Toni overman embedded
Image : National Press Photographers Association (nppa.org)

 
Depuis les années 90, l’on s’est presque accommodé de ce « journalisme embarqué (embedded)» pour lisser les horreurs de la guerre. Avec l’Irak et le Koweït, on en est arrivé à un summum. La « commercialisation » de la guerre comme une sorte de jeu vidéo grandeur nature. Le joystick du militaire derrière son écran se substituant aux horreurs de cette vision de la déflagration qui déchiquette les corps. Femmes, enfants, vieillards… civils de tout âge hachés au vrai sens du terme pour devenir de vulgaires statistiques. Ces fameuses statistiques que l’on nomme cyniquement « dommages collatéraux ».

Avec les massacres de Gaza, au « journalisme embedded » s’est substitué l« ’embedded média » via cette balise html « <embed> ». Des témoignages vidéo embarqués sur les supports internet pour dénoncer les horreurs que l’on cherchait naguère à escamoter. Les blogs et les réseaux sociaux, toute nationalité confondue, sont devenus le fer de lance de cette dénonciation de l’horreur. Aux tenants de la thèse du « choc des civilisations », l’activisme sur internet démontre que face à l’ignominie, d’où qu’elle vienne, il n’ y a pas de choc des civilisations, mais l’union des « civils » contre les crimes de la guerre.

 



Public Sénat – Parlons Blogs (extrait)
“Gaza : la bataille du Web Diffusée le 26/01/2009”



 

Hélas, les médias traditionnels, non sans une certaine mauvaise foi, n’hésitent pas à réduire cet activisme à une forme de confrontation sur internet entre « pro-palestiniens » et « pro-israéliens ». Comme si le Finlandais, le Grec, l’Inuït, le Touvaluan, la ménagère du fin fond de l’Iowa et les lecteur de Haaretz ou de Wanted.org.il ne peuvent pas être « pro-victimes civiles » tout court. Terrible constat que de relever que le concept même d’Humanité se fasse autant piétiné par la soi-disant exigence de neutralité de ces médias à l’égard des causes nationales. Et curieuse attitude qui prétend se méfier des discours propagandistes des uns et des autres, au point de faire passer à la trappe les besoins des victimes civiles.

 
Astrubal, le 27 janvier 2009
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