L’association a respecté toutes les procédures légales et administratives prévues par le décret n° 88, et s’est conformée à toutes les exigences formulées dans l’avertissement émis par le Secrétariat général du gouvernement le 26 novembre 2024. Et en dépit de la fourniture de tous les documents requis le 25 décembre 2024, le représentant légal de l’association a constaté que la notification avait été émise subrepticement le 18 décembre 2024, sans que l’on en soit à aucun moment officiellement informé.

Notre représentant légal n’en a pu prendre connaissance, que durant le marathon d’interrogatoires et d’enquêtes auquel l’équipe de l’association a été soumise à la caserne de la Brigade criminelle d’El Gorjani en 2024, et qui s’est poursuivi l’année en cours.

Nawaat est donc clairement ciblée sur la base d’une décision politique, en vue de la réduire au silence et de museler toute résistance médiatique contre la dictature.

Cette décision arbitraire fait en effet suite à une série de harcèlements, d’enquêtes et de contrôles financiers et fiscaux menés dans le but d’entraver les activités de Nawaat.

Le document la notifiant a été glissé sous la porte du siège de l’association, sans que quiconque n’ait pris la peine de sonner, alors que notre représentant légal et l’ensemble de l’équipe étaient présents sur les lieux.

Dans ces sombres circonstances, l’Association des journalistes de Nawaat réaffirme son attachement aux valeurs de liberté de la presse et d’expression, ainsi qu’à sa charte éditoriale, dédiée aux valeurs de liberté, de justice et d’égalité.

Nawaat souligne son rejet catégorique des mesures arbitraires et de la répression ciblant les médias indépendants et la société civile. En outre, nous rejetons les tentatives visant à imposer un black-out médiatique et à faire taire les voix libres, en vue de masquer l’incapacité des autorités à faire face aux mouvements de protestation autrement que par la brutalité policière. Malgré les incessantes accusations de trahison et la diffamation en ligne, initiées par les suppôts du régime, Nawaat a su rendre compte avec professionnalisme des mouvements de protestation.

Nawaat, qui a lancé ses activités en 2004 sous la dictature de Ben Ali, est restée fidèle à sa ligne éditoriale militante après la révolution, sans jamais se laisser intimider par les poursuites judiciaires. Les campagnes de diffamation, de harcèlement et d’intimidation ciblant notre association depuis plus d’un an, ne nous feront pas plier.

Tout en annonçant son engagement à mettre en œuvre la décision de suspension de ses activités pendant un mois, Nawaat déclare qu’elle fera appel en justice contre cette mesure inique et arbitraire.

Nous disposons de tous les documents, de toutes les preuves et arguments, confirmant la solidité de notre position. Et nous réaffirmons notre engagement à défendre les causes justes, et à résister contre l’injustice et l’oppression.