« Face à la crise de l’eau que traverse le pays, le gouvernement devrait déclarer l’état d’urgence et mettre en place un plan de gestion de crise », a déclaré Raoudha Gafrej, professeure à l’Institut Supérieur des Sciences Biologiques Appliquées de Tunis (ISSBAT), dans une interview accordée à l’agence Tunis Afrique Presse (TAP). En effet, la Tunisie fait partie des pays pauvres en eau, avec la particularité de montrer de graves lacunes en matière de gouvernance des ressources en eau. L’année 2016 a d’ailleurs été marquée par une sécheresse qui a affecté le secteur agricole et qui a causé un pic historique de coupures d’eau potable, allant jusqu’à entrainer des tensions sociales dans certaines localités et affecter l’activité touristique pour les villes de Hammamet, Nabeul et Sousse. La pluviométrie a enregistré une baisse de 30% à l’échelle nationale en 2016.
Pour l’année 2017, la situation hydrique demeure toujours aussi alarmante : les apports en eau dans les barrages sont tombés à 42% de la moyenne annuelle et le stock actuel des barrages se situe à 760 millions de m3 alors que la moyenne des trois dernières années était de 1162 m3. Cette situation a forcé les commissariats régionaux au développement agricole (CRDA) de Béja, Bizerte, Manouba et Ariana d’ordonner l’interdiction des cultures maraîchères, sans pour autant prévoir des mesures alternatives, rapporte Raoudha Gafrej. L’experte prévoit une crise plus aigüe en 2017 et prévient « qu’en cas de manque d’eau pour l’agriculture, des perturbations énormes suivront sur l’alimentation en eau potable par des piquages illicites sur les conduites de distribution de l’eau potable et des utilisations illicites des eaux usées brutes avec des risques sanitaires énormes ».
Chaque année, la Tunisie perd une partie importante de ses ressources hydrauliques. L’une des principales causes de mauvaise gestion réside dans la dégradation et la vétusté des infrastructures de la Société Nationale d’Exploitation et de Distribution des Eaux (SONEDE). Elles sont à l’origine de la perte de 30% du volume d’eau transféré, que ce soit au niveau du réseau de distribution de l’eau potable, des infrastructures d’irrigation publique ou des canaux de transfert de l’eau des barrages. Vient ensuite les déficiences des édifices hydrauliques tunisiens. Les problèmes d’évaporation de l’eau et d’envasement (accumulation de sédiments) dans les barrages causent la perte de dizaines de millions de m3 d’eau chaque année.
L’activité agricole en Tunisie n’est pas adaptée ni au climat du pays ni à ses ressources hydrauliques. Pendant que les réserves en eau s’amenuisent, la culture maraichère, exigeant une irrigation intensive, a pris une part de plus en plus importante dans la production. A l’instar des tomates, des agrumes, des raisins ou des pastèques, l’augmentation de la demande locale et la production destinée à l’exportation ont exposé la Tunisie à une surexploitation des eaux de surface et des eaux souterraines, sans que les autorités n’y mettent des limites. C’est le cas de l’oasis de Kebili où l’augmentation de la production de dattes a entrainé une surexploitation de 200% des eaux souterraines, causant leur épuisement et l’augmentation de leur salinisation.
Au regard du stress hydrique qui menace le pays, il est devenu vital pour l’Etat de rénover son infrastructure. La réduction des pertes d’eau via le réseau de distribution de la SONEDE et l’évaporation des eaux de barrages peuvent à eux seuls permettre à l’Etat de réduire le recours aux couteuses stations de dessalement. Il est tout aussi vital pour l’Etat de redessiner sa stratégie agricole afin de l’adapter aux défis climatiques. Sachant qu’en cas de sècheresse, l’alimentation des zones urbaines en eau potable est prioritaire à l’irrigation des surfaces agricoles, il faudra désormais s’orienter essentiellement vers les cultures pluviales et généraliser le système du goutte-à-goutte pour les cultures d’été.
Il est devenu urgent d’imposer des mesures strictes de rationalisation de l’eau afin de lutter contre le gaspillage et l’approvisionnement anarchique (forages et pompages illicites). La Tunisie peut notamment s’inspirer de l’expérience californienne. Afin de lutter contre une sécheresse historique, l’Etat de Californie a décrété, dès 2014, des mesures d’urgence pour réduire la consommation d’eau de 25%. Il a mis en place une « police de l’eau », lancé le programme « gazon contre dollars » pour encourager les citoyens à orner leurs jardins de galets et de plantes économes en eau et misé sur le recyclage des eaux usées.
Je suis Expert international en ressources en eau et en GIRE Je travaille actuellement sur les processus Nexus et GIRE dans le bassin du Niger en tant que conseiller technique auprès de l’autorité de l’eau du Bassin du Niger (9 États )
Auparavant j’étais Directeur des ressources en eau souterraines au Ministère de l”agriculture
À cet égard je voudrais contribuer à travers une note de synthèse sur la situation problématique de la gestion des ressources hydrauliques en Tunisie
Pas un mot sur la question de l’héritage ,peur qu’on vous coupe les vivres depuis l’occident pauvres vendus.
en israel, y a moins d’eau qu’en Tunisie … et pourtant ils n’ont ps ce problème !!
comment ??
ils ont développé des systèmes de dessalement d’eau de mer, qu’ils exportent mème vers d’autres pays.
ce qui se fait en israel, peut se faire en Tunisie, à condition d’apprendre à vos “ingénieur principal=senior à 23 ans !!! …” à travailler et produire , au lieu de meubler les bureaux, à ne rien faire …
il y a une différence entre le diplome d’ingénieur et le métier d’ingénieur.
sachez que 90 % de vos soit disant “ingénieur pricipal” diplomés, n’exercent pas le métier d’ingénieur.
c’est là, la grande différence avec israel et son PIB/h de $ 36 k….