Comité de Soutien aux Habitants du Bassin Minier de Gafsa

Le pouvoir tunisien réprime dans le sang la révolte du bassin minier

Paris, le 6 juin 2008.

La répression du mouvement du bassin minier prend une tournure d’une extrême gravité. Depuis ce matin, à Redeyef, de violentes confrontations ont lieu entre les manifestants et les forces de police. Un énorme dispositif policier a envahi la ville tirant à balles réelles sur les jeunes et saccageant maisons et boutiques.

Le bilan est très grave, Hafnaoui ben Ridha Belhafnaoui, jeune de 18 ans, a été mortellement touché par balles, on dénombre plusieurs autres blessés par balles.

En donnant l’ordre de tirer sur les manifestants pour tuer, le régime dictatorial de Ben Ali a décidé d’en découdre avec le mouvement du bassin minier de Gafsa. Il cherche à en finir, quelque soit le prix, avec ce mouvement social dont la principale revendication est le droit au travail et à des conditions de vie dignes. Ce mouvement qui dure depuis le 5 janvier 2008 n’a cessé de s’amplifier et de s’étendre ces derniers jours aux villes et aux régions voisines du sud ouest tunisien, c’est ce que craint le régime tunisien.

Le comité de soutien à la population du bassin minier de Gafsa dénonce cette répression criminelle du régime tunisien. Il appelle les militants et les organisations politiques, syndicales et associatives à manifester leur solidarité avec la population du sud ouest tunisien et à se joindre au rassemblement qu’il organise :

demain Samedi 07 Juin 2008

à 14h00 à la fontaine des innocents

Châtelet-Les Halles – Paris.

Comité de Soutien aux Habitants du Bassin Minier de Gafsa

C/o FTCR, 3 rue de Nantes 75019 Paris
Courriel : bassin.minier@hotmail.fr

Tunisie: un mort et des blessés dans des affrontements à Redeyef

AFP | 06.06.08 | 18h21

un manifestant a été tué par balle et plusieurs blessés vendredi en Tunisie au cours d’affrontements avec la police à Redeyef, dans la région minière de Gafsa (sud-ouest) en proie à l’agitation sur fond de chômage et de cherté de la vie, a-t-on appris de source syndicale et gouvernementale. Hafnaoui Al-Maghzaoui, 25 ans, a été atteint par une balle au poumon droit et a succombé sur le coup, lorsque la police a ouvert le feu sur les manifestants à Redeyef, a indiqué à l’AFP Adnane Hajji, dirigeant syndical. Dix-huit personnes ont été blessés également par balles, a ajouté M. Hajji, joint par l’AFP au téléphone à Redeyef. Une source gouvernementale a confirmé à l’AFP le décès d’un manifestant et fait état de 8 blessés, dont cinq manifestants et trois agents de l’ordre. “Les forces de l’ordre ont essuyé des jets d’engins incendiaires (cocktails Molotov) et ont dû intervenir pour neutraliser certains éléments, qui les fabriquaient”, a-t-on indiqué de source gouvernementale officielle à Tunis.

Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie

La police tunisienne a tiré à balles réelles sur la population de Rédaeif (ville du bassin minier au sud de la Tunisie) faisant un mort et six blessés dont un gravement.

Paris, le 7 juillet 2008

La ville de Rédaïef, situé dans le bassin minier de Gafsa dans le sud tunisien, est à nouveau, depuis le jeudi 5 juin 2008, le théâtre d’affrontements opposant la population aux forces de l’ordre. Ces dernières, venues en nombre, ont poursuivi leur campagne de répression violente tirant à balles réelles, faisant un mort , un jeune de 18 ans du nom de Hafnaoui Ben Ridha Bel Hafnaoui et blessant six autre personnes. Parmi eux : Ismaïl Rahali, Bouali Khlaifi, Helmi Amaïdi et Khaled Rahali.

La ville vit depuis plusieurs jours un état de siège non déclaré : descentes et perquisitions musclées dans les quartiers et dans les domiciles semant la terreur dans les familles. Des commerces ont subi le même sort occasionnant vol de biens et destruction de matériel …Dans le même temps, des centaines de policiers en civil bloquent toute la ville et ses issues, empêchant toute activité.

Hier, dans la soirée, le jeune Hichem BEN JEDDOU EL ALEIMI, du village de Tebeddit (proche de Redaief), âgé de 26 ans, est mort électrocuté à l’intérieur d’un local abritant un générateur électrique qui dessert les ateliers de la compagnie des phosphates du bassin minier de Gafsa. Le local a été occupé par des jeunes diplômés au chômage qui, en signe de protestation, ont mis le générateur à l’arrêt. L’ordre de la remise en marche du générateur semble avoir été donné aux gendarmes par le sous-gouverneur provocant ainsi la mort du jeune Hichem ce, en dépit des avertissements de la population présente sur le lieu du drame. Le 2 juin 2008, à Metlaoui, Nabil CHAGRA, est mort après avoir été heurté par une voiture lors d’une manifestation de rue organisée par les jeunes diplômés chômeurs. Ces deux drames ont mis le feu aux poudres dans toute la région provoquant des affrontements violents avec les forces de police.

En donnant l’ordre de tirer sur des personnes sans défense, le régime de Ben Ali fait preuve, une fois encore, de son caractère policier et répressif. Ceci illustre son incapacité à gérer la moindre crise autrement que par la violence meurtrière, les arrestations arbitraires, les procès iniques, la torture …

Le CRLDHT dénonce de toutes ses forces ces crimes, commis en toute impunité et dans un silence assourdissant de la presse et des médias tunisiens.

Le CRLDHT présente toutes ses condoléances aux familles avec qui il partage leur chagrin et leur colère. Il réitère son entière solidarité avec les populations du Bassin minier dans leur lutte légitime pour la vie et la dignité, et exprime son indignation contre cette nouvelle escalade de violence. Il demande instamment l’arrêt de la violence policière et l’instauration d’une commission d’enquête pour que la lumière soi faite sur les événements afin que les responsables répondent de leurs actes devant la justice.

Le CRLDHT appelle tous les tunisiens, tous les amis de la Tunisie, à participer activement au rassemblement organisé par Comité de Soutien aux Habitants du

Bassin Minier de Gafsa, le samedi 7 juin 2008 à la Fontaine des innocents, à 14h

Paris, le 7 juillet 2008