Par Kamel Chaabouni,
Le discours, hésitant, déséquilibré, lexicalement pauvre, débité avec beaucoup d’hésitation et manquant de fluidité, tenu par la dame de Tataouine, dans sa forme, ne lui est pas propre. Il s’agit phénomène sociolinguistique qui envahit la Tunisie, mais aussi l’Algérie, le Maroc et le Liban depuis maintenant quatre décennies. Il s’est bien répandu parmi les citoyens tunisiens cultivés et instruits, c’est à dire ceux qui ont fréquenté une partie de l’enseignement secondaire ou entrepris des études supérieures, toute ville et régions confondues ! Les Tunisiens instruits de la capitale l’on déjà intériorisé. Il est courant parmi eux depuis les années 1970. Le phénomène, prend de l’ampleur. Il se répand maintenant parmi les couches sociales les moins instruites et se généralise parmi les personnalités officielles telles que les ministres et les hauts fonctionnaires. Les journalistes de la radio admettent de plus en plus la présence sur les ondes de cette ratatouille ou « chakchouka » franco-arabe. Il y a quelques années les journalistes reprenaient les locuteurs quand ils disaient un mot en français. Aujourd’hui, ils ne le font plus, ils sont devenus des acteurs majeurs de cette catastrophe linguistique. Ce phénomène est stimulé principalement par la publicité dans les médias, radios, télévisions, presse et les affiches sur la voie publique qui en retour amplifient le phénomène.
Les radios tunisiennes, censées être un vecteur majeur pour transmettre, véhiculer, propager, développer et retransmettre le dialectal tunisien dans sa variété régionale, manquent à leur devoir et participent à la déconfiture du dialecte arabe tunisien. Elles se sont révélées en effet d’un niveau médiocre tant sur le plan du fond (les programmes) que sur la forme (la langue usitée). Malgré leur nombre élevé, elles sont une vraie pollution sonore, leur audition est une vraie torture pour une oreille cultivée et raffinée! Les meilleures ne font que diffuser de la bonne musique occidentale. Les pires colportent des programmes nuls, entrecoupés d’un matraquage publicitaire abrutissant. Personnellement, j’ai horreur de les écouter, cela me met en colère. En revanche, certaines radios françaises, à l’instar de France Culture, BFM business, Radio France Internationale, France Info procurent aux auditeurs un plaisir inouï, en raison de la qualité de leurs programmes et de la maitrise d’une langue française qui se répand de manière fluide, harmonieuse, gracieuse soutenue par un vocabulaire riche. Il est urgent de permettre la diffusion, pour le moins, de France Culture, sur la bande FM tunisienne, afin de permettre aux Tunisiens, qui le souhaitent d’accéder à un niveau supérieur de la langue française et à des programmes culturels de qualité. Les radios tunisiennes contribuent grandement à ce cheminement insupportable du dialectal tunisien vers une sorte de créole. Les Tunisiens qui, à les entendre parler, défendent farouchement leur arabité et leur islamité, se laissent aller volontiers à cette dérive, perdant paradoxalement et progressivement leur identité linguistique. Ils ne savent plus sur quel pied danser, avec quelle langue parler, ils sont tiraillés entre trois registres linguistiques, l’arabe classique, le dialectal arabe tunisien et le français. Ils perdent graduellement l’équilibre de leur pensée, l’harmonie de leurs discours et la beauté de leur verbe. Le parler tunisien s’effiloche, part en lambeaux, c’est dramatique. Mais malheureusement, les hommes politiques, y compris ceux du parti Ennahdha, ne prennent pas la mesure de la catastrophe.
Il y a moins d’un siècle, les choses n’étaient pas ainsi. Je me souviens, que feu mon père décédé en 1995, instituteur de son état, de 1924 à 1966, parlait parfaitement le dialectal tunisien. Quand il s’exprimait, il parlait harmonieusement, il ne saupoudrait pas son discours de mots français. Je n’avais aucune idée sur sa maitrise de la langue française, jusqu’au jour où conduisant dans sa voiture ma belle-sœur française vers ses oliveraies, il s’était mis à parler uniquement en français avec elle et devant moi pour la première fois. J’étais impressionné par sa maitrise de la langue de Victor Hugo ! Jamais je n’avais pensé qu’il s’exprimait aussi dans cette langue. Mon père, et je suppose tous les hommes instruits de sa génération, dont Habib Bourguiba qu’il avait connu, s’exprimait aussi bien en arabe dialectal tunisien, qu’en français. Bourguiba, dans ses discours improvisés, s’exprimait parfaitement dans les deux langues. Il faisait la part des choses. Il ne mélangeait pas arabe et français ! Ses discours, bien qu’improvisés, étaient fluides, harmonieux, et le peuple tunisien prenait plaisir à écouter. Si je récuse l’émergence en Tunisie, d’un créole, à l’instar de la Guadeloupe, de la Martinique ou de la Guyane, je ne rejette nullement l’existence pacifique entre nos deux langues concurrentes. En effet, dans le bras de fer qui se joue entre l’arabe et le français, la victoire sera du coté français, en raison du complexe des Tunisiens vis à vis de la France qui s’explique par notre retard scientifique et industriel. La langue française va de plus en plus envahir le territoire de la langue arabe en Tunisie.
Toute langue est un organisme vivant, ses organes vitaux sont le lexique, les synonymes, les expressions, les proverbes, les charades, la littérature, prose et poésie, mais aussi la grammaire, la conjugaison, l’orthographe et la phonologie. La vitalité d’une langue fait que le vocabulaire se transforme, certains termes disparaissent, d’autres naissent ou sont empruntés à d’autres langues. La Tunisie n’emprunte pas uniquement de l’argent à la France, elle lui emprunte aussi beaucoup de termes pris dans sa langue. Le peuple subit et suit sans broncher. L’Etat, sensé protéger notre patrimoine culturel, reste amorphe, ne réagit pas devant cette entreprise délibéré de destruction de notre langue nationale. Où allons-nous ? Assurément vers la créolisation de notre langue, vers la perte de notre identité ! Seul l’Etat, détenteur de la puissance publique, peut endiguer cette catastrophe annoncée. Par quels moyens ? Les mesures concrètes suivantes peuvent fournir une ébauche de solution:
1) Introduire, au niveau primaire et secondaire, l’enseignement de l’arabe dialectal accolé à l’arabe classique durant la même heure de cours et dans le même manuel scolaire:
Les Tunisiens ont développé un complexe de supériorité de la langue française par rapport à leur propre langue parlée. Si la langue arabe classique garde sa précellence, grâce à son caractère de langue sacrée du Coran, l’arabe dialectal tunisien est méprisé par ses propres usagers. L’opinion publique lui dénie même le caractère d’une langue ayant une syntaxe. Sa prose, ses contes et sa poésie ne sont pas élevés au niveau d’une littérature, celle-ci est même raillée. L’enseignement de l’arabe tunisien aidera à décomplexer les petits tunisiens vis à vis du parler même qu’ils utilisent dans leur quotidien et d’élever à leurs yeux le dialectal tunisien au niveau d’une langue digne d’être observée, étudiée et analysée. Étudiée à coté de la langue arabe classique, le dialectal tunisien permettra aux élèves de mieux l’appréhender, l’analyser et en comparer le fonctionnement par rapport à l’arabe classique. Le corpus du dialectal tunisien existe déjà, il est constitué par la poésie populaire recueillie et consignée par écrit par feu Mohamed Marzougui dans des registres entreposés à la Bibliothèque Nationale. D’importantes publications de contes populaires tunisiens ont été réalisées. J’ai moi-même recueilli auprès de feu Mohamed el-H’sini, mais non encore consigné par écrit ni publié, de nombreux contes en dialectal bédouin. Cet enseignement doit pouvoir se perfectionner et s’approfondir à la faculté des lettres, dans la section des études arabes. Il est curieux, à cet égard, que l’Institut National des Langues et des Civilisations Orientales (INALCO) de Paris dispense l’enseignement de l’arabe tunisien le couronnant par le diplôme de la maîtrise, alors que les facultés de lettres en Tunisie, excluent notre patrimoine linguistique du cursus universitaire.
2) Légiférer afin de contraindre les publicitaires, les afficheurs, les radios et les télévisions à un usage harmonieux des langues:
Les tunisiens aiment la langue française, il ne faut donc pas les priver d’utiliser la langue de Molière. Toutefois, il faudrait qu’ils choisissent l’usage d’une langue quand ils s’expriment dans les médias audiovisuels et ne pas mélanger arabe et français. Il faudrait donc que toutes les radios tunisiennes prévoient des programmes en langue arabe, classique et dialectal d’une part et en langue française d’autre part. Dans ces programmes, les journalistes, les intervenants et les auditeurs interviendront exclusivement dans l’une ou l’autre langue. Dans les programmes en langue arabe, ils auront la faculté de mélanger l’arabe classique et l’arabe tunisien. Les deux registres de langue peuvent, en effet, aisément s’entrelacer, se combiner et se tresser enrichissant ainsi l’une l’autre puisque il s’agit de la même langue. A cet égard, la loi doit prévoir l’emploi d’arabisants (diplômés en langue arabe) dans les médias audiovisuels, dont la mission est d’aider journalistes, de reprendre les intervenants et les auditeurs à trouver la traduction juste du mot dit en français ou l’expression adéquate en arabe. Cela pourrait intervenir en fin d’émission en guise de récapitulatif et de leçon de perfectionnement de la langue, afin de ne pas perturber les interventions des uns et des autres. La Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) pourrait comptabiliser les mots français usités dans une émission arabe et infliger en conséquence des amendes à la radio ou la chaine de télévision contrevenante. Dans le monde de la publicité commerciale devenue vitale pour les entreprises, loin de moi, l’idée de proscrire l’usage du français. Les publicitaires peuvent aisément annoncer leurs messages publicitaires, audiovisuels ou sur affiche en arabe ou en français. Mais les deux langues doivent être distinctes et séparées l’une de l’autre et non combinées. Ils doivent soit diviser leurs affichages en deux parties ou en deux affiches distinctes et s’il s’agit d’un message à la radio ou à la télévision, concevoir deux messages audiovisuels distincts l’un exclusivement en arabe et l’autre exclusivement en français.
3) Créer un Observatoire du dialecte arabe tunisien:
Les langues sont un patrimoine immatériel, unique, inestimable et irremplaçable de l’humanité entière. Il s’est formé tout au long de milliers d’années. Le consensus entre les linguistiques établit le nombre des langues à 9000, auxquelles s’ajoutent quelques milliers de dialectes. Malheureusement, de nombreuses langues disparaissent, mais aucune nouvelle langue ne voit le jour à l’instar des règnes animal et végétal, quand une espèce disparaît, cela représente une perte définitive d’une partie du patrimoine génétique universel. Toutefois, 0% des langues sont en danger de disparition, deux langues disparaissent par mois. A la fin du siècle, 90% des langues vont définitivement disparaître si aucune mesure n’est prise. Afin de préserver notre patrimoine linguistique arabe, dans ses deux pendants classique et dialectal, il est urgent que le gouvernement fasse voter une loi en vue de créer une Académie de l’arabe tunisien ” marsad al-llahja attounisiyya”. Sa mission serait d’observer l’évolution de l’arabe tunisien, de la préserver, de la protéger, d’étudier son histoire, de recenser son vocabulaire, d’établir son lexique, de fixer sa grammaire et sa syntaxe, de recueillir sa littérature en prose et en poésie, et d’en assurer la publication, de décerner des prix aux étudiants et aux enseignants qui se chargent de l’étudier, de la développer et de la préserver.
Edouard Glissant (1928-2011), écrivain, poète et essayiste français martiniquais définit la créolisation comme étant ” la mise en contact de plusieurs cultures ou au moins de plusieurs éléments de cultures distinctes, dans un endroit du monde, avec pour résultante une donné nouvelle, totalement imprévisible par rapport à la somme ou à la simple synthèse de ces éléments”. L’évolution et la transformation que subit, depuis la fin des années 1960, le dialecte arabe tunisien s’inscrit dans le processus décrit par E. Glissant. Une nouvelle donnée, totalement imprévisible, en l’occurrence un nouveau parler, une langue nouvelle, se profile à l’horizon, son évolution nous échappe, sa transformation se fait sauvagement et brutalement. Devons nous nous résigner, quitte à perdre totalement notre identité culturelle ? Sommes-nous contraints d’accepter la mutation de notre identité comme nous l’avons subi suite à l’invasion arabe au VIIème siècle, qui à coups d’épées nous a contraint à changer fondamentalement de langue et de religion ?
On écrit AÏEUX et non aïeuls.
Je suis de l’avis de l’auteur quand il méprise le panache Français-Dialectal, non seulement parce que le résultat est lourd et dur à décrypter mais aussi à cause de son manque d’harmonie et de symbiose.
Ceci dit, je suis en total désaccord avec l’auteur qui élève le dialecte tunisien au statut de langue. Il n’en est pas question! Une langue dispose d’éléments intrinsèques qui la forment et la normalisent; telle que grammaire, orthographe, conjugaison, sans oublier certainement l’alphabet (à l’exception de certaines langues asiatiques).
Nul ne peut nier que le dialecte tunisien n’en est absolument pas encore à ce niveau de sophistication.
D’une manière générale, le dialecte n’est qu’une forme primitive de parler, qui au fil des années et des influences linguistiques externes prend une forme peu ou prou standardisée pour déboucher sur une langue plébiscitée par un ensemble d’individus.
Les dialectes arabes ne suivent pas cette loi, puisqu’ils sont le produit de l’implosion de la civilisation arabe et les déchirements qui l’ont suivie. Ils sont une des multiples facettes de la décadence de l’ancien empire.
Le vrai débat, puisque le débat évoqué par l’auteur n’en est pas un (choix exclusif dialecte tunisien ou français), est de statuer sur la nécessité de faire de l’arabe tunisien une langue, comme fut le cas avec le Berbère.
Ce débat risquera d’être très houleux, entre les nostalgiques qui le récuseront catégoriquement, parce que, diront-ils, la forme canonique du Dialecte est l’Arabe littéraire, et les ultra-progressistes qui diront qu’il est inutile de se lancer sur un chantier linguistique sans garantie de résultat alors qu’il suffisait simplement de prôner pour une langue toute prête : le Français (ou même le Franglais : panache de Français assaisonné d’un emprunt sans gêne de l’Anglais, mais tout de même, en gardant un accent Frenchy très prononcé)
Si j’ose donner mon avis, qui ne manque ni de lucidité ni de pragmatisme, j’opterais pour une normalisation du dialecte qui prend l’alphabet Maltais comme première étape d’une réforme linguistique très audacieuse.
Chatti a très bien analysé le problème. On pourrait enseigner le maltais qui est une “vraie langue” (posséde tout le corpus pour être enseignée et utilsée comme vecteur), en l’appelant bien sûr “tunisien” et en rappelant que c’est une des langues officielle de l’Union Européenne. Un avantage serait de se couper de la propagande islamiste venue du Moyen-Orient. C’est peut être le plus simple, mais les freins psychologiques seraient considérables.
L’autre solution serait le laisser faire les choses et de passer petit à petit au français. Là aussi, j’imagine les freins psychologiques !
En tout cas il est excellent que le problème soit posé. J’ai fait de nombreux articles sur les langues au Maghreb sur yvesmontenay.fr, mais en étant extrêmement prudent on ne pas choquer. Si on pouvait maintenant parler directement, ce serait un sacré progrè ah J’arrives!
Désolé pour l’interférence qui a déformé la dernière phrase . La voici sous sa forme initiale :
En tout cas il est excellent que le problème soit posé. J’ai fait de nombreux articles sur les langues au Maghreb sur yvesmontenay.fr, mais en étant extrêmement prudent pour ne pas choquer. Si on pouvait maintenant parler directement et concrètement sans soulever d’anathèmes, ce serait un sacré progrès ! Mais c’est aux Tuniens de le faire : je ne suis qu’un Français “un peu tunisien”
Je remercie M. Chaabouni qui pose un problème qui nous tient à cœur ! Nos amis nous conseillent le “maltais”, le “français” … On les remercie sans leur proposer de nous parler breton. Notre culture (hormis la religion) s’est exprimée dans une autre langue, pendant des siècles ! Mais pourquoi ne pas normaliser, simplifier … bien enseigner une langue qui a marqué la culture de ce pays ? et nos politiques devraient avoir un politique linguistique bien claire. Etiemble parlait de franglais … F. Mitterrand, l’avait proscrit… Besoin de politiciens qui soient des hommes de culture !
Oui en effet le maltais servirait aussi à barricader le pays contre la propagande Wahabite( et ses multiples dérivées)
Le Français en Tunisie est une langue d’emprunt: il sert juste à pallier au déficit de l’Arabe, qui s’est immobilisé depuis des siècles, notamment en ce qui concerne les nouvelles technologies (portable, ordinateur, logiciel, …), mécanique, médecine… Sauf que l’on n’empreinte que les noms: Le corpus verbal tunisien reste majoritarement employé. Cela fait de la langue Française un “comble-trous” pour le dialecte tunisien (parce qu’elle est vivante contrairement à l’arabe). Ce que l’auteur appelle “créolisation” du dialecte.
Quoi qu’il en soit, je ne vois pas le français devenir une langue officielle en Tunisie, la langue d’administration et des affaires peut-être, mais pas la langue du peuple.
Merci M. Chatti.
Entendons-nous bien, il ne faut pas confondre niveau de langue et “Wahhabisme”, nationalisme ou autres conneries ! Des pseudo .. de mauvaise foi, veulent nous suggérer, nous avertir, nous conseiller … ils veulent nous faire croire qu’une langue arabe bien “faite” rime avec fondamentalisme. Soyons sérieux, ceci n’est pas vrai.
Pour l’amélioration de la situation linguistique de notre pays, il faudrait une volonté politique ! Des décisions politiques prises à bon escient par des responsables, modérés, conscients des problèmes posés, changeraient toute la situation. Nos enfants, nos concitoyens, certains de nos intellectuels ne savent plus quelle langue parler. Mon travail veut que je manipule souvent des textes dans les deux langues, arabe et étrangère, et parfois même en dialecte; il m’arrive souvent de ne pas comprendre le message. On a tendance à devenir “a-lingue” ! Mon pifomètre avance souvent avec des à-coups …
Attendez,
Qu’est-ce qui empêche le tunisien d’avoir une grammaire, une conjugaison et un (des) alphabet(s) standardisés ? Après tout, l’arabe a connu une standardisation postérieure à son existence.
L’arabe n’a jamais été qu’une langue véhiculaire et n’a jamais imprégné le quotidien populaire , en dépit des périodes d’unité politique. C’est pourquoi on observe dans le tunisien des structures grammaticales et du vocabulaire qui héritent des langues antérieures aux conquêtes arabes.
Ceux qui délirent sur des langues toutes prêtes prennent les langues pour un logiciel qu’on installe et qu’on choisit au gré des intérêts géopolitiques et économiques, comme on achèterait et vendrait des actions au gré des fluctuations boursières, alors que la langue a à voir avec l’intimité et fait partie du squelette de la psyché collective tunisienne. Et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle il faudrait que l’on s’achemine vers l’officialisation du tunisien, la langue d’expression de nos affects et qui nous révèle ce que nous sommes.
c’est un gros problème , surtout sur Nessma TV, qui est supposée de langue arabe, les termes en français déformé, représentent plus de 30 %… par exemple acec Ben Brik Msayeb …. c’est désagréable à l’oreille de mélanger 2 langues , l’une sémite, l’autre latine qui n’ont rien de commun. on va mème jusqu’à conjuger des verbes français en arabe !!!
Exemples:
– litidiounett = les étudiants. ar. al talabah.
– ibartajiou = ils se partagent. ar. yataqassamu.
– ygaji = il s’engage … ar. yankharitu
ce sont donc des franalphabètes handicapés, incapable de parler leur langue sans béquilles francophoniques, et qui perpétuent la colonisation culturelle.
2. Derja, n’est pas une langue ??
dans ce cas, le suèdois ou le néerlandais, sorte de dialecte germanique, n’est pas une langue !!!
en Suède on étudie en suèdois, pas en allemand , pas en francçais. çà n’empèche pa la Suède d’ètre un pays industriel. à propos, en France , tout roule suèdois: métro, TGV, Airbus, porte-avion … les roulements SKF .
c’est que depuis des siècles en Suède, on a abandonné l’allemand au profit du suèdois.
3. enseigner Derja à l’école ??
nous sommes dans la mème situation des pays germaniques, comme la Suisse, qui utilise un dialecte, le Switzertutsch …
ce dialecte couramment utilisé dans la vie de tous les jours, n’est pas enseigné à l’école, et on ne l’utilise pas pour communiquer avec l’administration, ni dans les journaux. on utilise plutot le Hochdeutsch= Fus-ha almaniya.
en Suisse, lorsqu’on parle le Derja /Schwitzertutsch on le mélange pas avec le français, pourtant langue officielle en Suisse !!!
on utilise parfois des mots techniques anglais. mais à l’école on utilise Fus-ha /Hochdeutsch.
4. Conclusion:
notre situation est proche de la Suisse. un modèle à suivre, avec qq adaptations.
donc Derja avec qq mots techniques français, moi je préfère que ce soit anglais: handy, software … au lieu de portable, logiciel …resp.
à l’école, on apprend Fus-ha, pas Derja.
Gare à l’amalgame! Je ne vous ai pas proposé le maltais en tant que langue. J’ai juste prôné pour le recours au vocabulaire maltais qui couvre entièrement tous les sons de notre patois. ça serait une base solide sur laquelle se construit un langage tunisien uniformisé et standardisé.
Je comprends qu’une telle proposition ne peut être accueillie à bras ouverts, notamment pour des raisons de patriotiques/nationalistes et j’en passe. Je tiens juste à rappeler que Atatürk, le père de la nation Turque dont nul ne doute de son patriotisme et sa loyauté envers sa patrie, a décidé de changer le système d’écriture Turc de l’alphabet arabe vers le latin en 1928.
Petite rectification: “le recours à l’alphabet maltais” et non pas au vocabulaire maltais.
Quelles âneries (“hmareries”) peut on entendre de la part de ton clavier ?
1) L’arabe langue des “wahabittes” ? Mais parce que tu as cru que les wahabittes (ou salafistes saoudiens) ne savent s’exprimer qu’en Arabe ? La propagande pro wahabitte peut se faire en n’emporte quelle langue que ce soit en arabe en anglais et même dans la langue de ton ancien colonisateur Français que tu as l’air de tant aimer….. Tous les Français convertis que son partis se battre en Syrie, tu crois qu’ils étaient des Taha Hussein, Fairuz, ou Malek Bennabi de la langue Arabe ?
2) L’Arabe une langue figée ?
Pour ta gouverne je t’informe qu’il existe beaucoup de vocabulaire en arabe en ce qui concerne des objets qui n’existait pas au temps du Prophète(SAWS):
ordinateur —> hasoub
échographie —> sawira sawtiya
ascenseur —> mis3adi
aéroport —> matar
vélo —> darajat
ventilateur —-> mirwahat
Et la liste et longue mon béni oui oui……
Tout ça pour te dire d’une part que contrairement aux fantasmes du gauchiste laicard Algérien Kamel Daoud, l’arabe n’est pas une langue figée…. En réalité c’est plutot toi qui est ignorant de son évolution ou bien qui fait preuve de “paresse” linguistique” et préfère employer des mots voire des alphabets importés.
3) Quant à Ataturk le génocidaire qui a du sang d’Arméniens, de Grecs et d’Assyriens sur les mains…. La Turquie n’ a pas connu plus gros traître et plus grand criminel dans son histoire (avec Enver Pacha aussi et le reste des Jeunes Turcs).
Criminel de guerre pour son rôle et sa collaboration aux massacres et déportations des populations Arméniennes… Criminel linguistique pour avoir détruit la langue Turque Altaique en la batardisant avec des langues latines…. Criminel culturel, pour avoir mené une politique d’occidentalisation de la Turquie et l’avoir entraînée dans le gouffre de la décadence morale Occidentale ( un peu comme Bourguiba ( la3natullahi Aleyhi) en Tunisie)
Mes solutions en matière de linguistique en Tunisie:
1) Créer une académie de la darija arabe Tunisienne. Créer aussi une académie de la darija Berbère Tunisienne
2) Inscrire la darija Arabe et la darija Berbère comme langues officielles de l’Etat Tunisien. Quant à l’arabe littéraire, celui restera cantonné au domaine administratif, médical, judiciaire et liturgique.
3) Epurer tous les mots du vocabulaire issus du Français ( et aussi de l’anglais)…. quitte à “inventer” des nouveaux mots notamment pour le vocabulaire concernant les nouvelles technologies.
4) Bannir définitivement le Français de l’enseignement Tunisien… Le remplacer par le Berbère.
5) Sanctionner et censurer les chaines de télévisions, les radios et les hommes politiques qui batardisent notre langue avec le Français
6) Mener une véritable politique culturelle qui va dans le sens d’une “reconquête identitaire”. Celle ci ne doit pas se cantonner seulement au domaine linguistique, mais doit aussi englober les domaines vestimentaires (promotion des vêtements traditionnels Tunisiens), artistiques, musicaux( bannissement du rap, rnb, musique décadente libanaise, pop….. promotion du mezwed,du maalouf du chaambi…), gastronomiques ( bannir toute la nourriture d’importation occidentale et rédecouvrir notre gastronomie berbère)….
7) Fermer les cafés qui sont de véritables usines à individus vils corrompus et sans culture… Ouvrir des bibliothèques, des musées, restaurer les monuments en danger
@Yughurtha du Sers: Non seulement vous êtes irrespectueux, mais vous êtes stupide.
Je vous rappelle que le débat n’est pas un débat d’invectives mais d’idées, vous arrivez en mode Daesh en instultant! Apprenez à parler sur un autre ton et à être moins colérique. Un peu de civisme ne vous fera pas de mal.
merci de me contacter …..j’aime votre façon de penser. …..le dialecte tunisien est mon sujet de recherche …svp svp svp contactez moi svp
Merci de me
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Bonjour Marwa, voilà mon email kamelux@yahoo.fr
Et conteur et non pas compteur….