L’Italie ne peut plus refouler un migrant qui se déclare homosexuel, selon certains médias et des publications sur les réseaux sociaux (ici et ici). Ces médias se basent sur une publication sur Facebook, datant du 20 novembre, de la députée d’extrême droite italienne, Giorgia Meloni.
Traduction : « Un amendement du PD [Parti Démocrate] a été approuvé à la commission des affaires constitutionnelles afin de modifier les décrets de sécurité et d’empêcher l’expulsion et le refoulement d’un immigré vers un État dans lequel l’on peut faire l’objet de persécutions pour des raisons d’ « orientation sexuelle et d’identité de genre», s’insurge-t-elle. Et de poursuivre : « En d’autres termes : dès demain, il suffit que toute personne qui entre en Italie déclare être homosexuelle (condition non vérifiable), craindre pour sa sécurité et l’Italie ne pourra pas la rapatrier. Savez-vous combien de personnes une telle norme peut-elle concerner? Banalement, toutes. Cela signifie abolir toutes les limites à l’entrée sans discrimination. Je me demande pourquoi la gauche, au lieu de continuer à se cacher, ne déclare pas ouvertement son objectif en déposant un amendement plus clair : ′′Les frontières italiennes sont abolies′′ ».
Ce poste de la fondatrice du parti nationaliste italien « Frères d’Italie », élue en 2020 présidente du Parti des conservateurs et réformistes européens, intervient après un amendement au décret de sécurité promu par la députée du parti du centre gauche le Parti Démocrate, Laura Boldrini et approuvé par la commission des affaires constitutionnelles, le 19 novembre. Cet amendement introduit l’interdiction d’expulsion d’un migrant en cas de discrimination à son encontre liée à son orientation sexuelle dans son pays d’origine. Ancienne porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Laura Boldrini siège dans la chambre de députés italienne depuis 2013. Elle est connue pour son soutien au mouvement LGBT.
Cependant, les discriminations fondées sur l’homosexualité dans le pays d’origine du migrant font déjà partie des éléments pris en considération par les juges italiens. En vertu de la Convention de Genève relative au statut des réfugiés adoptée par l’Italie, les autorités italiennes ne doivent pas refouler un migrant vers un État où il pourrait être persécuté pour des raisons liées à sa race, son sexe, sa langue, sa citoyenneté, sa religion, son appartenance à un groupe social ou pour ses opinions politiques. Le migrant peut demander le droit d’asile en Italie pour ces raisons humanitaires.
Alors que l’Italie fait face à une arrivée massive de migrants, cet amendement est fortement critiqué par la droite transalpine. « Le pays est à genoux et la gauche se préoccupe d’annuler les décrets Salvini et de protéger les immigrés clandestins ! », s’insurge Nicola Molteni, député du parti d’extrême droite La ligue du Nord. La ministre italienne de l’Intérieur, Luciana Lamorgese, a déclaré récemment qu’ « Au 15 novembre, nous avons environ 32000 arrivées, dont la plupart sont des ressortissants tunisiens, soit 38,7% du total ».
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