une barre. je note q vous avez bien copié Wikipédia.
2. impregner est aussi utilisé sans “de”. (revoir le dictionnaire)
3. usurper un bien une chose : la femme allusion à la révolution
4. Clemenceau s’est incliné devant le Général Petain et ses pairs qui ont sauvé la France en 1918.
5. Tout compte fait, la litterature n’est pas orthographe et accord de temps.