Anis Omrani décédé le 15 août 2011 à Tunis

Le 15 août 2011, Anis Omrani est décédé dans des circonstances obscures. Un an après sa mort, les raisons en restent inexpliquées. A cette époque, je travaillais pour radio Kalima et j’avais publié cet article> Cliquez ici

Sur mon blog, j’avais fait un storify à cette journée où la répression policière a été la plus brutale et ce depuis le 14 janvier 2011.> Cliquez ici pour le lire.

Voici un article que j’ai écrit 40 jours après le décès d’Anis Omrani. La rédactrice en chef de radio Kalima, Mme Sihem Ben Sedrine avait refusé de le publier.

Voici l’article :

Toujours pas d’autopsie révélée du corps d’Anis Omrani

40 jours après son décès, le mystère n’est toujours pas résolu. Quarante jours déjà que le jeune Anis est décédé. Il était à Tunis le jour de la manifestation pour l’assainissement de la justice. Hier, 24 septembre 2011, sa famille était réunie pour ce qu’on nomme en tunisien Arbiineya (célébration du 40e jour). Le désarroi d’avoir perdu un fils est d’autant plus dur à supporter à cause de la diffamation avec laquelle sa mémoire a été souillée.

« Mon fils a été tué, disait sa mère, il ne s’est pas suicidé ! »

Voici une vidéo filmée par l’association Liberté et Equité qui s’est déplacée à Gafsa où la famille Omrani a démenti la thèse du suicide et de l’aliénation mentale d’Anis : Cliquez ici

Radio Mosaïque FM, responsable de l’intox
On comprend le sentiment d’une mère pieuse dont le fils a été traité de “suicidé”, une honte pour la famille à Gafsa. Dans le cadre du suivi de cette affaire, où dans un premier article, on a cherché à identifier la source de l’intox, on a découvert que la radio privée Mosaïque FM en était responsable.

Sur le site de la radio, la personne (dont le nom n’est pas mentionné sur le site) qui a écrit l’article se référait pourtant à la famille comme source de l’information du suicide et du déséquilibre mental. Après quelques recherches, on a su que le journaliste qui avait colporté cette “info” n’était autre que Faten Mtir, responsable du service web.

Voulant savoir qui de la famille lui aurait insufflé cette donnée erronée, elle nous informa qu’elle serait d’ordre “interne” à la radio Mosaïque FM elle-même… Mme Mtir n’a pas voulu donner plus de précision.

La question à poser est donc : “qui est-ce qui a cherché à maquiller le décès d’Anis en un suicide, martelant cela par une autre désinformation encore plus désastreuse pour la famille du décédé, celle de l’aliénation mentale ?”

La sœur d’Anis refuse de divulguer le nom de l’avocat chargé de l’affaire Anis Omrani
Après avoir contacté la famille à Gafsa, on a eu Amel, la deuxième sœur d’Anis, qui nous a certifié que tout le monde compte sur leur autre sœur à Tunis, dénommée Ilhem. C’est elle qui devait être en contact avec l’avocat Aberraouf Ayadi nous ont-ils dit. Cependant, en contactant ce dernier, il nous a fait savoir que, depuis un mois, tout contact avec la famille a été interrompu et qu’il n’en connait pas la raison.

Imen Triki, Présidente de l’association Liberté et Equité, nous a affirmé avec stupéfaction qu’après la vidéo qu’elle a filmée, plus personne ne voulait répondre aux appels téléphoniques alors qu’elle ne voulait qu’élucider le mystère du décès et aider la famille.

Suite à nos investigations, on a compris que la famille à Gafsa avait relié tout le dossier à Ilhem et qu’il n’y a avait qu’elle qui s’en chargeait. On l’a donc contactée pour en savoir plus. On lui a posé quelques questions, dont deux principales : la première concernait l’autopsie et la seconde le nom de l’avocat de l’affaire.

A la première question, elle nous a répondu que le juge d’instruction avait déjà l’autopsie mais qu’il ne l’a toujours pas donné à son avocat et qu’elle n’en connait toujours pas le contenu. En ce qui concerne la seconde interrogation, elle a bizarrement voulu garder secret le nom de son avocat …

J’ai continué à appeler la soeur d’Anis mais cette dernière refuse toujours de donner toute information à propos de l’évolution du dossier de son frère. Des rumeurs disent que l’époux d’Ilhem travaille à la police mais rien n’est certain.

Voici un an jour pour jour qu’Anis est mort, pourtant aucune information au sujet de ce décès n’a été divulguée. Dans l’état actuel des choses, seule une justice indépendante, peut entamer la deuxième phase de la Révolution celle de l’assainissement.

Affaire à suivre.