Allumez le bûcher. Traquez les sorcières. Si vous n’en trouvez pas, cherchez une jeune fille, n’importe laquelle, du moment où elle sort du lot. Elle fera l’affaire. Aussi fragile puisse-t-elle être, elle sera une bonne offrande. Elle nous absoudra de nos pêchés et calmera la colère du Dieu du Buzz. Connues dans les époques les plus obscures de l’humanité, ces pratiques moyenâgeuses semblent inspirer le mode opératoire de Liman Yajroô Faqat [Uniquement à ceux qui osent] dans son numéro du dimanche 02 octobre.
Amina jetée au bûcher
Dès la présentation de son invité, Samir El Wefi, animateur de l’émission, annonce la couleur. Amina Sboui se retrouve stigmatisée avant même son entrée. « Elle provoque des polémiques. A chaque fois, une nouvelle histoire et de nouvelles péripéties. La dernière en date, une association tunisienne a déposé une requête demandant le départ de notre invitée du quartier où elle réside », psalmodie Wefi, serviteur zélé du temple du buzz. « Ses agissements ne concordent pas avec la mentalité du voisinage qui l’a considéré suspecte. Elle a des pratiques inadaptées à leurs mentalités et à leur mode de vie », poursuit-il ses incantations.
Une fois sur le bûcher, Amina n’attendra pas longtemps pour être consumée par les flammes de Wefi. « Tu es toujours différente et rebelle, même dans ton apparence », lance-t-il. Et d’ajouter : « Vous vous considérez détestée par beaucoup de Tunisiens », puis, « Cette haine ne vous gêne-t-elle pas ? ». Les répliques embrasées se succèdent. La stigmatisation s’intensifie. Sur un ton hautain, l’animateur n’hésite pas à afficher son mépris quand il s’adresse à son invitée « suspecte ». Il ira jusqu’à en faire le premier ennemi public, encore plus rejeté qu’un caïd djihadiste impliqué dans des crimes parmi les plus atroces que la Tunisie a jamais connu. « Abu Iyadh habitait à Hammam Lif. Pourtant, on ne l’a pas rejeté », renchérit Wefi.
Volonté du Dieu du Buzz
A son goût, les flammes ne sont pas assez fortes. Il faut nourrir le feu, arroser la jeune fille avec les braises les plus brûlantes. Le Dieu du Buzz le veut. Serviteur, Wefi exhausse ses volontés. « Vous avez déjà déclaré que vous avez été violé lors de votre enfance », lui assène-t-il. Encore un coup : « Vous avez tenté de vous suicider à plusieurs reprises ». Quelques zigzags pour faire durer son plaisir. « Vous souffrez de troubles psychologiques ? Vous consultez un psychiatre », relève Wefi. « Vous sortez nue », « Il y a des gens qui vous considère folle », « Vous êtes persona non grata dans plusieurs pays arabe ». Et l’odeur de la chair de partir en fumée, elle empeste les lieux. Le bûcher est bien alimenté. C’est l’heure pour que les fidèles du Dieu du Buzz débarquent. Le temple est après-tout un lieu stratégique qui a toujours été ouvert à leurs prêches de charlatans. Imed Ben Halima, avocat de certains membres de la famille du dictateur déchu, affirme que « les droits de l’Homme ne sont pas universels ». Pour sa part, Rached Khiari, administrateur du site intégriste et conspirationniste Essada présenté comme « journaliste », rappelle le rejet qu’Amina a connu par la population de son quartier. Pour sa part, Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre, insiste sur « la nécessité de respecter les mœurs ».
Le lendemain de l’émission, Amina Sboui a dénoncé la censure d’une grande partie de ses propos, supprimés dans le montage final. Un fait reconnu par Samir El Wefi. Il invoque « les bonnes mœurs » et la HAICA comme arguments. Pourtant, dans d’autres circonstances, il fustigeait violemment cette instance de régulation de l’audiovisuel. Que voulez-vous qu’on y fasse ? C’est la volonté du Dieu du Buzz. Pauvres mortels impuissants.
Comme d’habitude, Amina Sbouï met à nu pour la énième fois le conformisme intellectuel de notre pseudo-élite. Chacune de ses apparitions télévisuelles sert de révélateur de l’incurie intellectuelle de cette élite à la con. Le trouduc dénommé Samir El Wafi tient absolument à endosser le beau rôle en s’adonnant, comme à son habitude, à un discours moralisateur et en se référant aux valeurs constitutives de l’essence bougnoulienne. Courageux comme pas deux, Samir El Wafi a coupé quasiment toutes les interventions d’Amina lors du montage de l’émission : il invite des gens à la réputation sulfureuse pour les censurer par la suite.
Les invités présents ont été aussi décevants que le présentateur que je viens de citer à l’instant : Abir Moussi a prouvé que le courage dont elle se targue avait ses limites et le guignol au papillon rouge a préféré se laisser emporter dans une frénésie de délires vertueux : “Il y a des droits de l’Homme qui sont bons à prendre et d’autres qu’il faut énergiquement rejeter” nous explique le guignol barbu. Le journaliste daéchien Rached Khiari, quant à lui, à défaut de disposer d’une Kalachnikov, a préféré traiter Amina Sbouï avec le mépris qu’elle mérite.
P-S. : Je n’aime pas dire du bien de Thameur El Mekki, mais j’ai trouvé cet article excellent !
L’enfer c”est bien les autres … Mais c’est surtout Samir el wafi en lucifer et son émission dégueulasse qui nous vends les voyous, les vendus de son espece en héros et qui, comme un bucher fait des braves,du bois pour alimenter son brasier , qui alimente au final l’enfer même representé pae cette émission… ceci étant dit, cette pauvre Amina qu’on ne cesse de violer de différentes manières possibles, devrait juste dire stop à tout ça et juste savoir à qui s’adresser et comment s’adresser aux gens si elle veut vraiment se faire porteuse d’un message fort, parce que jusque là elle n’a fait que desservir la cause que ”sois disant” elle défend …parce que ne vient à l’émission d’un inculte de ce genre qu’une personne aussi inculte que lui déjà …
Merci pour cet article. Au moins il y a des personnes illuminés dans ce bled. Wefi c’est un petit minable ignorant et hautain. Un avocat qui dit que les droits de l’homme ne sont pas universels est un faux avocat . Rached kharia est un daaechien qui aime sucer le sang des femmes. Abir moussi plus minable tu meurs. Ces personnes sont les derniers à donner des leçons de morale aux autres. Biiiiirk à vomir
Aujourd’hui, la situation de ces pays est aléatoire et incertaine, la crise économique et la crise du tourisme sévissent, etc. Le problème de fond n’est pas tant religieux, je dirai qu’il tient à l’équilibre entre tradition et modernité, tradition et développement, chacun de ces termes ayant ses qualités et ses lacunes. Appliquer le modèle moderniste occidental et détruire les valeurs profondes, les richesses culturelles d’un pays, me paraît être quelque chose d’abominable. Je pense que la solution consisterait à sauver le meilleur des traditions. Regardez ce qui se passe au Maroc, qui commence à être sérieusement érodé par l’invasion du profit ! Il y a donc des valeurs à sauver et, selon moi, les meilleures sont les droits de l’homme, les libertés, une police et une justice non corrompues, qui doivent passer par une éducation adéquate
J’ai suivi cette émission et j’ai eu le même sentiment que l’auteur de l’article.
J’étais en colère mais impuissant devant une bande de dégénérés qui étaient entrain d’assassiner une jeune fille interdite de parole et de réponse.
Expulsée en fin de mission sans la possibilité de s’exprimer.
Honte à cet animateur de merde et à ces invités voyous.
Quelle chaîne poubelle franchement
سوربا تقترب بخطا ثابتة في القضاء نهائيا على الدواعش الذين هم أغلبهم من الشباب التونسي الذين زجوا بهم في معركة لاتهم تونس لامن قريب ولا من بعيد -والذي زج بهم في هذا الجحيم هو المرزوقي عندما كان رئيس موقت في حكمه المشؤوم لتونس – هذا الشباب أو من يتبقي منه سوف يرجع الى تونس متدرب على الذبح والتنكيل بالبشر فكيف ستتصرف تونس عند عودتهم.