Les sauveteurs à Zarzis . Crédit image : Zarzis TV

Le pape François s’est rendu aujourd’hui 8 juillet sur l’île de Lampedusa, où il a célébré une messe. Il a voulu par ce voyage, le premier hors de Rome, témoigner sa solidarité avec les migrants qui tentent chaque année un voyage vers “une vie meilleure”. Ce voyage est une première, car aucun pape ne s’était rendu sur l’île de Lampedusa jusqu’à maintenant.

Il a dénoncé l’indifférence du monde face à la situation des migrants. En 2011, plus de 50 000 migrants seraient arrivés sur la petite île italienne. La même année, plus de 2 000 personnes sont mortes ou disparues dans le détroit de Gilbraltar.

Et les drames continuent. Il y a deux semaines, deux bateaux fantômes, qui seraient partis de Libye, échouaient sur les plages de Zarzis. L’un d’entre eux ne transportait comme seul passager que le cadavre d’une femme, malheureuse candidate à la migration. La semaine précédente, deux corps auraient été retrouvés sur les plages. Les bateaux auraient pu contenir jusqu’à 60 personnes, d’après les autorités. Personne ne saura jamais qui était à bord et ce qu’il s’est passé.

C’est le cas pour la plupart des naufrages en mer. Les familles des disparus du naufrage des 6 et 7 septembre 2012, originaires de Tunisie, attendent toujours des réponses sur la manière dont le sauvetage a eu lieu et sur le déroulement et l’avancée des recherches des disparus.

Dans un récent communiqué, publié suite au naufrage du zodiac vide à Zarzis, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux dénonçait le fait que jusqu’à présent ni la Tunisie ni la Libye « n’ont délimité leur zone de recherches et de secours en mer ». Ainsi, malgré l’obligation juridique et morale de venir en aide à une personne en danger, il semble que le sauvetage ne soit pas automatique.

Pour Hassen Hamdi, le frère d’un disparu, personne ne se préoccupe vraiment de la question des migrants et des disparus. « Il n’y a aucune coopération de la part des autorités tunisiennes. Nous devons faire pression nous-même sur les autorités italiennes pour essayer de récupérer le fichier d’empreintes, pour essayer de faire la concordance. »

Il y a plus de deux mois, sa mère a été appelée à la caserne de l’Aouina pour un prélèvement ADN afin de faire des comparaisons. Jusqu’à présent, la famille Hamdi n’a eu aucune nouvelle.