Alors que la Banque mondiale a classé la Tunisie première au Maghreb en termes de « Doing business » en 2016,  les entreprises tunisiennes estiment le climat d’affaires « peu satisfaisant ». C’est la principale conclusion d’un récent « Rapport sur l’attractivité régionale 2016 » publié par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), au moment où le pays s’apprête à accueillir des hommes d’affaires et investisseurs étrangers pour une conférence internationale à Tunis le 29 et 30 novembre.

Menée auprès d’un échantillon de 539 entreprises, réparties sur les 24 gouvernorats, l’enquête a constaté un net recul de l’indice général de l’attractivité régionale par rapport à l’année dernière (3,34 en 2015 à 2,12 en 2016). Sans surprise, le gouvernorat de Tunis se trouve en tête avec un indice de 3,84, suivi de Sfax (3,46), Ben Arous (3,03) et Sousse (2,71). Avec 1,40, Zaghouan, est le dernier sur la liste, précédé par Kébili (1,48), Beja (1,54) et Siliana (1,56).

L’indice mesure six domaines, évalués sur une échelle de 1 (« pas du tout satisfait ») à 10 (« très satisfait ») : services municipaux, approche participative et gouvernance, transparence et accès à l’information, services non municipaux, infrastructure et cadre de vie et disponibilité de la main d’œuvre. Ce dernier domaine a été évalué à partir des données disponibles sur le marché de l’emploi dans chaque gouvernorat (profils et nombres de chômeurs). Les entreprises basées à Tunis s’estiment « très satisfaites » de la disponibilité de la main d’œuvre, avec un indice de 8,5, alors qu’à Mahdia (1,88), Siliana et Kasserine (1,57), Kébili (1,56), Zaghouan (1,15), Tataouine (1,01) et enfin Tozeur (0,6), elles s’avèrent « pas du tout satisfait[es] ».

La conférence, qui démarre ce mardi, propose aux éventuels investisseurs une nouvelle « Stratégie de développement 2016-2020 », dont l’un des piliers vise à « renforcer les capacités des régions et accroître leur attractivité ». Avec quels moyens ? Avec peu de choses, selon l’enquête de l’IACE.