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A l’origine était une photo du photographe italien Franco Assenza qui a fait la une des journaux du monde. Deux personnes essayant de réanimer un jeune noyé qui s’est échoué sur les côtes du village sicilien Scoglitti. Le journaliste néerlandais Roel van Broekhoven avec l’interprète Tunisien Fathi Mourali ont voulu remonter à la source. Qui était ce jeune homme ? D’où avait-il débarqué avant de trouver la mort en Sicile ? Que pense sa famille, ses voisins, ses amis de cette fin tragique ? Et enfin, pourquoi avait-il choisi le dangereux chemin de al-harqa ? Que fuyait-il en fait ?

Le jeune homme était Tunisien. Et c’était à el hkaima, un village de Mahdia, que le journaliste avait commencé son investigation. Le village avait perdu alors 4 jeunes dans le naufrage d’une barque au large des côtes siciliennes durant le mois de septembre 2002. A l’aune des ses rencontres et entretiens avec les jeunes du village, les vieux, les familles touchées par le drame, le vrai visage de la Tunisie profonde, une Tunisie saccagée par une crise socio-économique profonde, commence à se fier lentement à la caméra. Les gens osaient aborder des sujets tabous : le chômage, l’absence des libertés, les politiques économiques désastreuses, le poids des dettes et les horizons bouchés. Une réalité que les médias tunisiens n’osent aborder de peur de toucher aux racines de la crise que le mensonge du modèle tunisien oeuvre à enterrer avec les cadavres des jeunes tunisiens rapatriés.

Loin de l’élite et de son langage, ce documentaire donne la parole au peuple, aux jeunes chômeurs rêvant d’une vie meilleure en Europe, faute de la trouver chez eux, aux vieillards n’ayant plus la force de travailler ni de subvenir aux besoins de leur famille et qui comprennent la fuite suicidaire de leurs enfants, aux villages qui se vidaient des hommes et de la jeunesse, toute ou presque candidate à al-harqa laissant derrière un paysage peuplé de femmes, de veuves, d’enfants et de vieillards. C’est cette Tunisie que nous rencontrons dans chaque instant de ce documentaire poignant que le journaliste pénètre avec ses questions embarrassantes et sa caméra indiscrète. Et les réponses étaient là, plus qu’explosives, elles défient la censure et le silence officiel : des jeunes décidés à prendre la mer et des parents résignés à un sort qui parait inévitable.

Le temps de finir les traductions nécessaires afin de mettre à la disposition des visiteurs du site la totalité de ce documentaire de 97 minutes, nous vous proposons ces quelques séquences (de 5 minutes) en guise d’annonce publicitaire faite par nos soins.

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